Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

lundi 22 avril 2024

Arnaque de la voiture électrique: le secteur des véhicules électriques à l'aube d'une vague de faillites ?

 

L'enthousiasme pour les voitures électriques semble s'essouffler chez les fabricants et fournisseurs, confrontés à une baisse surprenante des ventes. Signe des temps, même le leader de la catégorie, Tesla, jusqu'ici encensé, a du mal à s'en sortir et doit annoncer pour la première fois depuis quatre ans des chiffres de vente trimestriels en baisse.

La baisse des ventes de 8,5% au cours des trois premiers mois de l'année par rapport à la même période en 2023 est d'autant plus inquiétante pour Tesla que l'entreprise avait déjà tenté de réagir au ralentissement sur différents marchés en baissant régulièrement ses prix. Le patron de Tesla, Elon Musk, ne croit toujours pas aux campagnes marketing et préfère continuer d'agir sur les prix de ses modèles. Il ne parle d'ailleurs pas de guerre des prix, mais uniquement d'adaptation des prix.

Diverses entreprises menacées

Mais les faits sont là: le marché de la voiture électrique, qui a du mal à décoller, met de nombreuses entreprises en difficulté. Le fabricant étasunien Fisker, par exemple, est dans une situation critique. Dirigée par l'ex-designer danois de BMW Henrik Fisker, l'entreprise manque désormais de liquidités et risque de disparaître.

D'autres jeunes constructeurs comme le chinois Nio ou l'américain Lucid n'ont assuré leur pérennité qu'avec l'argent d'investisseurs externes d'Abu Dhabi ou d'Arabie Saoudite. Polestar, la filiale électrique de Volvo, a récemment reçu 950 millions de dollars supplémentaires de la part d'investisseurs externes afin de ne pas se retrouver dans une situation financière difficile.

Confiance en berne

L'incertitude semble dominer l'ensemble du secteur. Un sondage récent réalisé pour le magazine spécialisé allemand «Automobilwoche» montre que près de 80% des plus de 2500 personnes interrogées dans l'industrie automobile pensent que les faillites vont se multiplier en raison de la faible demande et de la concurrence toujours plus forte des voitures électriques.

En revanche, seuls 6% de toutes les personnes interrogées ne s'attendent pas à une vague de faillites. «La plupart des gens ont tendance à n'agir que lorsqu'une tendance claire se dessine. Les gros titres négatifs ne contribuent certainement pas à instaurer la confiance. Tesla est jusqu'à présent la seule entreprise à avoir réussi à briser ce schéma», concluent les auteurs du sondage.

De gros problèmes chez les fournisseurs

Les pronostics ne sont pas seulement moroses pour les constructeurs de voitures électriques, mais aussi pour de nombreux fournisseurs bien établis comme Bosch, Continental ou ZF. Ils réagissent au durcissement de la concurrence par des fermetures et des licenciements massifs. Rien d'étonnant à ce que l'écart entre les constructeurs automobiles et les sous-traitants ne cesse de se creuser. Depuis 2014, le chiffre d'affaires des sous-traitants en Allemagne a augmenté de 25%, alors que les constructeurs ont progressé plus de deux fois plus, soit de 59%, conclut une analyse du cabinet de conseil et d'audit EY.

Constantin Gall, expert du marché chez EY, dresse un tableau sombre de la situation: «De nombreux sous-traitants sont dos au mur. Si un sous-traitant veut être prêt pour l'avenir, il doit investir massivement dans les nouvelles technologies.» Mais comme la mobilité électrique ne décolle pas comme on le souhaiterait et que le nombre de pièces attendues et nécessaires est loin d'être atteint, cela coûte actuellement beaucoup d'argent au secteur. C'est pourquoi les experts comme Constantin Gall prévoient une consolidation continue de l'industrie, synonyme de programmes d'économie, de licenciements et de fermetures.

Raoul Schwinnen

blick.ch

La France entre impuissance et envie: condamnée au «bal des illusions» ?

 

Comment va la France? Pour tenter de répondre à cette épineuse question, notre voisin a souvent la tentation de se regarder le nombril. La démarche du correspondant de Blick à Paris Richard Werly et de son confrère François d’Alançon, auteurs du «Bal des Illusions – ce que la France croît, ce que le monde voit» (Ed. Grasset), est un vrai bol d’air frais. Car la réponse, les deux reporters l’ont cherchée dans le monde entier, de Washington à São Paulo en passant par New Delhi. Dans les yeux des experts étrangers.

