Le Point Rencontre de Fribourg, qui doit permettre aux parents séparés de voir leurs enfants en cas de situation conflictuelle, est complètement débordé. Une motion urgente demande l'étatisation de la structure.
Neuf mois à une année: c'est le temps que doivent attendre les parents fribourgeois séparés ou divorcés pour voir leurs enfants en cas de situation conflictuelle. Le problème est que le Point Rencontre prévu à cet effet est complètement débordé. Pour régler le problème, une motion urgente demande l'étatisation de cette structure.
A Fribourg, le Point Rencontre entre parents privés du droit de garde et leurs enfants est une association privée. Or, malgré des subventions, cette structure traverse des difficultés financières. Comme résultat, le Point Rencontre Fribourg n'a plus les moyens pour employer suffisamment de personnel, d'où l'importante attente. "Insupportable", selon la commission de justice du Parlement cantonal, qui a déposé une motion pour corriger le tir.
"Dévastateur pour les enfants"
"Aujourd’hui, il y a un délai d’attente de neuf mois pour un père ou une mère qui doit voir son enfant dans un cadre sécurisé", expose Nicolas Kolly, président de la commission. "C’est bien évidemment inadmissible, cela crée des tensions terribles dans les familles, et c’est dévastateur pour les enfants qui ne peuvent plus voir un parent pendant une si longue période."
D'où l'idée d'institutionnaliser cette association. "On constate que les retards créent des procédures, souvent avec des personnes à l’assistance judiciaire", explique Nicolas Kolly. Les quelques dizaines ou centaines de milliers de francs que le canton économise d’un côté créent des tensions au sein des familles. Cela va à l’encontre du bien-être des enfants, ce sont des fausses économies et le canton doit assumer cette tâche de manière étatique", estime-t-il.
Baisser la facture de l'assistance judiciaire
En plus de détendre la situation dans le cadre de séparations conflictuelles, une étatisation du Point Rencontre Fribourg devrait donc aussi permettre au canton de faire baisser la facture de l'assistance judiciaire.
Fabrice Gaudiano