Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Classement des pannes automobiles par marques 2025 : https://fiabiliteautomobile.blogspot.com/ Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 29 octobre 2025

Le gang des Panthères roses, soupçonné d'avoir commis le vol au Louvre

 



Le vol des bijoux au Louvre a ébranlé la sphère médiatique depuis dimanche. Jusqu'ici, aucune information n'avait filtré sur l'identité des voleurs, mais dorénavant, les experts semblent privilégier une piste possible. Le groupe responsable du vol du célèbre musée semblerait être les "Panthères roses", un groupe d'anciens militaires des Balkans qui n'en sont pas à leur premier casse.

Ils auraient déjà empoché un peu de plus de 500 millions d'euros, d'or et de diamants à travers le monde entier. Ce sont "les meilleurs voleurs de bijoux du monde" et même pas à leur coup d'essai en ce qui concerne le Louvre, ils avaient déjà visé le musée il y a quelques années selon des informations d'HLN.

Pourquoi ce groupe est-il soupçonné ? Un ancien braquage perpétré en 2022 présente de nombreuses similitudes : des braqueurs déguisés, un moyen de fuite adapté, en plein jour et sans éveiller les soupçons. Ici, les malfaiteurs se sont déguisés en ouvrier du bâtiment pour pénétrer à l'aide d'une nacelle à l'intérieur et repartir avec les bijoux avant de repartir en scooter. Ce braquage, effectué avec autant d'audace qu'en 2022 montrerait véritablement la signature du gang des Panthères roses.

Un détective les traquant depuis des années aurait d'ailleurs déclaré au Guardian que seul ce gang était capable d'un tel braquage : "À ma connaissance, c'est le seul gang criminel disposant des connexions nécessaires pour vendre les joyaux de la couronne de Napoléon. Ils avaient peut-être même des acheteurs avant le braquage et travaillaient sur commande. Ils savent toujours exactement ce qu'ils cherchent et ne prennent rien d'autre. Il y avait d'autres objets de valeur dans les vitrines qu'ils ont détruites, mais ils les ont laissés sur place. Ils sont très professionnels et extrêmement bien préparés."

Qui sont les Panthères roses ?

Décrit comme n'ayant "peur de rien" par un détective d'art, le gang a été fondé au milieu des années 1990 par d'anciens paramilitaires qui ont servi en Yougoslavie. Ils ont d'abord commencer à voler les plus riches pour échapper à la pauvreté du bloc de l'Est avant de passer à des braquages à main armée de musées et bijouteries.

"Ils commettent des vols de bijoux que d'autres criminels n'oseraient pas commettre, car trop risqués. Avec audace, soit dit en passant. Frapper en plein jour avec des dizaines de visiteurs autour de soi : il faut des nerfs d'acier", confie le détective Arthur Brand à HLN.

Surnommés les panthères roses par Scotland Yard, ces derniers aiment voler avec un certain glamour tout en s'inspirant du cinéma, comme par exemple le vol de l'hôtel Carlton qui serait inspiré du film 'Ocean's Eleven'. Comme dans James Bond, ils aiment également trouver l'échappatoire parfait, ils auraient déjà opté pour une fuite à vélo ou encore à skis.

Les Panthères roses restent toutefois insaisissables après trente ans de vol en haut-lieu.


mardi 28 octobre 2025

Les interactions avec ChatGPT ne sont pas privés et peuvent avoir des conséquences

 

Un jeune homme de 19 ans originaire de l'État américain du Missouri a utilisé ChatGPT comme un confessionnal et s'est ainsi incriminé lui-même. Selon un rapport de police, le jeune homme a avoué au chatbot d'IA avoir endommagé 17 voitures dans un parking. Au cours de la conversation, il a notamment demandé au robot d'IA générative s'il risquait d'être retrouvé et s'il encourait une peine de prison.

L'historique du tchat a ensuite été intégré au dossier d'enquête. ChatGPT lui avait pourtant demandé au début de la conversation de ne plus parler de violence ou de dommages matériels. Le jeune homme a ignoré l'avertissement, rapporte «Der Spiegel». Le fait que l'historique de la conversation apparaisse ensuite dans un rapport de police interpelle.

OpenAI peut être contraint de divulguer des infos

Cette affaire soulève la question de la confidentialité des échanges avec ChatGPT. De nombreuses personnes utilisent le service d'IA non seulement pour des banalités du quotidien, mais aussi pour des sujets extrêmement intimes, tels que les maladies, les crises psychologiques ou la sexualité.