Qu’attend-on (encore) de la France? Quel rôle devrait-elle se donner? En a-t-elle seulement les moyens? Des pistes de réflexion passionnantes se trouvent dans cet essai que Richard Werly complète ici par son éclairage personnel, fruit de sa connaissance pointue de la France et de ses récentes recherches.

Richard, le postulat de ton dernier livre enquête, c’est que la France a perdu en influence. Pour qu’on comprenne bien de quoi on parle, commence par nous dire à quelle époque la France était à l’apogée de sa «puissance» et quelle influence elle exerçait. De quoi est-on nostalgique, en fait?

Un seul nom pour tout résumer: De Gaulle. Bien sûr, la France, notre grand voisin, a connu d’autres périodes d’apogée de sa puissance. On pense à Louis XIV, à Napoléon 1er ou à Napoléon III. Lequel, on le sait peu, avait grandi en Suisse, en Thurgovie. Mais c’est De Gaulle qui a façonné l’imaginaire de la France contemporaine. De Gaulle, c’est la résistance au nazisme, l’indépendance proclamée vis-à-vis de l’allié américain, la prospérité des années Pompidou, la bombe nucléaire et une forme de non-alignement alors bien perçue par les pays du sud. Cette France-là, beaucoup de Français rêvent de la voir revenir. Comme si le pays, en 2024, en avait les moyens. Comme si le monde n’avait pas changé.

Cette perte d’influence, elle est économique? Politique?

La France a subi trois chocs dont elle arrive d’autant moins à se remettre que les répliques se poursuivent et font des dégâts, comme on dit après les tremblements de terre. Premier choc: son économie a perdu sa puissance d’antan. C’est le résultat de la fameuse désindustrialisation que la prospérité du secteur du luxe ne parviendra jamais à compenser. Un choc aggravé, vu de Suisse, par la propension de l’État français à dépenser toujours plus et à s’endetter. Second choc: l’éclatement du monde. La France n’est plus en mesure d’incarner une sorte de troisième voie, alors que des géants comme la Chine ou l’Inde imposent leur agenda. Troisième choc: le pays ne va pas bien sur le plan politique et social. Aujourd’hui, la France entre en ébullition ou en crise presque tous les ans. Ce n’est pas simple, dans ces conditions, d’être respecté et d'apparaître crédible.

Qu’a perdu la France, concrètement?

Elle a perdu en partie sa capacité à répondre aux envies qu’elle suscite. C’est un paradoxe absolu, terrible, qui alimente le pessimisme des Français. Leur pays est envié. La France fait envie. Mais elle n’a plus les moyens économiques, militaires, diplomatiques, de faire la différence. Alors bien sûr, il y a l’Union européenne. Or là aussi, tout a changé. L’Europe d’aujourd’hui n’est plus française. La France reste motrice aux côtés de l’Allemagne. Mais elle n’est plus aux commandes de ce paquebot européen. Ce qu’a perdu la France? Sa capacité à étonner en bien, à surprendre, à impressionner. Depuis le «non» de Chirac à la guerre américaine en Irak, en 2003, la France est devenue beaucoup plus suiviste. Et lorsqu’elle essaie d’être pionnière, comme l'a fait Macron en évoquant le possible envoi de troupes au sol en Ukraine, elle se retrouve vite isolée.

Comment expliques-tu ce déclin?

Par un refus têtu de trancher, et de s’adapter au monde tel qu’il est. Par une conviction très française que le «bricolage» et «l'ingéniosité» française parviendront toujours à remplacer la puissance. Et par les changements survenus dans le monde. Point 1: la France veut continuer de tout faire, d’être une puissance présente partout, sur tous les continents et les océans. C’est possible. Mais présence ne veut pas dire puissance. Un ou deux navires français en Asie-Pacifique ne changeront rien. Son armée est une belle machine, mais vu des Etats-Unis ou de Chine, c'est une armée «bonzaï». Point 2: les dirigeants français pensent toujours qu’ils vont y arriver, à la fin, en «bricolant». C’est un peu le fameux «On n’a pas de pétrole mais on a des idées». Sauf que les idées ne remplacent pas tout. Surtout si elles ne sont pas partagées. Point 3: le monde d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui d’hier. Regardez l’ex-Françafrique, le Sahel etc... Dans ses anciennes colonies, la France donne l'impression de n'avoir plus de leviers.

La France est membre de l’Union européenne, donc une parmi d’autres. N’est-ce pas logique que son influence se soit en quelque sorte diluée?

