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vendredi 23 mai 2025

Plus de 600'000 véhicules circulent sans expertise valable en Suisse

 

Face à la croissance du parc automobile, les services cantonaux des automobiles n'arrivent pas à suivre le rythme des expertises. Résultat: plus de 600'000 véhicules immatriculés en Suisse circulent sans avoir passé le contrôle technique.

Les cantons sont tenus de contrôler régulièrement l'aptitude à circuler des véhicules. Pour la plupart des voitures, la règle est la suivante: les véhicules neufs doivent passer le contrôle après cinq ans, puis à nouveau après trois ans et ensuite tous les deux ans.

Mais les services des automobiles sont surchargés dans la plupart des cantons et ne peuvent souvent pas respecter les délais. Le retard s'est encore accru ces dernières années. Aujourd'hui, en Suisse, plus de 600'000 véhicules en circulation ont plus d'un an de retard sur le contrôle technique, ce qui correspond au critère pris en compte par l'Office fédéral des routes (OFROU).


Fortes différences selon les cantons

La situation est toutefois extrêmement disparate selon les cantons. Alors que, en moyenne suisse, 9,27% des véhicules sont en retard de plus d'une année sur le contrôle technique, le taux atteint 10,2% à Berne (83'788 véhicules) et grimpe à 15,5% en Argovie (65'682 véhicules), selon un sondage mené par SRF. D'autres cantons, comme Zoug (3,9%), les deux Bâle (3,2%) ou Appenzell-Rhodes extérieures (2,7%), sont en revanche nettement mieux classés.

En Suisse romande, le moins bon élève est actuellement le Jura avec un taux de retard de 14,9% (9965 véhicules), devant le Valais qui affiche un taux de 14% (48'184 véhicules). Avec Berne, ce sont les deux seuls cantons romands à dépasser la moyenne suisse, selon les données récoltées par RTSinfo. Dans le canton de Vaud, les autorités dénombrent 12'631 véhicules en retard (2,2%), tandis que 7030 véhicules sont concernés à Genève.

Deux cantons sortent du lot: Fribourg et Neuchâtel. Le premier ne compte que 442 retards (0,15%) et le second fait encore mieux avec à peine 63 retards sur un total de 132'492 véhicules. L'ouverture d'une nouvelle infrastructure cantonale en 2012 ainsi qu'un développement du parc plus faible que dans d'autres cantons pourrait expliquer cette situation particulièrement favorable, avance Philippe Burri, le directeur du Service cantonal des automobiles et de la navigation (SCAN).

Les raisons du retard

La première raison de l'augmentation du retard dans les contrôles techniques se trouve dans la croissance du parc automobile helvétique, ce qui implique davantage de contrôles. En 2024, la Suisse comptait plus de 6,5 millions de véhicules immatriculés, soit presque deux millions de plus qu'en l'an 2000.

D'autre part, le commerce de véhicules d'occasion est florissant en Suisse, ce qui oblige les propriétaires à des contrôles plus fréquents. "Nous ne nous attendions pas à ce que l'âge moyen des voitures augmente si rapidement", déclare Sven Britschgi, directeur de l'Association des services des automobiles (ASA).

Sven Britschgi évoque également les conséquences tardives de la pandémie de coronavirus. Pendant le confinement, de nombreux services des automobiles ont dû suspendre leur travail en raison des prescriptions. Ces contrôles annulés ont dû être rattrapés par la suite.

L'exemple bernois

Dans le canton de Berne, le nombre de véhicules non contrôlés a presque triplé ces deux dernières années, passant à 83'788 (état en avril 2025). Stephan Lanz, directeur de l'Office de la circulation routière et de la navigation, explique prioriser les contrôles en fonction des risques: "Les taxis, les camions ou les cars sont contrôlés autant que possible dans les délais. Les particuliers doivent attendre plus longtemps."

Le canton a accordé trois postes supplémentaires à l'OCRN pour l'année en cours. Mais cela ne suffit pas, selon Stephan Lanz: "Pour réduire les retards à long terme, il faut encore plus de personnel", affirme Stephan Lanz. D'autant plus que les postes supplémentaires ne sont pas immédiatement opérationnels. Il faut environ un an et demi pour que les nouveaux contrôleurs soient formés.

Conséquences pour la sécurité

Même si les contrôles techniques des véhicules visent en premier lieu la sécurité routière, la Confédération ne voit pas de risque immédiat pour les usagers de la route en raison du retard des contrôles. "Les accidents dus à des défauts techniques ou à un manque d'entretien du véhicule ne représentent aujourd'hui que 1% des cas", indique l'OFROU.

Mais pour que cela reste ainsi, il faut agir au plus vite dans les cantons concernés, selon Christian Wyssmann, directeur de l'Union professionnelle suisse de l'automobile (UPSA): "Comme l'âge moyen des voitures augmente, les problèmes techniques ont aussi tendance à augmenter."


La Confédération et les cantons soulignent que la responsabilité incombe au propriétaire du véhicule. "Un véhicule doit toujours répondre aux prescriptions de la législation sur la circulation routière lorsqu'il est utilisé sur les voies publiques", selon l'OFROU. En cas d'accident avec un véhicule non contrôlé, ce n'est donc pas le canton concerné qui est tenu pour responsable d'un éventuel défaut technique, mais la personne au volant.

Christian Wyssmann plaide néanmoins pour que les cantons remettent l'ouvrage sur le métier et rattrapent le retard, car les contrôles techniques des véhicules ont un effet préventif important: "Parfois, une simple convocation à l'expertise rappelle aux propriétaires la nécessité d'entretenir correctement leur véhicule", observe-t-il.

Eliane Leiser

Didier Kottelat

rts.ch