L’athéisme est une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit, contrairement, par exemple, au déisme, au théisme et au panthéisme qui soutiennent ces existences, ou à l’agnosticisme qui considère qu’on ne peut répondre à ces questions.
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Dans la Grèce Antique, l’adjectif atheos (en grec : ἄθεος, composé du ἀ- privatif + θεός dieu) signifie « sans-dieu ». Le préfixe « a » indique une absence de dieu revendiquée en Grèce dès le Ve siècle av. J.-C. et prend le sens de « rompre la relation avec les dieux » ou « nier les dieux » à la place de l’ancien sens asebēs (en grec : ἀσεβής ), « impie ».
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Les traductions modernes des textes antiques transcrivent « atheos » en « athée ». Il existait aussi le terme ἀθεότης (atheotēs), « athéisme ». Cicéron traduisit le mot grec en un mot latin, atheos.
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Le terme est fréquemment utilisé au cours du débat entre les premiers chrétiens et les hellénistes, chaque camp accusant l'autre d'être « atheos » dans le seul sens péjoratif qui existait à l'époque, qui n'est pas celui d'incroyance ou d'hérétique, mais d'impiété ou de vanité.
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Le mot athéisme apparaît au XVIe siècle. La première mention en français en est faite dans le texte de François de Billon, Le Fort inexpugnable de l’honneur du sexe féminin, en 1555. Il désigne alors l’incroyance d'un peuple.
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Il dérive du mot athée et du suffixe -isme et qualifie donc « la doctrine de l'athée ».
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Le mot athée (dans sa version française) remonte également au XVIe siècle (première mention : François Rabelais dans Lettre à Érasme décembre 1532). Le mot est composé du préfixe « a » privatif qui signifie sans et du radical grec théos signifiant dieu et vient de l'acception chez Platon de l'adjectif grec atheos [Αθεος (Ire décl.)] « qui ne croit pas aux dieux » (les dieux grecs) qui sera repris en latin chrétien par atheos « qui ne croit pas en Dieu » (le dieu biblique).
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Avant d’acquérir son sens actuel, le mot athée a eu nombre d’usages différents, qui ne sont plus usités :
Selon Émile Littré, « les Grecs distinguaient les prénoms athées (par exemple Platon) et les prénoms théophores (par exemple Dionysos) ». Un prénom « athée » est donc simplement un prénom « laïc », qui ne se réfère pas à la religion.
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En 167 après J-C., à Smyrne, un chrétien nommé Polycarpe, refusant de rendre hommage à l’empereur alors divinisé, se vit proposer le choix entre le bûcher ou crier publiquement « Mort aux athées ». Polycarpe s'exécuta, mais en indiquant clairement que c’étaient ses accusateurs qu’il désignait ainsi.
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Autrefois, en Europe, les Églises appelaient athées ceux qui ne respectaient pas ou que partiellement ses dogmes, doctrines, et autres enseignements. Le terme est alors évidemment péjoratif, connotation qu’il a officiellement perdue depuis, bien qu'on observe une résurgence de l’anti-athéisme chez certains courants religieux avec le renouveau du fondamentalisme
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L’athéisme, dans sa variété matérialiste, consiste habituellement à ne pas croire, à ignorer et à ne pas considérer les propos et les écrits faisant état de phénomènes surnaturels et donc par extension, à ne pas reconnaître l’existence de quelque divinité que ce soit. L'opinion athée se revendique comme fondée sur le rationnel. Il existe néanmoins diverses formes d’athéisme en fonction des fondements et de la culture de chaque individu. Dans les pays de langue française, il convient en outre de distinguer l'athéisme de l’agnosticisme et de l’anticléricalisme. Caroline Fourest pense cependant que les athées francophones estiment fréquemment, pour des raisons historiques, que l'anticléricalisme est nécessaire et, dans ce cas, ils se déclarent laïques, c'est-à-dire, dans cette acception, militants de la laïcité.
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Pour cette dernière raison, les auteurs ont des difficultés à définir de la meilleure façon possible l'athéisme et à le classer, puisqu'il peut à la fois signifier une simple absence de croyances et un rejet réel et conscient des religions. Plusieurs catégories ont été proposées pour tenter de distinguer ces différentes formes d'athéisme, la plupart le définissant comme absence de croyances en une ou plusieurs divinités permettant ainsi de couvrir la variété de ce non-théisme. .
De plus, la diversité des définitions possibles de la divinité engendre des ambiguïtés dans le champ de la notion d'athéisme : une croyance sera compatible ou non avec l'athéisme selon que son objet sera ou pas considéré comme une divinité. Les phénomènes rejetés par les athées pourront aller de la figure de Dieu personnifié, comme celui de la religion chrétienne, à l'existence de toute réalité spirituelle, surnaturelle ou transcendantale.
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L'athéisme est une position philosophique qui admet des fondements divers selon les auteurs (et partant, selon ceux qui les suivent).