Le patron d'OpenAI, Sam Altman, a déclaré en juillet dans un podcast que les utilisateurs partageaient «les choses les plus intimes» avec ChatGPT. Mais il n'y a pas de secret professionnel comme chez les médecins ou les avocats. Si quelqu'un aborde des sujets sensibles et qu'une procédure judiciaire est engagée par la suite, OpenAI pourrait être contraint de divulguer les données. Sam Altman a qualifié cette situation de «very screwed up», c'est-à-dire complètement foireuse.

Même les «tchats temporaires» ne sont pas vraiment privés

Selon sa politique de confidentialité, OpenAI collecte des informations sur les appareils, les adresses IP et le contenu des conversations. Les photos ou les fichiers PDF téléchargés restent également stockés sur les serveurs. Même les conversations supprimées ne disparaissent pas immédiatement: elles peuvent être conservées jusqu'à 30 jours, voire plus si elles sont utilisées à des fins de formation après avoir été anonymisées. Même les tchats dits «temporaires», qui sont considérés comme privés, sont stockés pendant un mois et peuvent théoriquement être consultés par des employés ou des autorités.

Les employés d'OpenAI et des auditeurs externes sont autorisés à évaluer les tchats afin de prévenir les abus ou de fournir une assistance. Ces conversations sont soit signalées par les utilisateurs eux-mêmes, soit automatiquement par le système. L'entreprise assure que tous les examinateurs suivent une formation sur la sécurité et la protection des données. Cependant, les autorités chargées des enquêtes peuvent également demander à consulter les échanges, sur décision judiciaire.

«Utilisez ChatGPT avec prudence»

Les contenus relatifs à la violence font particulièrement souvent l'objet d'un contrôle, précise OpenAI dans un article de blog. Ces conversations peuvent être transmises aux autorités. Les utilisateurs qui téléchargent des images pédopornographiques s'exposent aussi à des poursuites. Rien qu'au second semestre 2024, OpenAI a déclaré avoir signalé plus de 31'000 images de ce type aux autorités compétentes.

Bernhard Kloos, expert en droit informatique, recommande d'utiliser ChatGPT avec prudence. «On ne peut jamais être sûr de ce qu'il advient des données», avertit-il. «Tout ce que j'y écris peut tomber entre de mauvaises mains.» Il conseille de ne partager aucune information qui pourrait, dans le pire des cas, causer du tort, et de ne jamais révéler de détails concernant des tiers. Publier des données personnelles ou intimes sur d'autres personnes viole en outre leurs droits à la personnalité.

Les utilisateurs peuvent empêcher dans les paramètres que leurs saisies soient utilisées pour l'entraînement de futurs modèles d'IA. Cependant, toute personne qui donne son retour via les fonctions d'évaluation accepte que l'ensemble du tchat puisse être exploité à des fins d'apprentissage.

Jonas Bucher

20min.ch

L'ex-chancelier dézingue plusieurs conseillers fédéraux dans un livre choc


Son ancien job, il le décrit ainsi: «Une fonction méconnue, en grande partie dans l'ombre». Walter Thurnherr a été le chancelier de la Confédération de 2016 à 2023. Avant cela, l'Argovien, membre du Centre, a officié dans trois départements fédéraux en qualité de secrétaire général. La Berne fédérale, il la connait comme personne.

Au coeur du premier cercle du pouvoir, il a affronté activement la gestion de grandes crises – de la pandémie de Covid-19 au naufrage de Credit Suisse. Il publie aujourd’hui un ouvrage, qui pourrait bien devenir une référence pour les férus de la politique fédérale: «Wie der Bundesrat die Schweiz regiert» (En français: «Comment le Conseil fédéral gouverne la Suisse»).

Physicien de formation, Walter Thurnherr décrit avec enthousiasme les rouages du pouvoir. Les plus jeunes diraient de lui que c’est un nerd, lui qui inaugure chacun de ses chapitres par un problème de mathématiques. Mais derrière ses observations depuis les entrailles cybernétiques de la machine étatique, il glisse aussi quelques critiques savoureuses sur l’état du système et sur celles et ceux qui l’incarnent.

Présent à des centaines de séances du Conseil fédéral, l’auteur a vu défiler les réunions, et a dû, à maintes reprises, serrer les dents. Par devoir de réserve et en vertu de la loi, le chancelier ne peut dévoiler publiquement toutes les zones d’ombre et les tensions internes auxquelles il a été confronté.

Les crises révèlent les vrais visages

Dans son livre, Walter Thurnherr raconte comment, en situation exceptionnelle, notamment pendant la pandémie de Covid, les vrais visages se sont révélés. «Dans une telle crise, on découvre qui, au Conseil fédéral, peut faire preuve d'une réelle résilience, et qui ne faisait que semblant jusqu'ici.» 