Logique, sans doute. Mais il y a une maldonne européenne pour la France, entretenue par Emmanuel Macron. Ce jeune président très proeuropéen défend l’idée d’une «Europe puissance» et d’une souveraineté européenne. Sauf qu’il ne dit jamais aux Français ce que cela signifie concrètement pour eux. En clair: il ne dit pas à ses concitoyens que plus la France mise sur l’Union européenne, plus elle doit accepter de compromis avec ses 27 partenaires, et moins elle peut agir seule, en tête, sans en référer aux autres. C’est là que le bât blesse. Au fond, Macron rêve d’une Europe à la française. Or, elle est aujourd’hui hors de portée. Même l’Europe franco-allemande est en piteux état. Alors…

Le sous-titre de l’enquête que tu as réalisée avec François d’Alançon laisse entendre que la France serait aveugle sur son déclin. Est-ce correct? Que croit la France?

D’abord une précision. Nous parlons de la France dans le livre en effet, mais nous décrivons surtout l’état d’esprit et la manière de fonctionner de la classe dirigeante française. C’est cette France-là, celle de la haute administration, qui entretient le mythe de la puissance alors que les faits lui donnent tort. Beaucoup de Français, eux, surtout ceux qui voyagent et vivent à l’étranger, y compris en Suisse, voient bien que la réalité est différente. Ils sont lucides. Tout comme les chefs d'entreprise français. L’aveuglement, c’est celui d’une classe dirigeante qui ne veut pas accepter le déclassement. Un déclassement qui n’est pas fatal, mais qui est réel. Cette élite espère, comme on le dit en Suisse sur le ton de la plaisanterie «continuer de voyager en première classe avec un billet de seconde».

Chaque pays a d’une certaine manière sa «raison d’être» sur la scène internationale. Même si c’est un peu réducteur et pas (ou plus) forcément exact, les États-Unis sont le gendarme du monde, la Suisse essaie d’en être la pacificatrice par les bons offices. C’est quoi le rôle de la France?

Sur le plan politique, c’est d’incarner la différence. D’être capable de dire «non» quand tous ses alliés disent «oui», à commencer par les États-Unis. C’est un peu réducteur, mais c’est cette France-là qui fait envie partout dans le monde. Pour le reste, la France conserve une capacité de séduction sans pareil. C’est un aimant. Elle attire. Ses débats intellectuels, son art de vivre, ses paysages, sa cuisine.... La France danse le «Bal des illusions». Mais beaucoup ont encore envie de danser avec elle.

La France compte un peu moins, mais elle compte tout de même. Quel rôle joue-t-elle très concrètement dans l’ordre mondial actuel?

Est-on sûr que la France compte «tout de même»? Oui, si l’on considère qu’un pays membre permanent du Conseil de sécurité et doté de l’arme nucléaire compte plus que les autres. Et au-delà? Quels sont les théâtres internationaux sur lesquels la France peut faire la différence? Où est-ce qu’on l’attend? Emmanuel Macron, dont l’image internationale reste plutôt bonne, a bien compris cette difficulté lorsqu’il affirme que son pays est aujourd’hui une «puissance partenariale», qu’elle doit faire avec d’autres. Cela s’est avéré très efficace pour les accords de Paris sur le climat en 2015. Disons que la France, pour prendre une image d’athlétisme avant les Jeux Olympiques de Paris cet été, est un très bon coureur de relais. Elle peut encore gagner des courses, mais seulement si elle réunit autour d’elle une équipe de bons relayeurs.

Une France un peu moins puissante, en quoi est-ce un enjeu? On fait un peu moins «cocorico» chez nos voisins, et alors?

Bonne question. Et alors? Le problème n’est pas tant la perte d’influence et de puissance de la France que les conséquences de ces changements pour les Français et pour ceux qui les dirigent. La pilule ne passe pas. Notre grand voisin a besoin de «cocorico». Ses dirigeants aussi. S’affirmer comme une «puissance partenariale», c’est une chose. Mais l’être vraiment, c’en est une autre. Est-ce «partenarial» que de prendre seul des initiatives, ou faire des déclarations intempestives sur l’envoi possible de troupes au sol, comme Emmanuel Macron le fait sur l’Ukraine? C’est ce décalage qui fait mal à la puissance française et à sa crédibilité.

Quand Emmanuel Macron bombe le torse face à la Russie, qu’il balance publiquement des punchlines dans les médias et des uppercuts sur un ring de boxe, c’est donc ça qui se joue: des tentatives de montrer que la France est toujours là?

