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jeudi 8 juin 2017

En Suisse, les gros billets résistent


Le fait de voir et de toucher son argent est apprécié. (Crédits: Martin Ruetschi/Keystone)


Malgré la vague d’innovations qui touche les moyens de paiement – applications permettant de payer par carte sans contact ou au moyen d’un téléphone portable – l’argent liquide a toujours la cote en Suisse. Plus de 60% des opérations monétaires se font encore par ce biais, ce qui met le pays en tête des échanges en cash au niveau européen.

En effet, alors que la Confédération se montre encore très tolérante avec les personnes qui préfèrent payer en espèces, des pays riches du continent comme la Suède souhaitent petit à petit en finir avec le numéraire. Le taux d’utilisation des cartes de crédit y est ainsi trois fois plus élevé qu’en Suisse.

L’argent liquide est principalement utilisé comme réserve de valeur et comme moyen de paiement. «La demande pour le numéraire a augmenté en Suisse, surtout au début de la crise financière mondiale en 2008 et pendant un moment fort de la crise de la dette dans la zone euro de fin 2011 à mi-2012», indique Silvia Oppliger, porte-parole de la BNS. Les raisons de cette demande en hausse se trouvent dans les incertitudes concernant la stabilité des banques et les inquiétudes sur les marchés financiers. Mais aussi par le fait que l’argent placé sur un compte courant ne génère presque plus d’intérêts et que le coût d’opportunité pour la détention d’argent liquide est donc faible. L’introduction de taux d’intérêt négatifs en janvier 2015 a accentué cette situation.

Mais la demande de cash s’explique aussi par sa popularité comme instrument de paiement. En effet, les Suisses apprécient toujours de payer en liquide, pour des raisons personnelles et psychologiques. «Il y a aussi des raisons d’habitude, de commodité ou de manque d’aptitudes techniques.» Selon des enquêtes, le numéraire permet un «contrôle budgétaire plus efficace»: il donne une meilleure vue d’ensemble des dépenses et du budget encore disponible. Un autre aspect qu’il ne faut pas sous-estimer: l’utilisation du numéraire a une forte composante émotionnelle. Le fait de voir et de toucher son argent accentue sa valeur. Sans compter que les Suisses apprécient les transactions en espèces pour des raisons de fiabilité, de discrétion et de confidentialité.

47 millions de billets de 1000 francs en circulation

Considérant tous ces facteurs, la BNS n’a nullement l’intention de supprimer les billets de 1000  francs. Même si ses détracteurs estiment que les grosses coupures invitent à des abus criminels, les billets de 1000 francs – et toute l’ancienne série – seront remplacés d’ici à 2019. D’une part, cette coupure est largement utilisée dans les opérations de paiement comme en témoignent les livraisons et retraits auprès de la BNS.

D’autre part, elle est utile comme réserve de valeur. Et les Suisses continuent à être de très gros utilisateurs du plus gros billet du monde qui représente en valeur 60% des billets de banque du pays. Ce billet est aussi très prisé par ceux qui préfèrent garder leur argent dans un coffre plutôt que sur leur compte bancaire. A la fin mars 2017, plus de 47,2 millions de billets de 1000 francs étaient en circulation contre 44,7 millions un an plus tôt. Impossible par contre de savoir si ces billets se trouvent en Suisse ou à l’étranger.

Qu’en est-il des enseignes qui refusent le paiement en cash ou les grosses coupures pour des raisons de trésorerie ou de sécurité? Selon la loi fédérale sur l’unité monétaire et les moyens de paiement, «toute personne est tenue d’accepter en paiement les billets de banque suisses sans limitation de la somme». Cependant, depuis le 1er janvier 2016, pour des questions de sécurité au regard de la LBA (loi sur le blanchiment d’argent), les achats supérieurs à 100  000 francs ne peuvent plus être payés en espèces. A partir de ce montant, les clients doivent renoncer à l’anonymat et utiliser un autre moyen de paiement que les billets de banque.