Sous la pression, «les masques tombent», assure Walter Thurnherr: face aux grandes difficultés, on remarque vite «qui brasse du vent et cherche à minimiser ses propres erreurs, qui comprend réellement le problème en formulant de bonnes propositions, qui traverse les eaux en crue en bottes de caoutchouc pour la photo, et qui va parler aux victimes, même sans caméra».

La présidence corrompt les esprits

En Suisse, le pouvoir est partagé comme presque nulle part ailleurs. Et tant mieux. Car il séduit, et fait changer les gens. C’est en tout cas ce qu'estime Walter Thurnherr, qui dit l'avoir constaté en observant les présidentes et présidents de la Confédération.

Après dix mois d’année présidentielle, de nombreux titulaires en viennent à ériger leurs «petits avantages protocolaires» en véritable droit, assure-t-il. Avec le temps, s’installerait une perception de soi «où le ‹Primus inter pares› (en français: 'le premier parmi les pairs') est surtout compris comme ‹Primus› (en français: 'le premier')».

Un souffle de mégalomanie césarienne dans la salle du Conseil fédéral? Bien souvent, le collège n’est «pas malheureux de voir la présidence passer à quelqu’un d’autre après un an».

Si son livre reste avant tout une déclaration d’amour au système politique suisse, l'ex-chancelier n'hésite pas à balancer quelques piques à l’administration. Il s’en prend ainsi longuement à certains collaborateurs de conseillers fédéraux, à ces «employés gravitant autour d’un chef de département qui veulent qu’on les appelle ministres eux aussi, mais qui, en réalité, ne font que de s’agiter, porter le sac de leur patron, anticiper ses moindres désirs et lui adresser les compliments qu’il aime entendre».

«Une vache qui se tient quelque part à l’envers»

Il se montre particulièrement critique face aux porte-parole du Conseil fédéral qui étaient auparavant journalistes, des «transfuges» qui rejoindraient, selon lui, l’appareil sans vision d’ensemble de la raison d’Etat. «Le nombre de conseillères et conseillers fédéraux qui recrutent leurs collaborateurs personnels 'de l’extérieur' et attendent d’eux une loyauté personnelle particulière a nettement augmenté au cours des dernières décennies.»

Certains collaborateurs personnels aimeraient «se mettre en avant auprès de collègues et de journalistes avec de petites indiscrétions», tout en «marchant volontiers aux côtés de leur chef lorsqu’une caméra est braquée sur eux». L’auteur dépeint ainsi la Berne fédérale comme une grande foire aux vanités.

Avec passion, il s’attaque également au nouveau paysage médiatique. A ses yeux, l'opinion publique suisse attend désormais qu'un «père» ou une «mère» de la Nation prenne immédiatement position.

Il l'assure: le Conseil fédéral doit aujourd'hui «réagir en un éclair lorsqu’il se passe quelque chose dans le pays (...) qu’il s’agisse d’un grave accident de la route, d’une médaille de bronze aux Jeux olympiques, de l’introduction de l’écriture inclusive dans une haute école spécialisée ou d’une vache qui se tient à l’envers dans une étable quelque part dans le pays».

Une figure culte pour les journalistes à Berne

Walter Thurnherr et les médias: une relation compliquée. Auprès des journalistes accrédités sous la Coupole fédérale, cet homme au sens de la repartie jouissait d’un statut quasi culte. Pas de quoi faire taire ses critiques à l’égard des représentants du «quatrième pouvoir». Il se moque ainsi de certains journalistes, surtout d’ancienne génération, qui auraient mal compris leur rôle et se percevraient «avant tout comme des initiés influents et des conseillers politiques indépendants de certains conseillers fédéraux».

Le journalisme actuel, plus rapide et doté de moins de ressources, préoccupe aussi l'ancien chancelier. De plus en plus d’articles se publieraient, à ses yeux, sans que l’on puisse vraiment les distinguer de commentaires. «Au lieu de lire dans les journaux des analyses détaillées sur les décisions du Conseil fédéral, nous voyons déferler chaque jour une immense vague d'informations succinctes, d’interruptions publicitaires et de propos stupides.»

La croissance de l’Etat, jamais remise en question

Par endroits, Walter Thurnherr s’exprime presque malgré lui comme le porte-voix d’une administration fédérale en perpétuelle expansion et dépassée par sa propre croissance. En effet, l’appareil étatique grandit année après année: en 2025, il comptera déjà 39'075 postes à plein temps.

La croissance de l’Etat dépasse celle de l’économie et le salaire moyen dans l’administration fédérale surpasse désormais celui du secteur bancaire, rappelle Walter Thurnherr. «Bien entendu, l’administration emploie aujourd’hui nettement plus de collaborateurs et gère des budgets considérablement plus importants qu’il y a quarante ans», constate-t-il laconiquement, comme s’il s’agissait d’une fatalité.