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Les progrès de la science depuis l'époque des Lumières permettent d'expliquer le monde de manière de plus en plus satisfaisante sans recours à aucun dieu, comme le montre l'échange célèbre :
Napoléon : Monsieur de Laplace, je ne trouve pas dans votre système mention de Dieu ?
Laplace : Sire, je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse.
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On en connaît moins la suite : d'autres savants ayant déploré que Laplace fasse l'économie d'une hypothèse qui avait selon eux « le mérite d'expliquer tout », Laplace répondit cette fois-ci à l'empereur :
Cette hypothèse, Sire, explique en effet tout, mais ne permet de prédire rien. En tant que savant, je me dois de vous fournir des travaux permettant des prédictions (cité par Ian Stewart et Jack Cohen).
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À l'époque où les connaissances scientifiques (plus particulièrement celles concernant les sciences de l'univers) en étaient encore à leurs balbutiements, le principe d'économie penchait plutôt en faveur du religieux qui apportait des réponses simples à comprendre aux questions complexes de l'humanité, ce qui justifiait le recours à l'hypothèse Dieu dans des raisonnements rationnels.
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L'observation d'Aristote était la règle : un monde sublunaire peu prévisible régi par des mouvements unidirectionnels (chute des corps pesants, montée de la vapeur d'eau), et un monde céleste, au-delà de la sphère lunaire, parfaitement compréhensible et formé de cycles éternels : la complexité était simplement renvoyée dans « l'autre monde », le monde divin.
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Inversement, depuis quelques siècles, les progrès dans les sciences ont donné de nombreux éléments permettant d'éviter le recours à l'intervention divine dans la démarche de compréhension du monde, notamment par la réfutation des thèses créationnistes lors de la découverte du Big Bang et de son explication .
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On nomme athéisme scientifique la démarche en inférant que le rôle de la croyance religieuse dans l'explication du monde est caduc. L'argument voltairien (qui devient alors : qu'est-ce qui explique que la physique obéisse à telles règles plutôt qu'à d'autres ?) est renvoyé à un stade ultérieur d'accomplissement de la science, ou bien comme inconnaissable fondamental.
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L'astrophysicien Stephen Hawking estime que connaître la provenance de ces lois sera comme connaître la pensée de Dieu.
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À quelques nuances près, la réflexion philosophique occidentale tend en général à naturaliser le divin, à le ramener dans le monde, comme chez Spinoza. Elle prépare ainsi la voie à un athéisme fondé sur une doctrine philosophique, l'athéisme philosophique.
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Il trouve son origine chez le philosophe grec Démocrite, et s'appuie sur des arguments variés, du domaine du relativisme, du rationalisme, du nihilisme, et même de la morale. L'athéisme refuse de postuler l'existence d'entités dont l'existence n'est ni prouvée ni observable, et souligne également l'immoralité éventuelle de cette existence (La seule excuse de Dieu, c'est qu'il n'existe pas, Stendhal). Il n'y a pas d'arguments valables pour soutenir la croyance en l'existence d'un dieu quelconque, qu'il soit conçu par l'homme (anthropomorphique) ou qu'il soit une abstraction métaphysique.
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À partir des Lumières, qui s'inspirent de l'antiquité gréco-romaine, et jusqu’à aujourd'hui, plusieurs philosophes parvinrent à disserter avec liberté sur l'hypothèse de l'existence de Dieu ou des dieux, soit pour la remettre entièrement en cause, soit pour la reformuler. L'œuvre de Spinoza constitue l'une des critiques les plus remarquables du phénomène religieux.
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L'affaire Galilée est sans doute l'une des sources, si ce n'est la principale, de l'athéisme philosophique du XVIIe siècle et des siècles suivants, car elle remit en cause les fondements et la classification des connaissances posés par la scolastique au XIIIe siècle.
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Dans le Drame de l'humanisme athée (1944, réédité en 1998), Henri de Lubac identifie quatre philosophes qui, selon lui, ont nié le plus radicalement l'existence de Dieu au cours du XIXe siècle :
Auguste Comte, avec sa philosophie et sa religion positivistes, dont la loi des trois états conduit à un monde sans religion, et même sans métaphysique,
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Ludwig Feuerbach, « L'homme créa Dieu à son image », Dieu comme projection des désirs de l’homme
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Karl Marx, qui conçoit toute les croyances religieuses comme « opium du peuple »
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Friedrich Nietzsche, avec ses concepts de surhomme et de volonté de puissance.
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L'athéisme philosophique peut aller d'une critique radicale de la religion jusqu’à une attitude de recherche ou d'interrogation constructive sur l'existence de Dieu, ce qui fait partie de la légitime spéculation philosophique. Ce peut être aussi de la simple indifférence ou du nihilisme.
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En Europe, l'athéisme philosophique est la première forme d'athéisme qui fut tolérée par les autorités catholiques et la première reconnue par les intellectuels comme un « athéisme positif ».
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Le Dictionnaire de l'Académie française (8e (1932) et 9e éditions) définit d'ailleurs seulement l'athéisme comme une « doctrine philosophique qui nie l'existence de Dieu ».
