Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mardi 7 avril 2009

Fribourg (Suisse)

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Armoiries de la ville de Fribourg
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Si l'histoire du canton de Fribourg était une fouille archéologique, les premières phases seraient marquées par une identité plus ou moins proche de celle révélée par les recherches menées dans les cantons voisins. La spécificité fribourgeoise n'apparaîtrait qu'avec le Moyen Age et l'Epoque moderne. Se constituant un territoire sur lequel sa bourgeoisie noble ou marchande possède des droits de propriété, le canton devient le premier membre de la Confédération à compter une majorité de francophones.
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Un siècle plus tard, il ajoute à son identité à la fois un attachement très fort à la religion catholique et une mixité admise dans les bailliages qu'il gère en commun avec Berne. Relativement ouvert et prudent en politique extérieure, Fribourg est durant quelques siècles l'une de ces oligarchies patriciennes qui laisseront aux gouvernements ultérieurs un certain centralisme paternaliste qui se manifeste dès le XIX e siècle à travers les vicissitudes des régimes politiques successifs. C'est au XIX e également que le canton tente de préserver un modèle qui intégrerait une modernité contrôlée en politique, une économie agricole et une société rurale respectueuse de ses autorités politiques et religieuses.
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Ce modèle, malgré les limites qu'il révèle assez tôt, tient jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le canton entre alors progressivement dans une série de mutations politiques (la fin de la majorité démocrate-chrétienne), religieuses (le recul des pratiques régulières), économiques (la reprise de l'industrialisation puis le développement des services) et sociales (la fin du modèle de la famille paysanne).
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Au seuil du III e millénaire, ayant perdu ses repères traditionnels dans un monde dont l'un des aspects serait, momentanément en tout cas, le changement sinon la crise, le canton de Fribourg se cherche une nouvelle identité alors qu'il se rapproche de plus en plus des caractéristiques moyennes de la Suisse.

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Durant la Préhistoire, le territoire fribourgeois est à la fois marginal et privilégié. Aucune civilisation n'est originaire de cette région. Celle-ci a pourtant vu passer et se rencontrer toutes celles qui caractérisent les millénaires qui vont de la fonte des glaciers à la domination romaine.
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Territoire celte, le canton de Fribourg passe en même temps que le plateau suisse sous la domination de Rome. Les quatre siècles de cette domination ont laissé des traces physiques et culturelles suffisamment profondes pour marquer aujourd'hui encore le canton.
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Ces traces, la langue en est la manifestation la plus évidente, s'ajoutent sans entièrement les effacer à celles laissées par les Celtes (l'artisanat) et leurs prédécesseurs depuis les premiers chasseurs (la chasse, la cueillette) et les premiers paysans (la culture, l'élevage et les premiers métiers).
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Près de cent cinquante villas romaines ont été mises au jour dans le canton de Fribourg, une bonne partie se trouvant à l'écart des villages actuels. Malgré des différences de plans, d'aménagements et surtout d'importance, ces villas ont toutes un peu la même histoire, qui est celle des villas de l'ensemble du Plateau suisse. Erigées en général dans la seconde moitié du premier siècle de notre ère, elles appartiennent à un Romain installé en Helvétie ou à un Helvète, noble peut-être et qui a adopté le mode de vie des occupants. Plusieurs d'entre eux ont laissé leur nom à un village lorsque ce dernier s'est développé sur les vestiges du domaine (Autigny, Cournillens, Epagny, Marly ou Siviriez par exemple). Leur nombre témoigne aussi du vaste mouvement de colonisation qui attribue à chaque propriétaire un domaine oscillant entre un et dix kilomètres carrés, avec champs, prairies, forêts et les bâtiments construits au cœur de l'exploitation.
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L'ensemble constitue un petit monde capable en partie de subvenir à ses propres besoins. Légumes (le céleri, le navet, le chou, l'épinard et le fenouil sont nouveaux), fruits (les Romains diffusent la culture de la vigne), céréales et viande suffisent en général largement et les surplus sont écoulés vers la ville (Aventicum surtout) ou le vicus voisins. Les artisans produisent l'outillage et les ustensiles domestiques. Le maître fait venir les denrées méridionales et les produits de luxe qui lui manquent. Les techniques agricoles changent peu par rapport aux Helvètes, si ce n'est l'importation de bovins qui semblent plus gros que ceux du pays. La poursuite des défrichements diminue progressivement la surface forestière qui recule depuis le Néolithique.
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Toutes ces villas subissent une destruction violente dans la deuxième moitié du III e siècle mais reprennent un rythme de vie plus modeste par la suite, avant d'être abandonnées progressivement
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Le XIXe siècle Entrant à Fribourg en même temps que les troupes françaises, le 2 mars 1798, le XIX e siècle y trouve un accueil mitigé. Les résistances sont nombreuses face à un monde qui impose de plus en plus son rythme d'évolution vers le libéralisme économique et politique. Quittant difficilement une attitude de repli et de refus, Fribourg cherche progressivement à préserver ses particularités par une participation mesurée à la modernité.
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Le XXe siècle Si le XIXe siècle est pour Fribourg une période de transition entre un Ancien Régime qui s'accroche et un monde auquel le canton s'ouvre lentement, le XXe est le siècle des rattrapages. Après les difficultés des deux guerres et d'une grave dépression qu'accompagne la persistance de certaines singularités économiques et politiques, le deuxième après-guerre voit la société, la vie économique et politique fribourgeoises amorcer une série de transformations profondes et rapides.
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Avec un territoire achevé dès le milieu du XVI e siècle, le canton de Fribourg devient, par son refus de la Réforme, un bastion du catholicisme. Modéré en politique extérieure, influencé par la France, sa principale alliée, il suit l'évolution générale des régimes politiques de l'Epoque moderne vers l'absolutisme de droit divin.
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Ses richesses sont désormais l'agriculture, l'économie alpestre et le mercenariat. A sa tête, une oligarchie patricienne se renforce jusqu'à s'isoler de ses sujets, ce qui facilite sa chute en 1798.
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Le début de la Révolution française ouvre une période d'instabilité dans les cantons suisses. La censure fribourgeoise tente en vain d'enrayer le succès des idées révolutionnaires diffusées par des pamphlets et des mercenaires de retour au pays. Cette attitude contre-révolutionnaire est encouragée par les émigrés français qui arrivent bientôt, des ecclésiastiques en grande majorité, et par d'autres cantons.