Il cite comme principal moteur de cette expansion la numérisation. Celle-ci a «engendré d’innombrables nouveaux projets, un nouvelle façon de gérer ceux-ci, de nouvelles institutions au sein de l’administration, une nouvelle méthodologie d'archivage, une nouvelle communication, de nouvelles ordonnances et de nouveaux champs thématiques».

Pour tous ceux qui pensaient que les technologies modernes simplifieraient le monde du travail, ils se trompent, estime Walter Thurnherr. En revanche, on cherchera en vain chez lui un mot critique sur les incitations menant à la création de nouveaux postes aux frais du contribuable.

«Manque de cohérence» pendant la pandémie

Autre motif d'inquiétude pour Walter Thurnherr: l’articulation entre les différents pouvoirs de l’Etat. Il déplore des rapports qui se seraient détériorés entre le gouvernement et les élus représentants du peuple: «La relation est endommagée, parce que la répartition des tâches entre Parlement et Conseil fédéral repose sur un respect mutuel, mais ce respect a diminué et il risque de continuer à se réduire.»

Le gouvernement fédéral a également commis des erreurs, rappelle-t-il, en évoquant la crise du Covid: «L’OFSP relevait fin février 2020 auprès du Conseil fédéral, en minimisant l'ampleur de la situation, qu’on ne pouvait pas exclure que le virus se propage de façon incontrôlée. Trois semaines plus tard, les villes suisses étaient désertes.»

Au début de la pandémie, l’Office fédéral de la santé publique placé sous l’autorité d’Alain Berset avait communiqué que les masques ne servaient à rien. «Quelques mois plus tard, la présidente de la Confédération (ndlr: Simonetta Sommaruga) déclarait : 'Avec le masque, nous nous protégeons nous-mêmes et nos proches.' Ce n’était pas cohérent.»

Des passages rappelant Cassis et Amherd

Plus généralement, le collège exécutif aurait parfois établi des priorités discutables, notamment au regard des relations difficile avec l'Union Européenne. «Si l’on n’a quasiment jamais voyagé pendant des années à Bruxelles pour rencontrer la Commission européenne, on ne pourra pas, même à coup d'interviews, donner l’impression que l’on s’est efforcé de faire avancer les négociations.»

La politique européenne aurait souffert très tôt de choix étranges du Conseil fédéral: «Lors de plusieurs séances, on a négocié sur la concession du télésiège du Weissenstein, mais pratiquement jamais sur l’importance d'élargir l’UE à l'Est.»

La qualité oratoire des responsables politiques helvétiques ne serait pas meilleure. Il évoque ainsi un conseiller fédéral «peu bavard ou un peu timide», «qui en a assez des médias, qu’il estime ne faire que le critiquer, et qui, pour cette raison, ne veut plus donner d’interviews». Impossible en le lisant de ne pas penser au ministre des Affaires étrangères, Ignazio Cassis.

Un autre passage rappelle, de manière troublante, la fin de mandat de l’ancienne cheffe du Département de la défense (DDPS), Viola Amherd: «Une conseillère fédérale incertaine et toujours pressée, qui dissimule un peu moins bien sa vanité que ses collègues et qui n’accepte plus que des apparitions qu’elle peut contrôler dans les moindres détails.»

Le discours «kitsch» de Didier Burkhalter

Les personnalités charismatiques auraient de toute façon la vie dure en Suisse. «Quiconque brille rhétoriquement ou enflamme une salle avec un discours passionné devient plutôt suspect. Un propos précis, peut-être un peu revêche, mais terre-à-terre, passe pour plus familier.»

Il dispense aussi quelques conseils aux conseillers fédéraux pour leurs apparitions publiques: «Les émotions ne sont pas mauvaises, mais le kitsch ne passe pas bien», dit-il.

Il cite un exemple concret: «La Suisse et le monde ne sont pas étrangers l’un à l’autre. Ils sont comme le lac et le ciel, ils sont comme le ciel et les Alpes.» Ce que Walter Thurnherr omet noblement de préciser, c'est que ces phrases, d'un niveau de kitsch rarement égalé, ont été prononcées en 2014 par le président de la Confédération d’alors, Didier Burkhalter.

S'agissant de la Chancellerie fédérale, Walter Thurnerr assure qu'elle doit être «dirigée par une personnalité forte, indépendante et prudente». Il cite l'ancien chancelier fédéral Karl Huber comme modèle. «Aujourd'hui, presque plus personne ne se souvient de lui. Et cela aussi fait partie du jeu.» Ce livre permettra-t-il à Walter Thurnherr ne connaître un sort légèrement différent?