C’est mon interprétation et celle de la plupart des correspondants étrangers en poste à Paris. Macron veut faire oublier qu’il a d’abord tout fait pour maintenir le dialogue avec Vladimir Poutine, et qu’il a fâcheusement tardé à comprendre que le président russe l’ignorait. Il faut bien voir que le système politique français, hyperprésidentiel, favorise cette dérive ou ces aveuglements. En France, tout remonte plus ou moins au chef de l’État. Et si celui-ci fait une erreur d’analyse, ou cherche à tout prix à briller, c’est l’image du pays qui en paie le prix.

Bomber le torse ainsi, c'est génial, maladroit… ou ringard?

Peut-être qu’on pourrait dire «puéril». Emmanuel Macron est obsédé par l’idée de laisser son empreinte sur le pays et sur l’histoire. Il réforme à la hussarde, aux forceps. Il brusque la société française et son administration. Il va dans une direction, puis dans une autre. Il faut, encore une fois, reconnaître à ce président une lucidité sur l’état de la France. C’est ce que les étrangers aiment en lui. Il faut aussi admettre qu’il représente plutôt bien la France à l’étranger. On l’a vu lors de sa visite en Suisse, très réussie, en novembre 2023. Sauf que le théâtre présidentiel a ses limites.

Quelle est pour toi la figure politique de la Ve République qui a le plus fait rayonner la France?

Il y a bien sûr De Gaulle, comme je l’ai expliqué au début de cet entretien. Puis Mitterrand, parce qu’il a su constituer un formidable tandem européen avec Helmut Kohl, complété par l’efficacité de Jacques Delors à la tête de la Commission européenne. On pense au rayonnement que le «Non» de Jacques Chirac à la guerre américaine en Irak, là aussi aux côtés du chancelier Schröder, a eu dans le monde. Et depuis? Le problème est que la réponse à cette question est paralysante. Faire toujours référence à De Gaulle, c’est placer la France dans un piège permanent qui se referme sur elle. On l’a bien vu lorsque François Hollande a tenté d’imposer l’idée d’un «président normal». Le pays et les Français ne l’acceptent pas. D’où le gros problème aujourd’hui: lorsqu’on parle de rayonnement, la France regarde derrière. Vers son passé. Alors qu’elle devrait être obnubilée par une seule préoccupation: comment rayonner à l’avenir.


«Le bal des illusions» de Richard Werly et François d'Alançon (Ed. Grasset)

Michel Jeanneret

dimanche 21 avril 2024

vendredi 19 avril 2024

Gabriel Attal, vrai Premier ministre ou toujours «bébé Macron» ?

 

As de la com, mais pas de la réalité...


Il a déjà perdu sa première bataille. C’est en tout cas ce que disent les sondages. Lorsqu’il a été nommé le 8 janvier 2024 comme Premier ministre par Emmanuel Macron, le très jeune Gabriel Attal, 34 ans, avait un ordre de mission prioritaire: contrer l’ascension de son opposant en chef, Jordan Bardella, 28 ans, tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes.

Bardella-Attal: le match devait dominer le début d’année. Aujourd’hui, il apparaît plié, du moins pour le prochain scrutin: 32% d’intentions de vote pour la liste RN contre 16% pour celle de la majorité présidentielle, conduite par l’eurodéputée Valérie Hayer. L’offensive Attal semble pour le moment condamnée à l’échec au moment du vote, le 9 juin.

Les enquêtes d’opinion, bien sûr, peuvent toujours être démenties par les faits. Mais derrière ce fossé électoral se cache une autre réalité: celle de la capacité de Gabriel Attal à exister politiquement en dehors de son mentor et patron, Emmanuel Macron, après cent jours passés à l’Hôtel Matignon. Cent jours comme Premier ministre. Cent jours durant lesquels Gabriel Attal est resté sur le devant de la scène, y compris à l’Assemblée nationale où les questions au gouvernement ont été modifiées pour lui permettre de répondre directement aux députés. Cent jours ponctués d’un seul voyage à l’étranger, au Canada et au Québec, du 10 au 12 avril. Alors, quel bilan pour celui que beaucoup considèrent avant tout, à tort ou à raison, comme un «bébé Macron»?

La réalité est que Gabriel Attal a surtout réussi en matière de communication. Là, son parcours est sans fautes. Jeudi 18 avril en soirée, pendant deux heures sur BFM TV, le jeune Premier ministre s’est à nouveau montré pugnace sur la question qu’il avait mise en avant lors de son passage bref au ministère de l’Éducation (juillet 2023-janvier 2024): l’autorité.

