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vendredi 31 janvier 2025

L’IA est-elle au service de la création ou du créateur ?

 

Alors que ChatGPT et Midjourney ont révolutionné le monde de la création de contenus, la question des opportunités et limites de l’IA dans le processus créatif se pose. Laura Perrard, directrice déléguée d’Ebra Events, co-fondatrice du festival tech&fest (qui accueillera 20 000 visiteurs BtoB les 5 et 6 février 2025 à Grenoble pour sa deuxième édition autour du « sens de la tech ») et fondatrice ex-CEO du Journal du Luxe, propose dans cette tribune une réflexion sur l’impact concret de l’IA générative sur les métiers artistiques et artisanaux.

Le gain de temps généré par l’IA libère les créateurs des tâches les plus répétitives pour leur permettre de se concentrer sur la création. Le développement de l’IA générative peut ainsi être perçu comme une immense opportunité pour les métiers créatifs, à partir du moment où son usage est fait de manière responsable. Les biais algorithmiques figurant parmi les plus grands risques liés à une utilisation intensive de ces outils, charge aux créateurs de continuer à guider et entraîner les modèles existants afin d’assurer diversité et inclusivité dans les créations générées.

Des assistants algorithmiques, au service des créatifs

Il est intéressant de noter que pendant la Renaissance et les périodes antérieures, l’Art s’est façonné autour d’équipes composées de Maitres généralement accompagnés par leurs assistants ainsi que par leurs apprentis. Le schéma reste identique aujourd’hui à l’exception près que les assistants des temps modernes sont devenus numériques, voire même algorithmiques.

Le questionnement que cela soulève quant à la transmission des savoir-faire (importants dans notre pays) est non négligeable. Quel impact cela aura-t-il sur l’apprentissage du geste et de la technique auprès des plus jeunes générations ? La réalité virtuelle associée aux technologies haptiques pourraient répondre à ce besoin mais peu de solutions combinant les deux existent sur le marché le projet WAVY qui sera présenté par le CEA les 5 et 6 février prochains sur tech&fest y répond en partie.

Autre opportunité notable : dans l’évolution du dialogue entre l’humain et la machine, l’IA peut amener l’artiste à aller explorer des univers auxquels il n’aurait peut-être pas pensé. Elle peut critiquer ses créations sans réserve, le pousser dans ses retranchements et le challenger… pour l’amener à toujours plus de créativité !

Demain, tous artistes ?

Le prompt engineering est LA compétence clef des néo-artistes. Un savoir-faire qui sera de plus en plus demandé au sein des équipes créatives des petites et grandes entreprises. Alors qu’il faut des années pour apprendre à manier un ciseau à bois et développer sa technique, des heures d’essais et ratés pour apprendre à jouer d’un instrument, l’avènement de l’IA générative pose la question des limites de l’art et de la possibilité, pour tout un chacun de se proclamer artiste dès demain.

Bien que l’accès aux outils d’IA générative soit démocratisé, cela n’empêchera en rien les créateurs d’exception à se démarquer. Bien au contraire. Ce n’est pas parce que nos réseaux sociaux vomissent de textes que nous pouvons tous nous déclarer auteurs et pas parce que nos smartphones comptent des milliers de photos que nous pouvons tous nous proclamer photographes pour autant.

L’IA, une artiste à part entière ?

Si l’IA permet de générer de nouvelles esthétiques ou de nouveaux narratifs que l’Homme seul n’a jamais inventé, alors on peut se demander si elle pourrait être considérée comme une créatrice à part entière ?

Et si l’IA était capable, demain, de faire preuve d’émotions, de conscience…alors pourrait-on déclarer que ces IA sont de véritables artistes ? Peut-être bien, à cela près qu’il faudra toujours une personne ou un collectif pour déclencher une création…au mieux, nous continuerons donc à découvrir de nouveaux duos créatifs Homme-machine.

Qui plus est, une œuvre émerge toujours d’un contexte socio-culturel spécifique et étant portée par la vision de son créateur, sa seule création n’est pas suffisante pour susciter l’intérêt. Elle s’intègre à un environnement pensé pour la sublimer et s’associe aux messages de son créateur (qui peut être une personne physique ou morale). 

Les créateurs (qu’ils soient graphistes, designers industriels, concepteurs 3D, architectes, ou artistes numériques) voient leurs champs exploratoires grandir au rythme des évolutions des outils et logiciels. Si l’on ne se réfère qu’aux derniers chiffres liés à l’utilisation de ChatGPT en France : les Français déclarent utiliser de plus en plus ChatGPT dans leur quotidien – aussi  bien pour un usage professionnel que personnel (76,4 % des 18–25 ans selon le nouveau baromètre Born AI de l’agence Heaven). La France est connue pour sa grande créativité alors expérimentons, gardons bien en tête les biais algorithmiques et créons ! Les outils à notre disposition, bien utilisés, ne sont finalement qu’au service de l’expression de notre singularité.

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