 Reza Rafi

blick.ch

lundi 27 octobre 2025

Le mythe des 1 000 km d’autonomie en voiture électrique : quand la quête du Graal vire à l’absurde


Rouler plus loin sans recharger : c’est la promesse-phare des voitures électriques. Mais derrière la course effrénée à l’autonomie se cachent de lourds paradoxes. Si des batteries XXL rassurent les automobilistes et boostent les ventes, elles alourdissent aussi le prix des voiture, mais aussi la facture écologique et minent la durabilité du secteur.

Quand on parle de voiture électrique, une question revient encore régulièrement chez la plupart des automobilistes : combien de kilomètres puis-je parcourir avant de devoir recharger ? Cette interrogation, presque instinctive, traduit une inquiétude bien connue : la fameuse anxiété liée à l’autonomie. La peur de la panne en quelque sorte.

Pour beaucoup d’entre eux, habitués aux véhicules thermiques ou hybrides capables de rouler 600 kilomètres ou plus avec un plein, l’idée de tomber en panne sèche de batterie reste rédhibitoire. La faute encore à quelques vieux démons autour de la recharge notamment, et de la densité de son réseau.

C’est pourquoi l’autonomie s’impose encore comme le nerf de la guerre dans la transition vers la voiture électrique. Mais derrière cette quête du « toujours plus » se cache un paradoxe : si des batteries plus grandes rassurent les clients, elles soulèvent aussi des problèmes économiques et environnementaux que l’industrie ne peut ignorer.

Elon Musk, le fantasque patron de Tesla, le martèle depuis déjà quelques années : pour lui, les grosses batteries ne servent pas à grand-chose. Elles sont même aux antipodes de l’intérêt d’une voiture électrique car, toujours selon lui, personne n’a besoin d’une voiture capable de faire plus de 800 ou 1 000 km d’une seule traite, surtout au vu de la densité du réseau de recharge actuel.

Cela n’empêche pas la marque de faire la course à l’autonomie, en témoigne la récente Model 3 aux 750 km d’autonomie. Ces chiffres en hausse ne sont pas forcément dû à une batterie plus grosse physiquement, mais plutôt via de nouvelles technologies, en l’occurrence l’usage d’une chimie NMC (nickel – manganèse – cobalt), qui possède l’avantage d’offrir une plus grande densité énergétique par rapport au LFP (lithium – fer – phosphate).

La longueur du trajet : un argument massue

Les études sont cependant sans appel : les clients privilégient quasiment systématiquement les modèles qui leur offrent la plus grande liberté de mouvement. Les voitures électriques avec une faible autonomie séduisent beaucoup moins. En clair, sans autonomie suffisante, pas de bascule massive vers l’électrique.

Des exemples, nous en avons quelques-uns à vous donner, à commencer par le Hyundai Kona par exemple, où la version à petite batterie a pendant un temps été retirée du catalogue sur la première génération, faute de ventes. Aujourd’hui, même si elle est revenue, elle est avant tout là pour constituer un prix d’appel et représente seulement 25 % des commandes.

Même les législateurs l’ont compris. En Californie par exemple, le California Air Resources Board a fixé des seuils minimums d’autonomie pour que les électriques puissent être comptabilisés dans les objectifs de vente de véhicules zéro émission. Si vous êtes un constructeur et que vos modèles n’atteignent pas ce plancher, ils ne comptent tout simplement pas dans la course aux quotas de voitures électriques. Autant dire que miser uniquement sur de petites batteries relève presque du suicide industriel.

Résultat : la bataille de l’autonomie est lancée. Plus votre modèle va loin, plus il attire de clients, répond aux critères réglementaires et renforce l’image de sérieux de la marque.

Mais à quel prix ?

Ce tableau flatteur a pourtant ses revers. Car une batterie plus grande n’est pas qu’une bonne nouvelle pour client. Sur le plan financier, cela se traduit par des véhicules plus chers à produire et à acheter. Logique après tout, car même si le prix du kWh est en chute libre (notamment en Chine), plus une batterie est grosse, plus il y a d’éléments et plus ça coûte cher.

Sur le plan environnemental, le constat est encore plus préoccupant. Les gros accumulateurs demandent plus de lithium, de cobalt, de nickel. Leur extraction est énergivore, polluante et génère d’importantes émissions de gaz à effet de serre. Sans compter que les usines qui produisent ces batteries fonctionnent encore largement grâce aux énergies fossiles.

À ce niveau, il y a bien évidemment encore du travail à faire, même si la voiture électrique est amenée à compenser cet excédant lors de sa production durant tout son cycle de vie où elle ne rejettera rien (à l’échappement).