Le défi de l’autorité

Il a ainsi annoncé à la télévision la création prochaine en France d’un «contrat de droits et d’obligations» que les parents auront à signer avec les établissements scolaires où se trouvent leurs enfants. Ces contrats, qui seront prêts en septembre, ouvriront à des sanctions en cas de non-respect. Autre exemple: l’annonce d’une prochaine proposition de loi pour que soit retenue comme circonstance aggravante une agression pour non-respect «de principes religieux». Cette question est revenue sur le devant de la scène après l’agression mortelle à Bordeaux, le 10 avril, d’un garçon d’origine algérienne tué par un demandeur d’asile Afghan parce qu’il buvait de l’alcool à l’heure de la rupture du jeûne islamique.

Et au-delà de la com'? Pour le moment, pas grande chose. Mais il est vrai que les trois sujets clés du moment ne sont pas ses points forts, et pas ce qu’on attend en priorité d’un Premier ministre.

Le premier est la politique étrangère, avec la crise ukrainienne et le conflit Iran-Hamas-Israël. Là, Emmanuel Macron est seul à la manœuvre avec, pour l’intendance diplomatique, l’inexpérimenté ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné. Lequel n’est autre que l’ancien compagnon de Gabriel Attal, premier chef du gouvernement français a à avoir publiquement admis son homosexualité.

Économie de guerre

Le second dossier, lui aussi chapeauté par l’Élysée, est la défense et le passage du pays à l’économie de guerre, afin de produire les armements et les munitions promis à l’Ukraine et indispensables au défi sécuritaire posé par la Russie. Gabriel Attal est, en la matière, condamné à observer. C’est le président de la République qui, en France, est le Chef des armées.

Troisième dossier: les Jeux Olympiques qui s’ouvriront dans 100 jours, le 26 juillet 2024. Là aussi, Macron est à la manœuvre. Le Chef de l’État inaugure tout. Il sait que la réussite de la compétition sera l’un des acquis, ou l’une des grandes défaites, de son second mandat.

Reste deux sujets sur lesquels Gabriel Attal peut encore faire la différence, et démontrer qu’il n’est pas seulement un «bébé Macron», installé là pour servir les intérêts du président qui ne pourra pas se représenter en 2027. Le premier, qui va résonner fin avril avec l’entrée en lice des agences de notation financière, est l’économie. La France dépense trop, beaucoup trop. Il lui faut couper d’urgence 20 milliards d’euros de crédits promis. Le Premier ministre a donc commencé par prendre le taureau par les cornes en proposant la réforme de l’assurance chômage. Problème: tout le monde ou presque lui est tombé dessus. Le voici accusé de faire payer aux seuls chômeurs l’incapacité de son gouvernement à maîtriser le budget. Jusque-là, c’est un échec.

Le quotidien des Français

Second sujet: le quotidien des Français. Celui des paysans qui ont montré leur colère au début de son mandat, Celui des parents d'élèves inquiets de la prolifération des violences à l’école. Là, Attal est sur le terrain. Où il ressemble plus à un «bébé Sarkozy» qu’à un bébé Macron. Il sait écouter. Avoir les bonnes punchlines. Tancer les administrations sans couper le cordon. Son image de gendre idéal lui facilite la tâche. Il ne cabre pas ses interlocuteurs. Il n’est pas perçu comme arrogant.

Alors, Attal est-il en 100 jours devenu lui-même? Non, pas encore. Il pourrait d’ailleurs vite devoir refermer la parenthèse de Matignon si l’opposition de droite présente une motion de censure à l’Assemblée et parvient à la faire voter. Gabriel Attal a en revanche évité tout conflit avec son patron, l’omniprésent président. Le «bébé» a vite appris à marcher. Il doit maintenant apprendre à se protéger, car, en cas d’échec, il sera un parfait bouc émissaire pour celui qui l’a fait vice-roi: Emmanuel Macron.




Richard Werly

Voici comment l'EI va chercher vos ados jusque dans leur chambre

 

Article du blog:"Qui a le savoir, a le pouvoir"


Sauter par-dessus des trains comme un skater, attaquer comme un ninja avec un sabre ou vaincre des zombies comme si on était le dernier humain de la terre: huit enfants suisses sur dix âgés de 11 à 15 ans se plongent au moins une fois par semaine dans le monde des jeux vidéos. Ils y vivent des aventures, accomplissent des missions et, lorsqu'ils jouent en ligne, rencontrent des personnes partageant leurs intérêts.

Mais que se passe-t-il si leurs parties en ligne se déroulent dans un califat islamiste plutôt que dans des mondes de zombies? Si, au lieu de l'uniforme de ninja, on portait des gilets explosifs? Et si le but n'est pas de survivre, mais de commettre un attentat?