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Le spiritualisme et l'athéisme ne sont pas forcément opposés. En effet, les systèmes athées peuvent ne mettre en cause que le caractère transcendant du spirituel, et le conserver sous d'autres formes immanentes. On peut citer par exemple la vision darwiniste d'intelligence planificatrice du marché.
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L'athéisme n'empêche pas la croyance en d'autres formes de pensée abstraite ou d'émotions mystiques . Ainsi, des religions dont les dogmes ne font pas intervenir la notion de divinité peuvent, dans une certaine mesure, être considérées comme athées, tel le bouddhisme. Il existe également des personnalités, tels que le théologien John Shelby Spong, qui se définissent à la fois comme chrétiens et comme athées.
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Dans les sociétés antiques, ce ne sont pas les croyances qui sont imposées, mais l'observation des cultes publics. On doit révérer les dieux par des rites très précis, des fêtes et des offrandes, mais pas professer une doctrine sur leur existence ou leur rôle. Les théories rationnelles des philosophes, et leurs métaphysiques, ne sont jamais mises en regard des invraisemblances de la mythologie pour montrer des contradictions. Ces sociétés ne condamnent pas des hérétiques, promoteurs d'une conception hétérodoxe du monde et de son histoire, mais des impies ou des sacrilèges.
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Il n'y a donc pas de question de l'athéisme dans ces sociétés, et tout porte à penser que les philosophes qu'on considère comme athée, croyaient aux divinités de leur cités, aux légendes et aux pouvoirs qu'on leur accordait. Il n'existe pas de texte cherchant à démontrer l'inexistence de Zeus ou d'Athèna, ni l'invraisemblance de leur histoire qui était plus considérée comme un corpus inépuisable et bénéfique de métaphores et de sagesses, que comme une vérité dogmatique, au sens que lui donnera le Judaïsme, puis le Christianisme.
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Le philosophe, poète et homme politique grec Critias justifie la religion par le rôle qu'elle joue, il convient qu'elle est une institution historique, utilisée pour inspirer la vertu aux peuples, afin d'établir la civilisation.
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Le philosophe Diagoras qui, quatre siècles avant J.C., critiquait de façon sévère la religion et le mysticisme, est souvent envisagé comme le « premier » athée.
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Les atomistes tels que Démocrite ont tenté d'expliquer le monde de façon strictement matérialiste, sans référence au spirituel ou au mystique : si le monde est constitué d'atomes, ceux-ci se combinent au hasard, donnant parfois des formes stables, voire se reproduisant, mais aucune intervention de Dieu. Cette position irrite Platon qui ne fait aucune place aux idées de Démocrite dans ses écrits - pas même pour les réfuter - ni n'y mentionne son nom.
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D'autres philosophes, avant Socrate, avaient aussi des points de vue sceptiques, comme Prodicus et Protagoras. Au troisième siècle avant JC, les philosophes grecs Theodore et Straton de Lampsacus ne croyaient pas non plus aux dieux, ce qui n'est pas équivalent à dire qu'ils ne connaissaient ou n'éprouvaient aucune transcendance.
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Socrate (-471 à -399) était accusé d'être athée à cause de son impiété parce qu'il posait des questions sur la nature et l'existence des dieux. Bien qu'il ait nié son accusation d'athée complet, il fut condamné à mort.
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Euhemere (-330 à -260) présenta l'idée selon laquelle les dieux n'étaient que des dirigeants et des conquérants du passé, et que leurs cultes et les religions n'étaient que la continuation de royaumes anéantis et de structures politiques d'un autre temps. Euhemere fut ensuite critiqué pour avoir « répandu l'athéisme sur l'ensemble des terres en désignant les dieux comme de vieux concepts ».
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Épicure (-341 à –270) critiquait beaucoup des doctrines religieuses de son temps, et notamment le concept d'existence d'une vie après la mort ou de l'existence physique des déités ; il considérait l'esprit entièrement matériel et mortel.
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Si les épicuriens ne remettent pas en cause l'existence des dieux, ils nient toute intervention de leur part dans les affaires humaines. Dans la Lettre à Ménécée, Épicure énonce quatre principes à suivre pour mener une vie bienheureuse. Le premier de ces principes est de ne pas craindre les dieux, puisque ceux-ci ne se préoccupent pas de nous.
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D'autres encore nient ouvertement l'existence des dieux, tel Théodore l'Athée dont on dit qu'il avait démontré dans ses écrits l'inexistence des dieux. (vers - 320 av. JC).
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Le poète romain Lucrèce (-99 à –55) indiqua que, s'il y avait des dieux, ces derniers n'étaient pas préoccupés par l'humanité et incapables d'influer sur le monde naturel. Pour cette raison, il pensait que l'humanité n'avait aucune crainte à avoir du surnaturel. Il exposa ses vues épicuriennes du cosmos, des atomes, de l'esprit, de la mortalité, et de la religion dans l'ouvrage De rerum natura (De l'Essence des Choses), ce qui rendit populaire la philosophie épicurienne dans la Rome antique.