Sur le plan géopolitique, plus la dépendance aux matériaux critiques augmente, plus les constructeurs deviennent vulnérables aux fluctuations des marchés mondiaux. Un soubresaut du prix du lithium peut suffire à ébranler toute une stratégie industrielle.

Bref, la quête de l’autonomie « XXL » risque de transformer la solution en partie du problème.

L’équation impossible : séduire sans alourdir

Alors faut-il renoncer aux batteries de grande capacité ? Pas si vite. Car même dans leur version la plus gourmande en ressources, les véhicules électriques restent plus propres sur le long terme que leurs équivalents à essence ou diesel, surtout dans les pays où l’électricité se décarbone, comme en France par exemple.

Le véritable enjeu est donc ailleurs : trouver l’équilibre. Offrir suffisamment d’autonomie pour rassurer les automobilistes, sans sombrer dans une fuite en avant technologique et environnementale.

Plus que jamais, l’innovation doit porter sur l’efficacité énergétique et la durabilité des batteries, pas uniquement sur leur taille.

Comment (bien) mesurer l’autonomie ?

Une difficulté supplémentaire complique le débat : toutes les autonomies affichées ne se valent pas. Chaque région du monde utilise un cycle d’homologation différent. En Europe, le WLTP est devenu la norme après le très contesté cycle NEDC. La Chine applique son propre protocole, le CLTC, tandis que les États-Unis utilisent encore un cycle maison, le fameux EPA. Résultat : comparer les chiffres bruts entre un modèle vendu à Pékin et un autre vendu à Berlin peut s’avérer trompeur.

Pour harmoniser les données, les chercheurs appliquent des coefficients de correction : +15 % pour convertir NEDC et CLTC en WLTP, et +20 % pour les valeurs américaines. Ces ajustements permettent d’obtenir une moyenne représentative et plus honnête de l’autonomie réelle.

Enfin, les autonomies sont pondérées par le volume des ventes de chaque modèle. Car il ne suffit pas d’avoir un modèle vitrine capable de 700 km si, dans les faits, ce sont les citadines avec 200 km d’autonomie qui se vendent le plus.

Qui va le plus loin ?

D’après les chiffres rapportés par une étude réalisée par l’ICCT en 2024, l’autonomie moyenne mondiale des voitures électriques a encore progressé : 431 km contre 419 km en 2023. Mais derrière cette moyenne se cachent de fortes disparités.

Tesla reste le champion incontesté avec une moyenne de 537 km. Une avance confortable qui confirme son image de pionnier, même si elle a tendance à reculer à mesure que la concurrence progresse.

General Motors a créé la surprise : grâce à deux nouveaux modèles, à savoir la Blazer EV (600 km) et l’Equinox EV (616 km), le groupe atteint désormais 517 km en moyenne. Honda suit de près, dopé par le lancement de son SUV Prologue (512 km), qui représente déjà plus de la moitié de ses ventes électriques.


Du côté chinois, la montée en gamme est spectaculaire. Chery a abandonné ses modèles à petites autonomies comme le QQ Ice Cream (148 km) au profit de l’iCAR 03 (483 km), tandis que sa marque premium Luxeed est arrivée sur le marché avec la R7, un modèle qui affiche une autonomie de 685 km et qui vient largement rehausser la moyenne. Changan brille grâce à ses marques premium Deepal et Avatr. La Deepal SL03, par exemple, atteint 613 km.

À l’inverse, Mazda reste à la traîne avec seulement 229 km en moyenne, un chiffre qui pourrait vite devenir rédhibitoire à mesure que le marché se durcit. La nouvelle Mazda 6e (qui est un clone de la Deepal SL03 citée plus haut) devrait sans doute améliorer la moyenne qui, pour l’instant, est représentée par un seul produit, à savoir le MX-30, un modèle loin d’être le champion de l’autonomie.

Autonomie vs efficacité : deux batailles à mener

Outre l’accent mis sur l’autonomie, il ne faut pas la confondre avec l’efficacité. Certes, un véhicule efficient parcourt plus de kilomètres avec la même batterie. Mais pour le client, les deux notions jouent sur des leviers différents :

L’efficacité énergétique réduit les coûts de recharge.

L’autonomie détermine le confort et la liberté de déplacement.
Un constructeur ne peut donc pas miser sur l’un au détriment de l’autre. La bataille se gagnera sur les deux fronts à la fois.

Les chiffres le prouvent : l’autonomie des véhicules électriques continue de croître, et la pression des clients comme des législateurs pousse les constructeurs dans cette direction. Mais cette course n’est pas sans quelques interrogations.