Les recherches de Blick le montrent: les jeunes schaffhousois Valentin S.*,16 ans, et Aras P.*, 15 ans, ont utilisé des plateformes qui proposent aussi des jeux pouvant inclure des éléments liés au djihadisme. Les adolescents sont aujourd'hui en détention provisoire parce qu'ils auraient planifié des attentats violents au nom de l'Etat islamique (EI). Les autorités suisses doivent maintenant déterminer comment ils se sont radicalisés.

Comment radicaliser via des jeux vidéo?

L'experte allemande en extrémisme Linda Schlegel a mené des recherches sur la radicalisation via les jeux vidéo. Pour elle, il est clair que «les groupes extrémistes utilisent les plateformes de jeux pour diffuser leur propagande au public le plus large possible et recruter de nouveaux membres.»

Les extrémistes s'adresseraient souvent à des adeptes potentiels dans des chats pendant les sessions de jeu. «La plupart du temps, il s'agit d'abord de choses quotidiennes. Ensuite, des commentaires ou des plaisanteries légèrement extrémistes viennent lentement s'y ajouter», explique Linda Schlegel.

Les jeunes extrémistes jouaient au même jeu vidéo

Au fil des sessions, les messages deviendraient plus radicaux. «Après quelques semaines ou mois, le joueur est attiré sur des plateformes de chat comme Discord ou Whatsapp. Là, des personnes partageant les mêmes idées se donnent rendez-vous pour jouer et partagent des contenus extrémistes», analyse l'experte. De cette manière, même un enfant suisse qui n'a que peu ou pas de rapport avec l'islam et qui ne parle pas arabe peut se radicaliser subitement.

Aras P. et Valentin S. jouaient tous les deux sur la plateforme de jeux Roblox. Ils ont créé leurs comptes il y a quatre à sept ans. Ils n'étaient alors que des enfants.

Roblox, point de rencontre des terroristes

Roblox est considéré comme l'une des plateformes de jeux-vidéos les plus populaires parmi les jeunes adolescents. Ils peuvent y créer des mondes avec leurs propres règles de jeu et leurs propres missions. Selon Linda Schlegel, Roblox se prête parfaitement à la diffusion de propagande djihadiste.

Les comptes Roblox des adolescents de Schaffhouse répertorient les badges qu'ils ont gagnés dans le cadre de différents jeux. Dans ce cadre, aucun contenu manifestement djihadiste ne transparait. Il faut dire que sur Roblox, Aras P. se déplaçait en super-héros ou résolvait des meurtres en tant que détective. Valentin S. jouait quant à lui le rôle d'un assassin ninja ou d'un chasseur d'aliens.

Blick est parvenu à se connecter à une session avec des djihadistes sur Roblox. Les joueurs se donnent rendez-vous dans un groupe Whatsapp fermé, auquel Blick a eu accès pendant plusieurs heures.

Reproduction de prises d'otages de l'EI

Les 33 membres du groupe viennent de différentes régions d'Indonésie et ne se connaissent généralement pas personnellement. Toutes les minutes, ils échangent des informations sur le match. La mission dans leur jeu sur Roblox: tuer des adversaires du prophète Mahomet.

Par le biais d'un lien, les membres du chat rejoignent simultanément leur monde sur Roblox. Là, ils capturent des otages et les menacent avec des armes. Leurs otages portent des combinaisons orange – inspirées des combinaisons des prisonniers que l'EI a décapités devant les caméras pendant la guerre en Syrie.

Les joueurs portent des uniformes djihadistes et tentent d'anéantir par les armes les adversaires de Mahomet, habillés normalement. L'un de leurs guerriers virtuels pose ensuite lourdement armé devant un drapeau de l'EI.

Valentin S. a suivi des comptes extrémistes

Les membres du groupe Whatsapp publient ensuite des captures d'écran de leur session sur les réseaux sociaux afin de trouver de nouveaux membres du groupe.

Valentin S. a également posté des vidéos des matchs qu'il a joués sur Roblox. Sur Instagram, il a suivi de nombreux utilisateurs du Pakistan et d'Inde. Parmi eux se trouvent de potentiels extrémistes: «Imran Issaki» pose par exemple avec un turban et un fusil, en postant des versets du Coran. «Sheikh Vaseem» célèbre l'attaque de drone de l'Iran contre Israël et «Skamil» a publié un album entier de propagande en faveur de l'État islamique.

Un autre Suisse radicalisé a pris part à ces jeux vidéos: Edon T.*, le jeune homme de 15 ans qui s'avait attaqué un juif avec un couteau à Zurich.