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La signification d'« athée » change pendant l'antiquité. Les premiers chrétiens furent appelés athées par les non-chrétiens pour leur non croyance dans les dieux romains. Lorsque le christianisme devint religion d'état à Rome, en 381, l'hérésie devint passible de condamnation.
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Les vues athées revendiquées étaient rares en Europe pendant le Moyen Âge (voir Inquisition); la métaphysique, la religion et la théologie étaient alors les matières dominantes portées au quadrivium. Cependant, pendant cette même période, des conceptions nouvelles du Dieu chrétien se sont développées, tels que des vues différentes de la nature, de la transcendance, et de l'intelligibilité de Dieu. Des théologiens tels que David de Dinant ou Amaury de Chartres ont gardé la religion chrétienne tout en adoptant des vues panthéistes.
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Les français Jean de Mirecourt et Nicolas d'Autrecourt, philosophe nominaliste, ont privilégié la position selon laquelle la connaissance humaine est limitée aux objets matériels, et que l'essence d'un être divin ne pouvait pas être appréhendée, intuitivement ou rationnellement, par l'intellect humain.
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La Renaissance a permis l'expansion de la liberté de pensée et du scepticisme. On peut alors citer par exemple Léonard de Vinci, qui indiquait que l'explication venait de l'expérimentation, et opposait ses arguments aux autorités religieuses. D'autres critiques de la religion et de l'Église catholique ont aussi été formulées par Nicolas Machiavel, Bonaventure des Périers, et François Rabelais. Toutefois, l'apologie de Raymond Sebond, de Michel de Montaigne, reste sans équivalent sur le scepticisme de cette époque.
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On parlait alors d'incroyance pour désigner toute forme de dissidence face à la religion dans sa forme officielle comme en témoigne Lucien Febvre.
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La Renaissance et la Réforme permettent d'assister à une résurgence de la ferveur religieuse, comme en témoigne la prolifération de nouveaux ordres religieux, confréries, les dévotions populaires dans le monde catholique, et l'apparition de sectes protestantes calvinistes. Cette époque de rivalité interconfessionnelle permit un élargissement des sujets théologiques et l'ouverture aux raisonnements philosophiques, dont la majeure partie sera plus tard utilisée pour promouvoir une vision sceptique du monde religieux.
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La critique du christianisme est devenue de plus en plus fréquente au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, en particulier en France et en Angleterre, avec un « malaise religieux », selon les sources, tels que certains penseurs protestants comme Thomas Hobbes. Ce dernier adopte une philosophie matérialiste et sceptique envers les événements surnaturels. À la fin du XVIIe siècle, le déisme est ouvertement adopté par les intellectuels, tels que John Toland, et pratiquement tous les philosophes du XVIIIe siècle, en France et en Angleterre.
Le premier athée ayant ouvertement rejeté le déisme de couverture, pour nier l'existence des dieux, était Jean Meslier, un abbé français qui a vécu au début du XVIIIe siècle. Il a été suivi par d'autres penseurs ouvertement athées, comme le baron d'Holbach, qui se manifeste à la fin du XVIIIe siècle, au moment où exprimer l'incrédulité en Dieu est devenu une position moins dangereuse
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La Révolution française fit sortir l'athéisme des cercles intellectuels et le fit entrer dans la sphère publique. Beaucoup de mesures séculaires ont alors intégré la législation française à cette époque. Certains révolutionnaires de l'époque ont aussi tenté de déchristianiser la France, en promouvant à la fois le déisme (notamment Robespierre et son Culte de l'Être suprême) et l'athéisme (Culte de la raison).
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Sous l'ère napoléonienne, la sécularisation de la société française a été institutionnalisée.
Enfin, dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'athéisme prend de l'ampleur sous l'influence de philosophes, à la fois philosophes rationalistes et libres-penseurs. Beaucoup de philosophes allemands de cette période ont convaincu de l'absence de dieux et étaient critiques envers la religion ; on citera parmi les plus célèbres Arthur Schopenhauer, Karl Marx ou encore Friedrich Nietzsche.
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L'athéisme au XXe siècle progresse dans de nombreuses sociétés. La pensée athée est reconnue dans une large variété de philosophies, telles que l'existentialisme, l'objectivisme, l'humanisme laïque, le nihilisme, le positivisme logique, le marxisme, le féminisme, et le mouvement scientifique et rationaliste au sens large.
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Cette nouvelle vision a ouvert la voie à la philosophie analytique, au structuralisme, et au naturalisme. Leurs promoteurs, tels Bertrand Russell, ont dénoncé avec force les méfaits et les illusions issus de la croyance en Dieu.
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Dans ses premiers travaux, Ludwig Wittgenstein a tenté de séparer métaphysique et langage surnaturel dans le discours rationnel. AJ Ayer a affirmé l'invérifiabilité et la futilité des arguments religieux, et revendique son adhésion aux sciences empiriques.