Allons-nous vers une escalade absurde où chaque nouveau modèle affichera 700, 800 voire 1 000 km, au prix d’un désastre écologique en amont ? Ou bien assisterons-nous à une rupture technologique (batteries solides, matériaux alternatifs, recyclage de masse) capable de concilier autonomie et durabilité ?

Pour l’instant, l’autonomie reste un argument marketing puissant et un critère de survie réglementaire. Mais tôt ou tard, les clients, les ONG et les États exigeront davantage : non plus seulement rouler plus loin, mais rouler (vraiment) plus propre.

Yann Lethuillier

samedi 25 octobre 2025

Voici vos restaurants populaires préférés pour manger la chasse !

 


Vous avez été près de 1000 à nous avoir partagé votre restaurant coup de cœur en cette saison de la chasse. Nous vous dévoilons le top 5.


🥇 L’Auberge St-Claude à Lentigny

Depuis plus de trente ans, ce restaurant familial perpétue une tradition culinaire qui remonte à six générations. Ici, chaque plat est préparé avec soin et constance, dans le respect des valeurs simples qui font la réputation de la maison. “Rien n’est laissé au hasard”, confie Éric Morel, le propriétaire, fier de poursuivre l’héritage de son père. Les viandes proviennent d’Autriche et d’Allemagne pour le cerf et le chevreuil, et d’Argentine pour le lièvre. Ironie du sort, le patron n’est pas amateur de gibier lui-même — mais il sait manifestement ravir ceux qui le sont : la selle de chevreuil et le menu dégustation font l’unanimité auprès de ses clients.

📍 Rte de Chénens 6, 1745 Lentigny


🥈 Chemi-Hütta à Saint-Sylvestre

À la tête du Chemi-Hütta depuis 15 ans, Stefan Zbinden, boucher de formation, met toute sa passion et son savoir-faire au service de la cuisine de chasse. Membre de Terroir Fribourg, l’établissement défend la qualité des produits locaux et la convivialité d’une table authentique. “C’est un grand plaisir pour moi et mon équipe de choyer nos clients dans une ambiance chaleureuse et de leur offrir des moments savoureux et inoubliables”, confie le patron. Le gibier, soigneusement sélectionné en Autriche, est sublimé dans des plats généreux. La selle de chevreuil, accompagnée d’une garniture traditionnelle et de spätzli maison, figure parmi les incontournables.

📍 Zur Schür 24, 1736 Saint-Sylvestre


🥉 Le Bar’BQ à Bulle

Au Bar’BQ, le feu, la famille et la passion se mêlent dans une ambiance conviviale et authentique. Ouvert en 2020, l’établissement est dirigé par Aude Fischer, qui a grandi dans le monde de la restauration aux côtés de ses parents, entre sommellerie et cuisine au feu de bois. Une passion transmise et perfectionnée au fil des ans, notamment durant la période du Covid, où elle a commencé à fumer elle-même ses viandes. Aujourd’hui, cette signature culinaire fait toute la différence. Les viandes, sélectionnées en Suisse et en Europe, sont grillées au feu de bois pour une saveur unique. Le plat phare de la saison ? Le Butin du Chasseur, un assortiment de viandes de chasse grillées, sans oublier la fondue chasseur à gogo et le célèbre RöstisBurger version chasseur.

📍 Grand-Rue 67, 1630 Bulle


4e L’Écu à Bulle

Repris en pleine période de Covid, en 2020, le Restaurant de l’Écu perpétue une cuisine de chasse fidèle à la tradition. Son chef, français d’origine, a appris l’art du gibier en Gruyère, notamment auprès de la famille Grisoni. Ici, pas de revisite ni d’extravagance, mais des plats vrais, préparés avec soin et servis avec des garnitures maison : spätzli au séré, poires à Botzi au vin rouge (près de 150 kg épluchées chaque saison !) et sauces savoureuses. Parmi les spécialités, la selle de chevreuil cuite sur os, servie même pour une seule personne, ou encore le brasato de joues de cerf à l’orange, une alternative raffinée au civet classique. Le gibier provient d’élevages sélectionnés : chevreuil d’Allemagne, cerf de Nouvelle-Zélande et pigeon de France — une exigence de qualité au service de la tradition.

📍 Rue Saint-Denis 5, 1630 Bulle


5e La Promenade à Bulle

Institution bulloise parmi les plus anciennes, La Promenade a connu une nouvelle vie en 2019 sous la direction de David Jones, diplômé de l’École hôtelière de Lausanne. Autrefois réputée pour ses plats à base de fromage, l’adresse propose aujourd’hui une cuisine de brasserie soignée, où la saison de la chasse tient une place de choix. En cuisine, le chef Nicolas Alex, formé à l’Écu, perpétue un savoir-faire que les habitués de la région reconnaissent avec plaisir. Parmi les signatures de la maison : la sauce Grand Veneur, incontournable, et les spätzli légèrement soufflés. Les viandes, issues du Commerce de Viande, un fournisseur local, garantissent qualité et cuisson maîtrisée. Le plat phare ? La selle de chevreuil ou encore le rack de cerf, une pièce rare et raffinée.