Reproduction d'un attentat contre une église

Dans un message vidéo, il avait revendiqué son appartenance à l'EI. Cependant, ce n'est pas Edon T. lui-même qui a diffusé sa vidéo de revendication sur Internet, mais l'utilisateur «Smidgesrev». Ce dernier est, lui aussi très actif sur roblox, et il publie régulièrement ses exploits virtuels sur Internet: dans l'une de ses vidéos, il commet un attentat contre une église, avec des cris «Allahu Akbar» en arrière-plan.

Il est extrêmement difficile d'identifier les extrémistes sur les plateformes de jeu, explique Linda Schlegel: «Les enquêteurs ne peuvent pas simplement chercher certains mots-clés djihadistes, par exemple sur les réseaux sociaux.»

En Suisse, la radicalisation sur les plateformes de jeux n'a guère été discutée publiquement jusqu'à présent. On ne sait pas dans quelle mesure les enquêteurs suisses sont également présents sur les plateformes de jeux. Sollicité par Blick, l'Office fédéral de la police (Fedpol) n'a pas souhaité s'exprimer à ce sujet. Mais une chose est sûre: si l'on veut mettre fin à la propagande extrémiste, il faut regarder là où elle est diffusée.

*Les noms ont été modifiés

Helena Schmid

blick.ch

jeudi 18 avril 2024

Musk et Tesla s'enfoncent toujours plus

 

Tesla devient «mince, innovante et affamée pour la prochaine phase de croissance». C'est ainsi qu'Elon Musk, le richissime CEO du constructeur américain de voitures électriques, a justifié dans un mémo la dernière coupe budgétaire. Dans le monde entier, un employé de Tesla sur dix va perdre son emploi, comme l'a annoncé lundi le «Handelsblatt». 14'000 postes vont ainsi être supprimés.

Normalement, le marché boursier américain accueille positivement de telles annonces. Lorsqu'un groupe fait part de son intention de supprimer des emplois à grande échelle, le cours de l'action augmente. Seulement, chez Tesla, cette règle d'or boursière n'a pas fonctionné. L'action a chuté de 5,6% lundi. 

Après la bourse, elle a encore perdu 0,8%. Parallèlement, deux cadres ont quitté le navire lundi. Drew Baglino, responsable des batteries, et Rohan Patel, responsable du développement commercial, quittent Tesla. Que se passe-t-il donc chez le pionnier de la voiture électrique?

Les investisseurs exigent des réponses claires

Le problème s'appelle Elon Musk. Chez aucun autre constructeur automobile, le destin de l'entreprise n'est aussi étroitement lié au CEO que chez le groupe américain. Musk est Mister Tesla. Maiso son image souffre. Et les investisseurs de Tesla ne semblent plus acheter le stratagème habituel du sulfureux CEO. Une stratégie autrefois souvent couronnée de succès: Musk rassurait les marchés avec des visions audacieuses lorsque le moteur Tesla s'enrayait. «Les appâts Tesla d'Elon Musk prennent un coup de vieux», a commenté lundi l'agence de presse Bloomberg. Concrètement, cela signifie que le CEO a désormais besoin de meilleures réponses.

En premier lieu, c'est le cours de l'action qui pose problème aux investisseurs. Depuis le début de l'année, l'action Tesla a perdu 35%. Avec une capitalisation boursière de plus de 500 milliards de dollars, l'entreprise reste le constructeur automobile le plus précieux au monde. Mais les Japonais de Toyota, avec une valeur boursière de près de 400 milliards de dollars, sont un peu à sa portée, et ce, pour la première fois depuis de nombreuses années. Or, Tesla est le constructeur automobile le mieux valorisé au monde, avec un bénéfice plus de 50 fois supérieur. Les attentes sont donc très élevées.

Ventes en baisse et guerre des prix ruineuse

L'une des principales difficultés de Musk est qu'il a parié sur une fort développement du marché des voitures électriques en Europe et aux Etats-Unis. Mais ce pari n'a pas fonctionné. Les deux marchés sont actuellement en recul. Tesla se retrouve donc dans une situation difficile, explique Ferdinand Dudenhöffer, fondateur du Center Automotive Research à Bochum, qui a accepté de se confier à Blick. «Le modèle commercial de Tesla, programmé pour la croissance, est soudainement confronté à des ventes en baisse et à une guerre des prix parfois ruineuse», explique cet expert renommé du secteur. Tesla a récemment réduit ses prix jusqu'à 7000 dollars.

