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samedi 4 octobre 2025

La Garde suisse pontificale fait retailler et relooker son uniforme de « demi-gala »

 

Le lieutenant colonel et commandant adjoint de la Garde suisse, Loic Rossier (à gauche) 
et le capitaine Lorenz Keusch au Vatican le 2 octobre 2025
(Photo by Tiziana FABI / AFP)


Vareuse et pantalon sombres, boutons dorés, épaulettes étoilées: la garde suisse pontificale, connue pour ses tenues chamarrées, a présenté jeudi une mise à jour d’un uniforme de représentation du XIXe siècle, avant la prestation de serment d’une nouvelle promotion.

Composé d’un col droit sang et or et d’une ceinture jaune et blanche, l’uniforme de « demi-gala » en laine, créé à la fin du XIXe siècle, se veut bien plus sobre que la célèbre tenue à rayures bleues, jaunes et rouges composé de guêtres et d’un pantalon bouffant. Cet uniforme de demi-gala n’avait plus été porté depuis 1976, date à laquelle il avait été peu à peu abandonné pour des questions d’usage.

« La version finale est le fruit de recherches et d’études sur cet uniforme également appelé uniforme d’antichambre, déjà porté par de nombreux officiers au cours des siècles passés », a expliqué le colonel Christoph Graf, commandant de la Garde suisse.


Le capitaine Lorenz Keusch en uniforme de demi-gala. (Photo by Tiziana FABI / AFP)


Cet uniforme, d’une valeur de 2000€ pièce, a été confectionné par un atelier en Suisse et financé par des fonds privés. Mais les 135 hommes composant l’effectif d’une des deux plus petites armées du monde (les Atholl Highlanders, propriété du Duc d’Atholl, constitue l’autre minuscule armée privée légale depuis 1839 avec un régiment fort de 80 hommes) n’auront pas tous le privilège de l’endosser: il sera réservé aux cadres pour des diners de gala et autres évènements hors du Vatican.

Fondée en 1506 par le pape Jules II, la Garde suisse est chargée de la protection du souverain pontife au Vatican comme lors de ses déplacements, avec des sentinelles aux entrées du palais apostolique ou lors des audiences place Saint-Pierre.

Elle honorera samedi l’entrée de 27 nouvelles recrues âgées de 19 à 30 ans, pour une moyenne d’âge de 23 ans. Après une formation militaire, ces citoyens suisses, obligatoirement célibataires et catholiques et devant mesurer plus de 1m74 – ont suivi une série de tests psychologiques et d’entretiens afin de pouvoir assurer la sécurité du pape pour au moins 26 mois.

Une première en 57 ans: Le pape honorera de sa présence l'investiture de la Garde suisse

C'est un immense honneur auquel aura droit la Garde suisse pontificale samedi: la nouvelle volée de soldats aura en effet la chance de prêter serment samedi à 17h au Vatican devant le pape Léon XIV lui-même. C'est du moins ce qu'annonce le calendrier du Vatican relayé par Kath.ch.

Habituellement, cette cérémonie est présidée par l’archevêque Edgar Peña Parra, substitut de la Secrétairerie d’État et troisième dignitaire du Vatican. La présence de Léon XVI est d'autant plus remarquable que le dernier pape à avoir assisté à une telle cérémonie remonte à 1968. Il s'agissait alors de Paul VI.

Léon XVI a en outre exprimé vendredi déjà sa gratitude «pour le dévouement et la loyauté» de la garde suisse, soulignant qu’elle lui permettait d’accomplir sa mission «dans la certitude que sa sécurité est toujours assurée».



«KKS» reçue déjà vendredi par le pape

Les relations entre la Suisse et le Vatican sont décidément au beau fixe. Léon XIV a reçu en effet vendredi également la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter. Celle-ci a souligné sur le réseau X que la Suisse et le Saint-Siège s'engageaient ensemble pour la paix. Elle a aussi indiqué avoir échangé avec le pape sur l’importance des valeurs dans la société contemporaine. La St-Galloise s'est en outre dite «très impressionnée» par le nouveau pape.


La rencontre s'est ensuite poursuivie à la Secrétairerie d'État, où ont été abordées plusieurs questions internationales, notamment concernant les conflits en cours en Ukraine et à Gaza, selon le Vatican.

Près de 500 ans à servir le pape

Créée le 22 janvier 1506 par le pape Jules II, la garde suisse pontificale est aujourd'hui la plus petite armée du monde encore en activité, avec 135 militaires, tous citoyens suisses masculins catholiques, célibataires et âgés entre 19 et 30 ans. Son action la plus mémorable et la plus significative se déroule le 6 mai 1527, lorsque 147 «mercenaires de Dieu» périssent pour sauver le pape Clément VII. Fidèles à la tradition, les «gardistes» portent depuis leur uniforme Renaissance bleu, rouge et jaune, inspiré des Médicis. Chaque année, le 6 mai, la cérémonie de prestation de serment commémore ce sacrifice.