Selon les derniers chiffres sur la criminalité publiés en mars, les délits commis par des demandeurs d’asile sont en forte hausse en Suisse. Aujourd'hui, le phénomène est encore bien présent, notamment à Fribourg, où le Conseil d'Etat a récemment exprimé son ras-le-bol.
Vols dans des véhicules, vols à l’étalage, trafic de drogue... Le gouvernement fribourgeois a récemment convoqué la députation du Canton à Berne pour la sensibiliser à la question et lui demander d’agir au niveau fédéral.
La situation devient gentiment intenable en ville de Fribourg, selon Romain Collaud, conseiller d’Etat en charge de la sécurité. "Ces personnes-là répètent fréquemment leur(s) délit(s) et ça nous pose de gros problèmes de sécurité au centre-ville avec, entre autres, des commerçants qui expriment leur ras-le-bol", dit-il au micro de La Matinale de vendredi.
Task force
Cette année, à Fribourg, 93% des délits dans le domaine de l'asile ont été commis par des requérants d'Algérie, du Maroc et de Tunisie. S'ils ne représentent que 15% des demandeurs d'asile, ils occupent beaucoup les forces de l’ordre car sont souvent des multirécidivistes qui, une fois arrêtés et condamnés, reprennent presque dans la foulée leurs actes délictueux. "Leurs agissements rejaillissent négativement sur l’ensemble des requérants d’asile, qui dans leur grande majorité ne posent pas de problème", précise Romain Collaud.
Pour contrer les agissements de cette minorité, la police fribourgeoise a mis en place depuis plus d’une année et demie une task force. Elle est composée de quatre agents actifs presque 7 jours sur 7 et 24h/24.
Face à la hausse de la délinquance, le Secrétariat d'Etat (SEM) aux migrations, indique, lui, que les renvois effectués vers le Maghreb fonctionnent généralement très bien. Ils n’ont jamais été aussi nombreux que ces trois dernières années. Le SEM met aussi avant la procédure d'asile en 24 heures pour les demandeurs d'Afrique du Nord.
Lancée fin avril, elle a fait diminuer de 40% le nombre de requérants hébergés dans les centres fédéraux.
Meilleur encadrement
Mais pour l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés, il faudrait avant tout mieux encadrer ces requérants. "Les chercheurs de l'EPFZ et de l'Université de Zurich ont démontré dans une étude que lorsque les cantons augmentent l'aide pour les personnes réfugiées (...), le nombre d'infractions mineures diminue", indique le porte-parole de l'association Lionel Walter.
Une autre proposition sur la table est d'accélérer l’unification des bases de données policières pour mieux identifier les requérants qui sont très mobiles d'un canton à un autre.
Mehdi Piccand