Un portrait d’Akhenaton © Wikimedia / Wellcome Images
Il croyait en un dieu unique
Akhenaton est une source de fascination et de spéculation sans fin, et cela masque souvent le fait que nous en savons très peu sur lui. Ce monarque égyptien était l’un des pharaons les plus déconcertants d’Égypte. Il est notamment appelé « le pharaon hérétique » ou « le pharaon rebelle. » Ce pharaon est vraiment très spécial, parce qu’il fut l’un des rares dirigeants de l’Égypte qui croyaient en un dieu unique. Akhenaton a ainsi changé la face de la religion égyptienne durant son règne.
Akhenaton, également orthographié Akhenaten, Akhnaton ou Ikhnaton, également appelé Amenhotep IV, ou Aménophis en grec, est un roi de l’Égypte ancienne de la 18e dynastie. Il est notamment célèbre pour avoir établi un nouveau culte dédié à Aton, le disque solaire ; d’où son nom d’emprunt, Akhenaton, qui signifie « bénéfique pour Aton. » Akhenaton a choisi ce nom pour lui-même après sa conversion au culte d’Aton.
Son règne est daté entre 1353 et 1336 av. J.-C., et appartient à la période appelée Nouveau Royaume d’Égypte. Au sein de l’histoire de l’Égypte ancienne, son règne a commencé durant ce que l’on appelle la période Amarna. La période amarnienne étant notamment l’une des plus passionnantes de l’histoire de l’Égypte ancienne. C’est aussi celle qui a suscité le plus de travail et de controverse.
Akhenaton était le fils d’Amenhotep III et de la reine Tiy, la grande épouse royale. Après la mort du pharaon Amenhotep III, la reine veuve Tiy a assisté à l’ascension de son fils sur le trône et aux conséquences de cet évènement : à savoir le processus de remplacement de l’ancien ordre établi autour du culte d’Amon et la fondation ultérieure de la nouvelle capitale du royaume, la ville d’Ajetatón.
Les historiens pensent qu’Akhenaton a construit un palais dans cette ville pour la résidence de sa mère, et que c’est également dans ce palais qu’il aurait passé ses derniers jours jusqu’à sa mort. Il a également été enterré dans cette ville, dans la tombe de TA28. Mais lors du dépeuplement de la ville – au début du règne de son fils, Toutankhamon – ses restes ont été transférés dans la nécropole de Thèbes, où ils ont été retrouvés plus tard dans la tombe KV55 de la Vallée de rois à côté de ceux de son fils.
Akhenaton avait un frère aîné, cinq sœurs (dont Isis) et plusieurs demi-frères, enfants des épouses secondaires du roi. Son frère Thoutmosis, qui fut le premier-né prince de son père est mort avant d’avoir hérité du trône. On ne trouve aucune trace ni image de lui pendant le festival Heb Sedde durant lequel Amenhotep III a célébré le trentième anniversaire de son règne. C’est pourquoi de nombreux historiens affirment que sa mort est survenue peu avant cette date.
La position de grande épouse royale a été exercée par Néfertiti, qui est célèbre pour sa grande beauté physique et ses dons en tant que dirigeante. Avec elle, la figure de la grande épouse royale a atteint des niveaux jamais vus, comme en témoigne le fait qu’il existe des disques portant les noms d’Akhenaton et de Néfertiti dans des cartouches royales, chose inhabituelle sous d’autres règnes. Selon une théorie, elle serait devenue régente avec son mari.
Néfertiti accompagna le pharaon dans toutes les œuvres qu’il entreprit. On peut le voir, non seulement dans les inscriptions commémoratives religieuses autour du nouveau dieu Aton, mais également dans d’autres cérémonies, telles que des réceptions d’ambassadeurs étrangers et des funérailles. Son image apparaît même gravée dans les stèles de la nouvelle capitale, Ajetatón.
De l’union d’Akhenaton et de Néfertiti sont nées six filles. Comme il n’a pas eu d’héritiers masculins, ses filles ont dû épouser les réclamants masculins au trône afin de leur donner une légitimité, qu’il s’agisse de sang royal ou de simples courtisans. La mort de Néfertiti est probablement antérieure à celle de son mari, ce qui signifie qu’Akhenaton a dû choisir entre l’une de ses filles pour occuper le poste de grande épouse royale, afin de pouvoir officier durant les rituels qui exigent une présence féminine.
Bien évidemment, Akhenaton a eu des épouses secondaires, avec l’une desquelles il a finalement pu engendrer un fils. Selon certaines théories, ce fils serait celui de Kiya, mentionnée comme étant « l’épouse bien-aimée » d’Akhenaton. Les analyses ADN modernes ont cependant révélé que Tut-anj-Amun était le fils du roi et de l’une de ses sœurs. Comme il était de coutume chez les rois de la 18e dynastie, Akhenaton hérita de son père Aménophis III le « harem royal » (Casa Jeneret), qui comprenait la princesse Taduhepa, un cadeau diplomatique qui lui a été envoyé pour renforcer les relations entre l’Égypte et le Mitanni.
Akhenaton est monté sur le trône vers 1353 av. J.-C. et a pris le nom de Neferjeperura Uaenra, c’est-à-dire « Belles sont les manifestations de Ra, unique en Ra. » D’après les vestiges retrouvés de cette époque dans les sites archéologiques, le règne d’Akhenaton a duré environ 17 ans. Après la dix-septième année du règne, on ne trouve plus d’étiquettes d’amphore ni d’autres produits provenant de ses palais royaux et de ses entrepôts. On n’a pas non plus trouvé, jusqu’à présent, des reliques faisaient référence au règne d’Akhenaton après ces 17 années.
C’est au cours de la quatrième année de son règne qu’il changea son nom en Akhenaton pour refléter sa dévotion envers un seul dieu qu’il appela Aton. Cependant, la loyauté du pharaon ne suffisait pas et Akhenaton demanda bientôt à toute l’Égypte d’adopter son nouveau dieu et d’abandonner le vieux panthéon au profit du culte du soleil. Son règne a été consumé par cette religion et les changements qu’il apporta furent remarquables. Parmi les effets les plus notables de sa conversion, citons une philosophie religieuse et un style d’expression artistique entièrement nouveaux, la création d’une nouvelle capitale et un mépris ruineux de la politique étrangère. Ses efforts s’avéreraient finalement vains, car Akhenaton et son culte solaire ont été oubliés dans les années qui ont suivi sa mort.
Gabrielle Andramanjatoson