Une «légende et une figure mythique de Fribourg» n’est plus. Jo Pasquier est en effet allé rejoindre ses amis Jean Tinguely et Jo Siffert «au matin du dimanche 12 octobre, entouré de l’amour de ses proches», a-t-on pu lire dans l’annonce mortuaire publiée mardi dans La Liberté.
«Légende et figure mythique de Fribourg» étaient les deux termes qu’avait utilisés Pascal Bertschy dans le portrait qu’il avait consacré à Jo Pasquier dans La Liberté du 2 octobre 2006. On pouvait notamment y lire qu’il était «ce gamin de la Basse qui, devenu grand, avait fait fortune en haut».
Cela grâce à ses magasins de luxe, au boulevard de Pérolles, où il vendait notamment des fourrures et également, à une époque, «des assiettes personnalisées qui devaient permettre au jeune pilote Jo Siffert de financer une partie de ses débuts dans le sport automobile», comme nous l’a rappelé mardi Jacques Deschenaux. Pour l’ancien chef des sports à la RTS, «Jo Pasquier était un personnage indissociable des années Siffert-Tinguely à Fribourg».
Une autre personnalité qui a réagi au décès de Jo Pasquier, que nous qualifierions de truculent, a été son ami René Fasel. «Vous m’apprenez la nouvelle alors que je descends d’avion à Istanbul et je suis profondément attristé car Jo Pasquier avait beaucoup aidé le sport. Mais vous avez parfaitement raison de le qualifier de truculent. Quand Jo Pasquier n’aimait pas quelqu’un ou quelque chose, il le disait haut et fort», nous a confié l’ancien président de la Fédération internationale de hockey sur glace.
Ivan Mariano, le directeur du Musée d’art et d’histoire de Fribourg (MAHF), est peut-être un des derniers à avoir pu parler avec Jo Pasquier. «Je l’avais encore eu au téléphone à la mi-septembre en vue de notre nouvelle exposition intitulée Jean Tinguely, émetteur poétique qui débutera le vendredi 21 novembre. Nous souhaitions en effet recueillir son témoignage et nous nous étions promis de nous rappeler. Jo Pasquier n’était pas seulement très proche de Jean Tinguely, il était également son homme de confiance», précise le directeur du MAHF.
Lors d’une de nos dernières rencontres au tea-room du Domino, sur le boulevard de Pérolles, Jo Pasquier nous avait confié que Jean Tinguely aurait bien aimé être Jo Siffert: «ll conduisait en effet toujours à toute vitesse avec sa grosse Mercedes et aimait lui aussi beaucoup les femmes.» Gageons que les retrouvailles, au ciel, entre Jo Pasquier, Jean Tinguely et Jo Siffert ne manqueront pas de sel!
Laurent Missbauer