Les changements d'heure ne font pas du bien à l'organisme, estime la conseillère nationale Yvette Estermann (UDC(LU), qui a présenté samedi à Interlaken ses arguments en faveur de l'abolition de l'heure d'été
La Suisse devrait abolir le changement d'heure, selon une initiative populaire de la conseillère nationale Yvette Estermann (UDC/LU). Accompagnée du père de l'initiative sur les vaches à cornes, le paysan Armin Capaul, elle a présenté ses arguments à Interlaken (BE).
"Nous fonctionnons d'après la lumière et l'obscurité. Notre système hormonal est déterminé ainsi. On ne peut pas tout simplement modifier notre horloge intérieure et cette habitude millénaire sans que n'apparaissent des problèmes de santé", a expliqué Yvette Estermann.
Pour l'agriculteur Armin Capaul, les changements d'heure ne tiennent pas la route: "Le soleil est à son zénith à midi et demie. Avec le changement d'heure, c'est à 13h30. Dans une ferme, ça ne va pas. Nous ne pouvons pas faire les foins si le pré est dans l'ombre ou qu'il y a encore de la rosée".
L'UE aussi
Les initiants sont au diapason avec l'Union européenne. Bruxelles s'est en effet prononcée à fin mars en faveur d'une suppression du changement d'heure saisonnier dans l'Union européenne.
Si le texte est définitivement adopté, les pays de l'UE changeront leurs montres une dernière fois en mars 2021. Les eurodéputés appellent les pays de l'UE à se coordonner avant toute modification afin d'éviter un "patchwork" d'heures différentes dans l'UE.
La constitution suisse devrait être modifiée de sorte que l’heure de la Suisse soit toute l’année celle de l’Europe centrale. Les initiants ont jusqu’au 9 octobre 2020 pour récolter les 100'000 signatures.
Heure d'été en hiver
Pour Yvette Estermann, le choix doit se porter sur l'heure d'hiver. "Activiste" de l'heure normale, elle rappelle que l'utilisation des termes "heure d'été" et "heure d'hiver" est connotée.
L'heure d'été est associée au soleil, à la piscine, à la chaleur ou aux vacances. L'heure normale, celle de l'hiver" est plutôt liée à des termes négatifs comme le froid, la neige ou l'obscurité, souligne la conseillère nationale.
Mme Estermann met toutefois en garde contre l'heure d'été. "Nous n'avons pas d'expérience." L'obscurité durera plus longtemps les matins de l'hiver. Les gens devront se rendre au travail "de nuit" et dans la brume. Le risque d'accident augmente, ainsi que la tendance à la dépression, argue la Lucernoise sur sa page internet.
Médecins, scientifiques et chercheurs du sommeil préconisent aussi l'heure d'hiver. Notre organisme est réglé sur cette heure.
ATS