📍 Rue de la Promenade 31, 1630 Bulle

frapp.ch

Un documentaire sur Depeche Mode au Corso à Fribourg

 

Le réalisateur mexicain Fernando Frías propose Depeche Mode: M, un film qui documente le passage du groupe mythique dans la ville de Mexico, en 2023.



Mardi 28 octobre à 20 h 15, le cinéma Korso, à Fribourg, accueillera Depeche Mode: M, projeté en simultané avec la sortie mondiale. Ce n’est pas un simple film de concert, mais une véritable offrande cinématographique: Fernando Frías (I’m No Longer Here), réalisateur mexicain déjà primé, y transforme les trois shows monumentaux du groupe à Mexico (tournée Memento Mori, en 2023) en méditation sensorielle sur la musique et la mortalité.

Au cœur de la culture mexicaine, où la mort se célèbre avec fleurs et tambours, Dave Gahan et Martin Gore rejouent leur propre requiem électronique à 200 000 voix (concerts à guichets fermés, of course), oscillant entre ferveur païenne et transe cathodique. Depeche Mode, formation mythique née dans les brumes synthétiques des années 1980, continue ainsi de tutoyer le sacré par le biais du sample. Un film où l’ombre devient lumière, où la fin rime avec fête – et où Fribourg, pour une nuit, aura des airs de Mexico.

Olivier Wyser

laliberte.ch

jeudi 23 octobre 2025

De nouveaux panneaux débarquent sur les autoroutes fribourgeoises

 

Le canton modernise ses panneaux touristiques pour séduire les visiteurs et affirmer une image cohérente.

Fribourg accueille depuis peu ses visiteurs automobilistes avec de nouveaux panneaux touristiques. Ces derniers, installés progressivement sur les autoroutes A1 et A12, mettent en valeur les «richesses» du canton. Le coût global du projet se monte à 465 000 francs.

Les panneaux installés entre 1984 et 2001 étaient devenus obsolètes tant sur le plan graphique que réglementaire, a indiqué jeudi devant la presse à Sévaz l'Union fribourgeoise du tourisme (UFT). Leur renouvellement constitue une étape importante pour la mise en valeur de contenus culturels, naturels et patrimoniaux du canton.

Voici les panneaux










Chacun des 16 panneaux a été financé par la région concernée pour 19 000 francs: quatre pour La Gruyère Tourisme et la Région Lac de Morat, deux pour Fribourg Tourisme et Région, Les Paccots – La Veveyse Tourisme, l’Office du tourisme de Romont et sa région et Schwarzsee-Senseland Tourismus. Le solde est assumé par l’UFT et le canton.

La région de la Broye avait participé au renouvellement des panneaux autoroutiers du canton de Vaud en 2021. Dès lors, ces derniers sont déjà en conformité avec les nouvelles instructions fédérales. En ce qui concerne les nouveaux, l’agence de communication fribourgeoise By The Way Studio a remporté le mandat de création en novembre 2021.

Pourquoi ce changement?

Les visuels, «simples, emblématiques et immédiatement compréhensibles en moins de deux secondes», ont été validés en 2022 par les six organisations touristiques régionales (OTR). Après 19 mois de démarches et d’ajustements, l’autorisation de l’Office fédéral des routes (OFROU) a été obtenue le 14 octobre 2024.

Pour rappel, la démarche est le fruit d'un postulé déposé en 2019 par les députés centristes Jean-Pierre Doutaz et Laurent Dietrich. Le texte était intitulé «changement des panneaux touristiques d’annonce et d’accueil sur les autoroutes». Il visait à moderniser et harmoniser la signalisation touristique cantonale.

Image cohérente

Son objectif était de se conformer aux instructions fédérales de 2012 et d’offrir une image «cohérente et représentative» de la destination Fribourg. Sous la coordination de l’UFT, un groupe de travail a réuni les OTR, le bureau d’études Signaxis, le Service des ponts et chaussées et le bureau d’ingénieurs MGI.

Les travaux ont débuté le 6 octobre dernier par la pose du premier panneau «Les Paccots – La Veveyse», en direction de Berne. L’installation des 15 autres nouveaux panneaux et la dépose des anciens se poursuit jusqu’à fin novembre. 

ATS