JN Findlay et JJC Smart ont fait valoir que l'existence de Dieu n'est pas logiquement nécessaire.
Matérialistes et naturalistes, tels John Dewey, ont examiné le monde naturel, selon eux à la base de tout, et ont nié l'existence de Dieu ou le concept d'immortalité.
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Le XXe siècle a également été marqué par la reprise de l'athéisme à des fins politiques. Sous l'impulsion de l'interprétation des œuvres de Marx et Engels certains mouvements politiques ont même versé dans l'antithéisme. Après la révolution russe de 1917, les libertés pour les minorités religieuses ont survécu pendant quelques années, puis, le stalinisme a dirigé sa politique répressive à l'encontre des religions. L'Union soviétique et les autres états communistes ont à partir de là promu un antithéisme d'État et se sont opposés aux religions, recourant parfois à violence contre elles selon Soljenitsyne. En 1967, le dictateur albanais Enver Hoxha, alors au gouvernement, annonça la fermeture de toutes les institutions religieuses dans le pays, déclarant l'Albanie « premier État officiellement athée ». Des réactions anti-communistes se sont ensuivies aux États-Unis d'Amérique, bien que la plupart des athées américains soient anti-communistes.
En 1966, le magazine Time demandait « Dieu est-il mort? » en réponse à la dissolution d'un mouvement religieux chrétien, citant l'estimation que près de la moitié des habitants de la Terre vivent sous un pouvoir détaché du religieux, et des millions d'autres en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud ne sont pas intéressés par le Dieu chrétien.
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Depuis la chute du mur de Berlin, le nombre de mouvements actifs anti-religieux a considérablement diminué.
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En 2006, Timothy Shah, de l'institut de sondage américain Pew Forum, a noté « une tendance mondiale dans tous les grands groupes religieux, dans lesquels Dieu est fondé sur la foi, qui indique que ces groupes religieux font de plus en plus confiance et sont de plus en plus influencés par des mouvements laïques et de nouvelles idéologies ».
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Phil Zuckerman ne partage pas ce point de vue et juge que la situation réelle est beaucoup plus complexe et nuancée.
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La fin du XXe au début du XXI e siècle, ont vu la reprise d'un athéisme théorique par certains philosophes (deux Français et un Italien: André Comte-Sponville, Michel Onfray et Carlo Tamagnone), après de nombreuses décennies au cours desquelles de nouvelles propositions théoriques ont été manquées.
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Denis Diderot remet en cause les dogmes du christianisme
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À l'époque où le christianisme dominait la vie sociale (spirituelle, politique, intellectuelle, scientifique, etc.) d'une grande partie de l'Europe, l'athéisme était généralement considéré comme le rejet de cette religion en particulier.
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Bien que cela ait été le cas de certains athées humanistes (en opposition notamment aux croisades et à l'Inquisition), l'antichristianisme ne représente qu'une petite frange des athées.
Il faut signaler aussi l'importance de l'antichristianisme des Lumières, antichristianisme qui ne fut pas toujours athée, comme chez Voltaire, et qui se trouvait mêlé à divers mouvements (y compris athées) de lutte contre les dogmes de toutes religions.
La débaptisation n’est nullement nécessaire aux athées puisque ces derniers n'attachent pas d’importance au baptême.
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Son seul objectif est, pour la personne athée, purement symbolique, et exprime le désir de ne plus se voir recensée parmi les fidèles de l’église catholique, et marquer ainsi son détachement officiel à cette dernière.
*En Allemagne, Autriche et Suisse, ou l'État prélève un impôt religieux reversé à certaines Églises, il existe une procédure légale de sortie de l'Église (Kirchenaustritt) obligatoire pour quiconque, ayant été baptisé ou ayant autrement déclaré son appartenance à une Église, souhaite être libéré de l'impôt religieux.
Dans la plupart des pays musulmans, l'islam est intégré au tissu même de l'État et de la société. En revanche certains d'entre eux, comme la Turquie, revendiquent une laïcité forte qui provoque des polémiques nombreuses à chaque fois qu'elle est remise en cause. Cependant dans ce dernier cas la laïcité consiste en un détachement des institutions politiques et religieuses et n'a souvent rien à voir avec l'athéisme, très peu de turcs étant en effet athées.
Le Coran condamne les « mécréants » ainsi que les "faux croyants", nommés les « hypocrites », mais pas spécifiquement les athées. Il semble que l'athéisme n'ait jamais trouvé son concept en Arabie du VIIe siècle puisque ni le Hadith ni le Coran n'ont eu à s'en défendre. Sur un plan religieux, les athées sont menacés de finir à la Géhenne, c'est- à-dire l'enfer, mais seulement s'ils ont eu le "message" de la religion musulmane et qu'ils le rejettent alors même qu'ils l'ont compris.
