La basilique Sainte-Sophie (du grec Ἁγία Σοφία / Hagía Sophía, qui signifie « sagesse de Dieu », « sagesse divine », nom repris en turc sous la forme Ayasofya) est une grande basilique chrétienne de Constantinople construite dans un premier temps au IVe siècle, puis reconstruite bien plus grande au VIe siècle, sous l'empereur byzantin Justinien, où elle acquit sa forme actuelle
Le Conseil œcuménique des Eglises, qui réunit environ 350 églises chrétiennes, notamment protestantes et orthodoxes, a exprimé samedi son «chagrin et consternation» après la décision des autorités turques de transformer l’ex-basilique Sainte-Sophie d’Istanbul de musée en mosquée.
Le secrétaire général par intérim du Conseil, le professeur Ioan Sauca, a fait part de cette réaction dans une lettre au président turc Recep Tayyip Erdogan, publiée sur le site de l’organisation basée à Genève et qui rassemble environ 500 millions de croyants.
L’Eglise catholique n’en fait pas partie, mais collabore avec le Conseil sur certains dossiers.
Depuis 1934 – date de la transformation du temple en musée – Sainte-Sophie «a été un lieu d’ouverture, de rencontres et d’inspiration pour les gens de toutes les nations et toutes les religions», écrit M. Sauca, membre de l’Eglise orthodoxe roumaine, à M. Erdogan.
C’était là une belle preuve de «l’attachement de la Turquie à la laïcité» et de son «désir de laisser derrière elle les conflits du passé», poursuit-il.
«L’offrir à l’humanité»
Il reproche à M. Erdogan d’avoir «inversé ce signe positif de l’ouverture de la Turquie pour en faire un signe d’exclusion et de division». En outre, cette décision risque d’encourager «les ambitions d’autres groupes, ailleurs, qui cherchent à modifier le statu quo et promouvoir le renouvellement de divisions entre les communautés religieuses», avertit-il.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé vendredi que l’ex-basilique byzantine de l’ancienne Constantinople serait ouverte aux prières musulmanes en tant que mosquée le vendredi 24 juillet, tout en restant ouverte aux visiteurs.
Convertie en mosquée après la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, elle a été transformée en musée par le dirigeant de la jeune République turque, Mustafa Kemal, soucieux de «l’offrir à l’humanité».
Cette décision du président Erdogan a provoqué condamnations et regrets en Grèce, France, Russie, Etats-Unis mais également à l'Unesco, qui avait classé Sainte-Sophie au patrimoine mondial.
AFP