Les syndicats veulent lutter contre la dégradation des conditions de travail dans le commerce de détail à Fribourg. © Philippe Lebet - Keystone-ATS
Unia, Syna, PS, jeunes socialistes et Parti Centre-Gauche, à l'origine du référendum contre la loi voté par le Grand Conseil, ont présenté leurs arguments vendredi à Fribourg, en pleine zone piétonne. "Fermer à 17h00 au lieu de 16h00 ne créera aucun emploi, mais accroîtra le travail sur appel", a relevé Armand Jaquier, secrétaire régional d'Unia Fribourg.
Les référendaires ont insisté sur les mauvaises conditions de travail qui règnent dans le commerce de détail. "Les salaires excèdent rarement 3200 francs par mois, pour 45 heures hebdomadaires", a expliqué Véronique Rebetez, secrétaire syndicale de Syna. Sans compter la flexibilité et des contrats à temps partiel.
Secteur féminisé
"Quand il fait beau, on demande au personnel de ne pas venir", a précisé Véronique Rebetez. Cette dernière a encore mis exergue un secteur de la vente où 70% des emplois sont occupés par des femmes, où concilier travail et vie de famille tient de la gageure et où on disparaît après l'âge de 50 ans, "parce qu'on travaille debout".
Le 30 juin, le peuple dira aussi s'il veut ou non voir les heures d'ouverture de plus en plus étendues vers la soirée et le dimanche. Président du Parti socialiste fribourgeois (PSF), Benoît Piller veut promouvoir un "samedi social", où rentrer une heure plus tard constitue une péjoration pour le personnel de vente.
Les intervenants ont encore évoqué la nécessité de conclure avec les employeurs une convention collective de travail (CCT) dans le canton. "Le secteur est en pleine mutation, avec l'essor du commerce en ligne", a dit Armand Jaquier, en rappelant que les grandes enseignes jouaient ici sur les deux tableaux (magasins et internet).
Pas une première
La votation donnera par ailleurs un signal à l'adresse des employeurs, estime-t-on auprès des syndicats, en ajoutant que ce sont surtout les grands distributeurs qui veulent ouvrir plus longtemps le samedi. "Les petits commerçants ne le souhaitent pas nécessairement et ils représentent 89% de la branche", selon Armand Jaquier.
Fin janvier, les opposants à la modification de la loi sur l'exercice du commerce, votée en octobre par le Grand Conseil, ont déposé un référendum muni de près de 9000 signatures. Seuls 6000 paraphes étaient requis.
Le peuple fribourgeois avait déjà voté sur la question d'une ouverture prolongée d'une heure le samedi il y a dix ans. Il avait alors refusé le changement, à une majorité de 57,7% des votants.
ATS