Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

jeudi 12 mars 2009

Illens

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Perché sur une boucle de la Sarine, la ruine d'Illens.
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Séparés par la profonde gorge de la Sarine, les deux châteaux forts d'Illens et d'Arconciel se dressaient au Moyen Age sur deux promontoires rocheux voisins. Le nom d'Arconciel n'a rien à voir avec arc-en-ciel, ce qu'on serait tenté de supposer. II est dérivé du terme celto-romain «arconciacum», qui a probablement trait à une exploitation agricole, une ferme de l'Antiquité. La vallée de la Sarine pouvait, ici, être franchie sans trop de peine.L'ouvrage d'Arconciel et celui d'Illens, érigé sur l'autre rive et ayant sans doute fait partie dès le début de la même seigneurie, furent tous deux construits sur des terres essartées, au bord d'un ravin. Les plateaux dominant la gorge, en partie reboisés à l'époque romaine, furent à nouveau cultivés aux endroits les plus propices. Les propriétaires des deux forteresses ne s'occupèrent cependant pas que de cultures; leurs ouvrages avaient à remplir des tâches plus importantes encore. Cela ressort de la première mention d'Arconciel dans un texte, un document établi peu après 1080 qui fait allusion à la Querelle des Investitures. L'empereur Henri IV fit don à cette date de la région d'Illens à l'un de ses fidèles serviteurs, probablement au comte d'Oltingen, afin de la soustraire à l'influence sans cesse croissante des partisans du pape, les comtes de Rheinfelden et leurs héritiers, les ducs de Zaehringen.
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Le rôle des Oltingen fut repris par leurs successeurs, les barons de Glâne, dont l'un des représentants fonda l'abbaye toute proche de Hauterive, puis, après l'extinction de cette lignée (1143), par les comtes de Neuchâtel, en particulier par leur branche d'Aarberg. Peu avant ou juste après la fondation de la ville de Fribourg par les Zaehringen (1157), les comtes de Neuchâtel firent ériger le château et la bourgade d'Arconciel et, juste en face, la tête de pont d'lllens.Dans l'esprit de ses fondateurs, ce double ouvrage aurait sans doute dû l'emporter sur Fribourg. Il joua son rôle jusqu'au XIIIe siècle, plus particulièrement lorsque Pierre II de Savoie s'empara de la souveraineté dans cette région et fit des sires d'Aarberg ses ministériaux. La bourgade fut apparemment restructurée à ce moment-là et, par une charte de franchises, ses habitants obtinrent certaines libertés. Les places fortes d'Arconciel et d'Illens ne réussirent cependant jamais à s'affirmer vraiment face à Fribourg, éloignée d'à peine huit kilomètres, ni économiquement, ni sur le plan des communications. L'achat de la seigneurie, peu avant 1300, par Nicolas d'Englisberg, ancien bourgmestre de Fribourg, leur fit énormément de tort. La décadence des deux forteresses se poursuivit tout au long du XIVe siècle, pendant lequel elles changèrent de mains à plus d'une reprise. Vers 1400, le château d'Arconciel n'était plus habité et par la suite, il tomba en ruine. Bien qu'envahis par les broussailles, les vestiges de cet ouvrage permettent de reconnaître aujourd'hui encore l'étendue de la bourgade elle occupait deux plateaux allongés de 20 à 40 mètres de large les pans de murs du solide donjon qui défendait la porte supérieure, les restes d'une tour située à l'autre extrémité du site et ceux d'une poterne. Les coupes de sondage effectuées en 1975 ont, certes, apporté quelques éclaircissements, mais il faudrait procéder à des fouilles approfondies pour obtenir des indications plus précises.Le château d'Illens subsista plus longtemps. Au XVe siècle, la famille des de La Baume fit construire dans son centre, au-dessus d'un méandre de la Sarine, un imposant corps de logis. Aujourd'hui encore, il impressionne par la régularité de son appareil, par sa tour d'escalier, par ses fenêtres gothique tardif et, à l'intérieur, par ses cheminées. En 1475, pendant les guerres de Bourgogne, Mens fut occupé par Berne et Fribourg, Fribourg qui neuf ans plus tard en fit l'acquisition pour y installer le siège d'un petit bailliage. A ce moment-là, le nouveau bâtiment d'habitation n'était pas encore terminé.
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Dès le XIXè siècle le château fort commença lentement à se dégrader. La commune de Rossens en est actuellement propriétaire.
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Egger Ph.