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Les lectures de l'athéisme en islam sont multiples et complexes et dépendent de l'interprétation faite du Coran. Dans les exégèses classiques, l'athée est considéré comme une personne dans l'erreur la plus profonde, personne qui sortirait de son erreur en respectant les cinq piliers de l'islam. Cette approche est mise en doute par certains courants musulmans en particulier dans le soufisme, au travers des écrits de juristes islamiques soufis comme Al-Ghazali. Ce dernier indique en effet qu'il est inutile de faire semblant de croire et de prier si l'on ne croit pas vraiment.
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Le statut de dhimmi, bénéficiant aux non-musulmans d'être protégés des persécutions en terre musulmane, n'est pas accordé aux athées mais seulement aux juifs et aux chrétiens.
Pour une personne éloignée géographiquement et culturellement de l’extrême-Orient et du sous-continent indien, la figure de la divinité n’apparaît pas dans les religions de ces régions (bouddhisme, jaïnisme, taoïsme, védanta, etc.) de façon claire et homogène. Certains proposent d’y voir plutôt des philosophies, et les qualifient (le bouddhisme en particulier) d’athées.
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Les divinités jouent un rôle important dans le taoïsme religieux depuis ses origines. Par contre, le bouddhisme hinayana et le jaïnisme, s'ils admettent l'existence des êtres surnaturels supérieurs aux humains que sont les deva du brahmanisme, ne leur accordent aucun rôle dans le salut. Les bouddhismes mahayanas et vajrayanas accordent, eux, une place importante à des entités surnaturelles (bodhisattvas et bouddhas « transcendants »), en général appelées déités. Dans la philosophie mahayana, les différentes déités sont des manifestations de la même nature, qui est aussi celle du pratiquant. La définition de ces systèmes comme athées n’est donc qu’un point de vue possible, qui suppose une certaine analyse philosophique de la part du pratiquant ou de l’observateur.
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Du point de vue de la pratique, ces philosophies prennent un caractère religieux notamment avec l'existence d'une hiérarchie pyramidale et l'institutionnalisation du statut de « personne éveillée ». Cela rend la qualification de « religion athée » délicate. Cependant il y a davantage dans ces religions l'affirmation d'un Absolu impersonnel (Tao, nirvāna, brahman...) à la fois transcendant et immanent, que d'un dieu créateur transcendant à la façon théiste, affirmation que ces philosophies considèrent comme un anthropomorphisme.
La position de l'athéisme envers les sectes est variable, certaines d'entre elles revendiquant une appartenance et une philosophie non théiste. Cependant, en tant que mouvements spirituels, les sectes sont le plus souvent combattues par les athées rationalistes et les libres-penseurs.
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Dans son acception classique, la définition de l'athéisme ne peut exclure l'appartenance à une secte, si cette dernière n'est pas basée sur une croyance en une ou plusieurs divinités.
Dans sa démarche sectaire opposée aux religions dites classiques, Claude Vorilhon (alias Raël) se pose en « plus grand défenseur de l'athéisme », position refusée par la plupart des athées.
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Selon Vorilhon, les Élohims, des extraterrestres, auraient créé la vie sur Terre, et non pas des divinités. Les organisations athées mettent l'accent sur le fait que les Élohims sont vénérés par les raëliens comme des divinités, niant, de facto, un éventuel athéisme. De plus cette croyance en des êtres supérieurs, fondée sur aucune base est en contradiction totale avec l'athéisme qui prône un raisonnement scientifique.
N'étant pas théiste, la scientologie se revendique comme une religion athée, bien que ces deux notions semblent, a priori, antinomiques. Dans ses textes « sacrés » cette secte prétend que les religions classiques ne seraient que le résultat de l'implantation de ces croyances par des puissances extérieures. Mais la croyance en l'existence des « thétans de corps », en une histoire alternative de l'Univers, en certains personnages tels que Xenu et la mise en avant d'un Être suprême qui régirait l'Univers tout entier (ce que la scientologie appelle "la huitième dynamique") contredisent l'athéisme.
La plupart des athées acceptent la coexistence avec les croyants des différentes religions :
soit par respect : idée que les messages attribués à Dieu ou aux dieux synthétisent une réalité anthropologique et sociale, et que même si la cause attribuée, la divinité est absente et fausse, l'effet n'en demeure pas moins réel et par conséquent les valeurs prônées par les religions sont dignes d'intérêt (par exemple, les interdits religieux peuvent trouver leur cause dans des problèmes sanitaires antérieurs et le message chrétien a été conservé par les sociétés occidentales).
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soit par tolérance : dans un souci de réciprocité afin que sa propre non-croyance soit tolérée ou avec l'idée que les religions disparaîtront d'elles-même sans qu'aucune confrontation ne soit nécessaire.
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soit par pragmatisme : la religion pourrait être considérée comme un outil social permettant de maintenir l'unité nationale, l'identité nationale, etc. C'est le cas de Charles Maurras, de Napoléon dans sa mise en œuvre du Concordat de 1802.
