Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

jeudi 12 mars 2009

Abbaye d'Hauterive

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L'abbaye cistercienne d'Hauterive a été fondée en 1138 par Guillaume de Glâne, un seigneur local. Par le don de ses terres, il permit l'établissement du nouveau monastère et fit appel à des moines de Cherlieu (Haute-Saône, Jura français) pour y débuter la vie monastique. Hauterive est fille de l'abbaye de Cherlieu. Hauterive fut elle-même amenée à essaimer à Kappel (située dans l'actuel canton de Zurich) en 1185, mais cette communauté se dispersa en 1527, en raison de la Réforme.
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L'abbaye d'Hauterive connut des périodes florissantes ou de déclin, soumise en cela aux aléas de l'histoire religieuse et politique de la région, jusqu'à sa suppression en 1848, lors de la guerre du Sonderbund.Les locaux furent utilisés comme école d'agriculture, puis comme école normale (où enseigna notamment l'abbé Bovet).
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Après une interruption de 91 ans au cours de laquelle elle hébergea successivement l'École d'agriculture cantonale puis l'École Normale, elle reprit vie en 1939, grâce à l'arrivée de moines autrichiens venus de l'abbaye de Wettingen-Mehrerau (Vorarlberg).
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Dans les années 1970-1994, la communauté rayonna par la qualité de sa liturgie latine et du chant grégorien. A l'aube du XXIème siècle, l'abbaye compte une vingtaine de moines originaires de toute la Suisse ou de l'étranger, en sorte que les trois grandes cultures nationales s'y trouvent pleinement représentées.
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L'abbaye appartient à l'Ordre de Cîteaux (Commune observance). Elle est située à 7 km de Fribourg (Suisse). Installée sur un méandre de la Sarine, elle occupe un site enchanteur typiquement cistercien où la nature réalise une heureuse harmonie entre l'eau, la végétation et la pierre. Elle tire d'ailleurs son nom (alta ripa en latin, "haute rive") de la présence d'une imposante falaise taillée par les eaux et qui ferme comme une barrière infranchissable le site en direction du sud.
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C'est en ce lieu privilégié que la communauté des moines mène une vie simple et paisible structurée par la Règle de saint Benoît dont les trois piliers principaux sont : la prière, le travail et la vie fraternelle.
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Inspirée par l'Évangile la méditation quotidienne des Saintes Écritures y tient une grande place cette existence nourrie par la louange liturgique et le silence contemplatif, se veut un témoignage et une réponse offerts aux hommes de notre temps face à leur quête intérieure la plus profonde. Par le labeur quotidien, elle est aussi un lieu de solidarité avec tout homme appelé à porter la création à son achèvement et à sanctifier le temps "pour la plus grande gloire de Dieu" (Règle de saint Benoît). C'est en ce sens que les moines sont heureux d'accueillir des hôtes désireux de participer à cette expérience de Vie.
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Pour être épaulée dans certaines de ses tâches, la communauté reçoit l'aide de deux autres entités juridiques absolument distinctes, une Association d'Amis et la Fondation d'Hauterive.
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Si l'histoire de la commune de Hauterive (FR) est toute récente, celle des villages de Posieux et d'Ecuvillens remonte à des temps très lointains. Les fouilles archéologiques menées notamment sur le site de Châtillon ont permis de mettre à jour des vestiges datant du 1er âge de fer (750 à 450 av. J.C.). Plusieurs vestiges démontrent, d'autre part, que les romains étaient bien implantés dans la région.
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Ainsi, le nom d'Ecuvillens, dont les anciennes formes sont Scuvillens et Escuvillens, désigne les descendants de Scubikil ou Scubiculus, légionnaire romain ayant reçu cette terre à titre de prime de retraite. Posieux dont l'étymologie remonte à l'époque celtique puis gallo-romaine nous laisse une toponymie riche est varié dérivant du latin Puteus (puits). L'histoire de Hauterive (FR) est cependant fortement liée à celle de l'abbaye cistercienne d'Hauterive, longtemps propriétaire des terres de l'actuelle commune. L'abbaye d'Hauterive doit sa fondation à Guillaume de Glâne, sir d'Ecuvillens.
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En 1138, trois générations de cette famille venue de Bourgogne s'étaient succédées dans son château sis sur un promontoire de la Glâne, non loin du hameau du Pré Neuf à Ecuvillens et dont on voit encore les ruines. Resté sans descendance, Guillaume, dernier du nom, abandonna tous ses biens à l'abbaye. Il fit transporter à Hauterive les pierres de son château pour en ériger les bâtiments de l'abbaye. Il y acheva ses jours comme simple frère convers et y mourut en 1143. Les tourments de l'histoire n'ont pas épargné Hauterive (FR). Ainsi, c'est au lieudit « le Tron Bourlô » à l'intersection de l'actuelle route cantonale avec celle d'Ecuvillens, que s'est achevé le drame du gruérien Pierre-Nicolas Chenaux, qui souleva le petit peuple fribourgeois contre le joug de Leurs Excellences de Fribourg au printemps 1781. Il y fut assassiné par ses amis déçus après avoir bu un dernier verre au restaurant de La Croix Blanche, établissement encore exploité aujourd'hui. Quelques décennies plus tard, en 1852, eut lieu à Posieux une importante manifestation populaire contre le gouvernement radical de l'époque. C'est en souvenir de cet événement qui provoqua le retour des conservateurs au pouvoir, que fut érigée à l'endroit culminant du site, la colline du Sapex, la chapelle du Sacré-Cœur, ornée de belles fresques du peintre Cattani et dont la pose de la première pierre eut lieu le 14.11.1911.
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Le donateur; Guillaume de Glâne, nommé chevalier de Glâne, entra lui-même au couvent et y mourut en l’an 1143. Son tombeau se trouve dans le mur gauche du chœur de l’église. Cette église, comme toutes celle de l’ordre des cisterciens, est dédiée à la Vierge-Marie. La sainte patronne est fêtée le 15 août, le jour de l’Assomption. Les bâtiments actuels du couvent datent du 18ème siècle. Le gisant d'un chevalier appuyant ses pieds sur un lion dans le colatéral gauche de l'église est celui d'Ulrich de Treyvaux (mort en 1350). L’église, dont la voûte est légèrement brisée, fut édifiée entre les années 1150 et 1160, durant la période de transition entre l’art roman et le gothique.
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Les Cisterciens
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La venue des cisterciens dans le canton de Fribourg est due à Guillaume de Glâne, dernier seigneur de ce nom. Il semble que ce soit après l'assassinat de Payerne qu'il décide de fonder et de doter le nouveau monastère, avant d'y entrer lui-même, peut-être pour échapper à l'accaparement de ses terres par les Zaehringen. Appuyé par l'évêque de Lausanne, Guy de Maligny, Guillaume invite un moine de Cherlieu à venir choisir et préparer le site retenu, dans un méandre de la Sarine, à Hauterive (alta ripa en roman). En 1137 arrivent les douze premiers frères et, le 25 février 1138, l'évêque peut consacrer la première église. La construction de l'ensemble des bâtiments est achevée entre 1150 et 1160, selon le plan et l'architecture cisterciens.
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Plus que tout autre lieu fribourgeois, Hauterive imprime une personnalité au paysage et dégage une atmosphère spirituelle qui révèle sa parenté étroite avec les origines bourguignonnes de ses premiers occupants. Cette force de rayonnement se concrétise avec la fondation, par les pères d'Hauterive, du monastère de Cappel (ZH) dont le premier abbé est originaire de Dirlaret.
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Egger Ph.