Les problèmes transparaissent concrètement dans les chiffres: au cours des trois premiers mois de 2024, Tesla a vendu environ 386'000 véhicules – une baisse de 8,5% par rapport au même trimestre de l'année précédente. Parallèlement, l'entreprise de Musk se bat contre des problèmes de sureffectifs. En 2023, Tesla a vendu environ 1,8 million de voitures électriques, mais aurait pu, selon les données de l'entreprise, produire facilement 2,5 millions de véhicules. Et pour cette année, Ferdinand Dudenhöffer s'attend à une légère baisse de la croissance. Autrement dit: «Le problème de sureffectif augmente. Ce n'est pas un bon tableau pour la rentabilité.»

De plus, la concurrence chinoise à bas prix harcèle de plus en plus Tesla. C'est surtout la marque BYD qui dispute aux Américains le rôle de premier constructeur de voitures électriques. Au dernier trimestre 2023, l'entreprise chinoise a livré pour la première fois plus de voitures électriques que Tesla. Comme grande lueur d'espoir, Musk se réfugie donc dans un projet prévu depuis des années: le robotaxi. Le patron de Tesla compte présenter cette technologie d'avenir en août. Seulement voilà: les experts n'y croient pas. «C'est un écran de fumée», résume Ferdinand Dudenhöffer.

Michael Hotz

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Nos impôts tuent des enfants!

 

Je me dois d’être très précis. Le 7 octobre 2023, des djihadistes du Hamas ont attaqué des villages et des casernes au sud d’Israël. Ils ont commis des crimes atroces que rien n’excuse, tué 1300 personnes, enlevé des otages. Israël a réagi le soir même, déclarant la guerre au Hamas. Parallèlement, Israël a déclenché une guerre d’anéantissement contre la population civile du ghetto de Gaza, contre des femmes et des enfants sans liens avec le Hamas. Ces massacres israéliens sont un véritable génocide qui dure depuis six mois. Le bilan est effroyable: 43'000 personnes tuées par l’armée israélienne, 280'000 blessés graves et encore 10'000 personnes restées sous les décombres (70% de femmes et d’enfants).

Ce génocide délibéré se nourrit de racisme. Eli Cohen, alors ministre israélien des Affaires étrangères, déclarait le 23 octobre dernier devant les Nations unies: «Nous luttons contre des animaux.» Prendre des enfants de Gaza pour des animaux, les affamer avec le blocus, les priver d’eau et de médicaments, détruire massivement des hôpitaux, des écoles, des quartiers d’habitation est innommable. Selon les médecins du CICR toujours sur place, les amputations et opérations se font sans anesthésie! La souffrance est incommensurable. Les Nations unies sont pourtant incapables de contraindre le gouvernement israélien en place, raciste et colonial, de cesser le massacre et de proclamer un armistice immédiat.

La complicité suisse est honteuse

La totale impuissance de l’ONU s’accompagne pour moi de la honte que m’inspire la politique du Conseil fédéral. La Suisse mène une collaboration militaire intense avec les racistes israéliens. La Suisse développe, via Ruag et le fabricant d’armes Elbit Systems, multinationale israélienne basée à Haïfa, un drone de combat baptisé Hermès 900, doté de technologie suisse, financé par de l’argent suisse, qui assassine les enfants de Gaza. Nos impôts tuent des enfants!

La Suisse est dépositaire des Conventions de Genève, qui garantissent en principe le droit humanitaire international. La Convention n° 4 stipule expressément l’obligation pour l’Etat dépositaire de la convention, en cas de violation massive du droit humanitaire – ce qui est le cas –, non seulement de dénoncer cette violation, mais de convoquer une conférence internationale avec toutes les parties signataires pour rechercher des moyens de mettre un terme à ces violations. 

Or le conseiller fédéral Ignazio Cassis refuse d’agir. En cela, il viole le droit international et accepte silencieusement, à cause de cette collaboration militaire avec Israël, le génocide en cours à Gaza. Pour notre pays, c’est une honte totale. L’inaction de ce conseiller fédéral me révolte. Elbit Systems possède un bureau à Berne depuis 2019. Des millions de francs lui ont été versés pour développer le système de communication de l’armée suisse, ce qui selon moi explique la paralysie totale du Conseil fédéral.

«C’est Israël qui gouverne à Berne»

J’ajoute que dans ce pays libre qu’est la Suisse, toutes les interventions aux Chambres fédérales, toutes les manifestations et protestations possibles ont été bloquées, refusées par ce Conseil fédéral. Le conseiller aux Etats genevois Carlo Sommaruga (PS) le dit sans détour: «C’est Israël qui gouverne à Berne. Comment pourrais-je me taire?»

Jean Ziegler

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