À l'inverse, l'athéisme fut instauré comme doctrine d'État officielle au XXe siècle notamment dans l'Albanie d'Enver Hoxha, où l'exercice de toute religion était réprimé et où tout symbole religieux était proscrit. Les monuments religieux ont été soit détruits soit volontairement transformés.
L'Union soviétique et ses états satellites ont également fait de l'antithéisme l'un des fondements de leur idéologie. Avec plus ou moins de vigueur, ils persécutèrent les croyants (brimades, surveillance, réclusion, mises à l'écart, etc.) confinant ainsi à la semi-clandestinité le clergé. Certaines ligues souvent très virulentes (beaucoup furent même dissoutes) militaient pour antithéisme. L'« athéisme scientifique » faisait partie des matières obligatoires à l'université.
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Toutes ces pratiques varièrent en intensité tout au long de l'existence de l'Union soviétique. De 1917 à 1924, le régime eut une politique conciliante envers la pratique privée, alors qu'il démantelait les biens de l'Église orthodoxe russe. Les dirigeants étaient partagés entre la volonté d'enlever « le bandeau qui masquait la vérité au peuple » et la peur de s'aliéner les masses.
L'accession au pouvoir de Staline mit fin à cette tolérance relative. Jusqu'en 1932, le régime mena une politique répressive, marquée par de multiples destructions d'édifices religieux et des persécutions contre les membres du clergé et leur entourage. Les années trente virent un lent regain de l'organisation religieuse, ralenti par un court regain de répression pendant les Grandes Purges (1937-1938). Le changement de politique fut complet lors de la Grande Guerre Patriotique (1941-1945), qui inaugura une période de détente idéologique. Un clergé officiel fut autorisé et la charge de métropolite, abolie depuis 1925, rétablie, tandis que les musulmans recevaient quatre Directions Spirituelles, autorisées à former des mollahs et à publier régulièrement des fatwas. Après-guerre, la politique de promotion de l'athéisme reprit, mais surtout, elle se combina à un durcissement des Églises officielles (les uniates d'Ukraine furent les premiers à en pâtir). Cette divergence entraîna la création d'une hiérarchie officieuse, les « églises souterraines » et « l'islam parallèle » composé des religieux de confréries soufies.
En dépit de l'affirmation constante de son athéisme, l'URSS ne cessa d'emprunter à la liturgie orthodoxe. Staline inaugura cette pratique en confiant les funérailles de Lénine (1924) aux bons soins de Krasine, de la secte des « Constructeurs de Dieu ». L'embaumement du défunt avait une forte résonance orthodoxe : il faisait directement référence à l'imputrescibilité du corps du saint.
Les pratiques parallèles comme les cultes officiels furent la cible de Khrouchtchev à compter de 1959, qui se positionnait ainsi en rétablisseur de la tradition léniniste face aux errances staliniennes. L'ère Brejnev fut une accalmie : un compromis fut trouvé qui reposait sur le rôle des religieux à l'extérieur, notamment dans les relations avec les pays arabes. En revanche, Gorbatchev relança une politique répressive sur des bases idéologiques similaires à celles de Khrouchtchev.
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Après la chute du bloc de l’Est et de l'URSS, les cultes orthodoxe (Russie, Ukraine), catholique (Pologne), et musulman (Asie centrale, Caucase et Tatarstan) reprirent de la vigueur. L'expression de la religiosité s'accrut et des personnes nées dans des familles athées se convertirent.
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Certains des régimes politiques issus de la chute du bloc de l'est continuent cependant la politique religieuse mise en place par l'URSS, ou du moins, à l'instar de l'Ouzbékistan, en ont conservé les méthodes.
Des philosophes tels que Antony Flew et Michael Martin ont décrit les différences entre l'athéisme fort (positif) et l'athéisme faible (négatif). L'athéisme fort est l'affirmation explicite que les divinités sont des inventions humaines. L'athéisme faible inclut toutes les autres formes de non-théisme. D'après cette distinction, toute personne n'étant pas théiste est soit un athée faible soit un athée fort. Les termes "faible" et "fort" sont relativement récent; cependant, les termes équivalents de "positif" et "négatif" ont été utilisés dans la littérature philosophique. En considérant cette définition de l'athéisme, la plupart des agnostiques peuvent alors se qualifier d'athées faibles.
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Tandis que l'agnosticisme peut être vu comme une forme d'athéisme faible, la plupart des agnostiques envisage leur point de vue comme différent de l'athéisme. L'incapacité de connaître la vérité quant à l'absence ou à la présence de dieux supposés incitent les agnostiques à un scepticisme plus poussé que les athées, ces derniers niant l'existence de dieux. La réponse habituelle des athées à cet argument d'une nécessité de scepticisme est que les dogmes religieux non fondés méritent aussi peu de croyances et de reconnaissance que n'importe quel autre dogme infondé, et que l'incapacité à prouver l'existence de dieux n'implique pas un argument de même valeur pour les deux partis.
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Certains auteurs populaires comme Richard Dawkins préfèrent distinguer théistes, agnostiques, et athées, par la probabilité accordé à la proposition "Dieu existe".
