Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 3 février 2016

Comment éduquer les enfants quand on ne l’est pas soi-même ?




« Tu t’laisses aller, tu t’laisses aller
Ah ! tu es belle à regarder
Tes bas tombant sur tes chaussures
Et ton vieux peignoir mal fermé
Et tes bigoudis, quelle allure… »

Et tes charentaises, n’en parlons pas… 
et tes dents pas lavées, 
ton haleine de vieux cendrier, 
tes dessous-de-bras qui sentent la fenaison…

Ainsi chantait Charles Aznavour, et ainsi s’adresse aujourd’hui la directrice d’une école primaire anglaise aux parents de ses élèves. Car Kate Chisholm en a marre de les voir débarquer en pyjama à l’école pour y déposer leurs enfants. Alors elle leur a écrit : « Pourrais-je vous demander de bien vouloir prendre le temps de vous habiller convenablement ? Si nous voulons élever le niveau, ce n’est pas trop que de demander aux parents de venir lavés et habillés. »

Élever le niveau ! Comme elle y va !

Mais j’entends d’ici les défenseurs des « masses popu » : ben quoi, on est à Darlington, comté de Durham, pas à la City ! Alors pourquoi prendre le temps de s’habiller si c’est pour retourner se coucher devant la télé, un verre de gin à la main ?

D’ailleurs, une mère arrivée à l’école en doudoune sur un seyant pyjama à fleurs a protesté dans le micro de la BBC : « Qu’est-ce qui est le pire ? Que mon enfant soit en retard à l’école ou que je reste en pyjama ? » Bien sûr, vu comme ça…

On voit d’ici le chemin à parcourir… et la difficulté d’expliquer à ces mères (ou pères) qui se laissent aller comme l’épouse de la chanson d’Aznavour que le respect des autres commence par celui de soi-même, que le soin est la première des politesses et qu’on ne sort pas plus en pyjama qu’on n’envoie sa fille à l’école primaire déguisée en Mini Miss Porno. (Au moins, là-dessus, les Anglais sont-ils protégés par l’uniforme, ce qui n’est pas le cas dans notre France où celui-ci apparaît comme l’expression d’une coercition fascisante.)

Devant une telle débandade, on se prendrait presque à regretter la très corsetée Angleterre victorienne… Reste que nous voilà tous devant cette épineuse question : comment éduquer des enfants quand on ne l’est pas soi-même ?

Marie Delarue