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L'agnosticisme est la position philosophique selon laquelle la vérité de certaines propositions (le plus souvent théologiques, concernant l'existence de Dieu, des dieux, etc.) est inconnaissable. C’est une pensée fondée sur le doute. La vérité absolue est incertaine.
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À l'origine, l'agnosticisme est le contraire du dogmatisme (il existe des Vérités parfaites et absolues).
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L'agnosticisme est souvent rapproché, à tort, à d'autres courants philosophiques ou confondu avec eux.
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Contrairement à l'athéisme fort ou à l'antithéisme, il ne conteste pas l'existence du divin mais la possibilité même, présente ou définitive, de démontrer un caractère divin ou surnaturel ou d'autres possibilités de vérités religieuses.
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Il est à différencier du scepticisme philosophique, qui propose de rester dans l'incertitude à propos de toute chose, expérimentée ou non.
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Il est encore différent du déisme, qui postule un être transcendant – un « dieu » indéfinissable – et se tient donc forcément à l'écart des religions.
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Le terme « agnosticisme » (parfois incorrectement écrit agnostisme par une fausse étymologie), vient du grec αγνωστικισμός, agnosticismos, lui-même tiré de agnôstos (ignorant), la gnosis étant la connaissance ; il désigne la philosophie selon laquelle tout ce qui ne peut être appréhendé dans l'expérience est inconnaissable. Il s'agit donc d'une position épistémologique qui met éventuellement en cause la légitimité de la métaphysique, de la révélation, la divination, etc.
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L'agnosticisme n'est pas à confondre avec une opposition spécifique au gnosticisme, qui est une doctrine liée aux débuts du christianisme, mais a un sens beaucoup plus général.Antérieurement au christianisme, le mot "agnostique" désignait une personne qui n'avait pas été initiée à la "gnose", le mythe du "savoir parfait et absolu".
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Le mot agnostique a la réputation d'avoir été forgé par Thomas Henry Huxley (1825-1895) pour exprimer, dit-il, « l'antithèse évocatrice du « gnostique » dans l'histoire de l'Église, qui professait en savoir tant sur les choses mêmes à propos desquelles j'étais ignorant… ». Il voulait que le terme fasse comprendre que la métaphysique est vide de sens ; comme le pensait déjà l'empiriste David Hume qui recommande, à la fin de son Enquête sur l'Entendement Humain, de jeter aux flammes les livres de théologie ou de métaphysique scolastique.
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Il existe plusieurs formes d'agnosticisme qui peuvent se décliner sous les formes suivantes :
Je ne sais pas et je ne sais pas s'il est possible de savoir.
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Il est possible que quelqu'un sache (ait reçu une révélation), mais il lui est impossible de le prouver et il est impossible de le vérifier par un acte volontaire.
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Il est impossible que quelqu'un sache, la révélation est par nature impossible.
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L'agnostique peut choisir de s'affilier malgré tout à une croyance, dont il sait qu'il ne peut en avoir la certitude. Ainsi, l'agnosticisme balaye de multiples formes, allant de l'athéisme passif jusqu'à des formes de déismes, sans affirmer avec certitude l'existence ou l'inexistence d'une entité divine.
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D'éminents intellectuels et scientifiques se sont revendiqués agnostiques tels que :
Emmanuel Kant (philosophe),
Charles Darwin (évolution),
Auguste Comte,
Bertrand Russell,
Thomas Alva Edison,
Émile Durkheim,
Albert Einstein[1] (physicien),
Stephen Hawking,
Albert Camus etc.
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*Je suis soti de l'Eglise catholique romaine du canton de Fribourg en 1994. Je ne suis pas athée, mais agnostique, ce qui signifie en grec, celui qui ne sait pas.
Ce que je sais, par contre, c'est calculer.
Je suis marié et mon épouse est catholique romaine et mon fils est baptisé. Sachant que la généreuse loi sur les impôts unit nos 2 revenus, le fisc va continuer à tenir compte de mon revenu pour la fixation de ma redevance paroissiale.
On pourrait croire que j'aurais droit à une diminution de 50% de mes impôts paroissiaux. Or, je n'ai droit qu'à une diminution de 33%. Pourquoi ?
Parce que la loi est ainsi faite que l'Eglise catholique romaine du canton de Fribourg fait payer des impôts aux enfants.
Les parts sont calculées de la façon suivante :
1/3 pour les enfants
1/3 pour mon épouse et
1/3 pour moi.
et si mon épouse décidait de quitter l'Eglise ?
Nous continuerions à payer 33%, la part des enfants, calculée sur nos revenus (information confirmée par le fisc).
Sachant que les personnes qui renoncent à la religion catholique romaine dans le canton de Fribourg doivent passer à la caisse si elle désirent une messe lors d'un décès. Si je viens à mourir, ils auraient le droit d'organiser une cérémonie d'adieu payé par moi depuis fort longtemps...
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Egger Ph.