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Drapeau du canton de Fribourg

Le massacre de la Garde suisse aux Tuileries, le 10 août 1792, crée une émotion profonde et le canton refuse de reconnaître la nouvelle République française. Les victoires des armées révolutionnaires sur les champs de bataille européens le rendent cependant plus prudent dès 1794.
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La menace se précise soudain en 1797, lorsque le Directoire décide l'invasion des cantons. Malgré l'occupation du sud du Jura, l'hiver 1797-1798 est pourtant relativement calme, jusqu'au 28 janvier 1798. Ce jour-là, les troupes françaises entrent dans le Pays de Vaud et proclament sa libération de la tutelle bernoise.
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L'agitation gagne alors le sud et l'ouest du canton de Fribourg et le gouvernement cède la place à des patriciens modérés. Des concessions sont même proposées le 6 février, mais il est bien trop tard. Le régime ne peut plus compter sur ses sujets, sauf dans les Anciennes Terres et quelques bailliages. De leur côté, les Français ne négocient que pour gagner du temps après leur déclaration de guerre adressée à Fribourg et à Berne, le 5 février.
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Le fragile dispositif de défense mis en place le 1er mars ne fait pas illusion longtemps. L'armée française pénètre le même jour dans le canton et, de Rue et Romont, avance sur la capitale.
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Après quelques hésitations, le gouvernement baisse les bras, pour éviter le pire. Le 2 mars 1798, en fin de matinée, les soldats du général Pijon franchissent les portes de Fribourg,
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Du V e au XI e siècle, le Haut Moyen Age voit naître une civilisation propre à l'Europe occidentale, chrétienne et féodale avant tout. Le territoire fribourgeois est englobé dans cet espace culturel en construction mais, pour la première fois peut-être, une élite régionale s'affirme et crée des pôles de pouvoir (le château, le couvent, l'église) qui commencent à donner au futur canton une structure socio-politique.
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Dès le XII e siècle, la renaissance médiévale, accélération plus que rupture, place le canton au cœur d'une Europe avec laquelle les liens et les correspondances sont nombreux. Une ville marchande s'impose peu à peu à ses petites voisines et remplace les seigneurs féodaux comme suzeraine, avant de se dégager d'une longue vassalité et entraîner tous ses bailliages vers l'indépendance et l'adhésion à la ligue des cantons suisses.
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Succédant à son père en 1152, Berthold IV devient à son tour duc de Zaehringen et recteur de Bourgogne. Mais le mariage de l'empereur Frédéric Barberousse avec Béatrice de Bourgogne, en 1156, le place dans une situation délicate de vassal de l'empereur et suzerain de l'impératrice. Un arrangement lui fait céder la Bourgogne Cisjurane en échange de droits sur Sion, Lausanne et Genève. Pour mettre peut-être de l'ordre dans ses droits anciens et nouveaux, Berthold IV est dans la région en 1157. Il affranchit le monastère d'Hauterive, fondé une vingtaine d'années plus tôt, de tout péage sur ses terres et promet à l'évêque de Lausanne de respecter ses prérogatives. C'est au cours de ce voyage, très probablement, qu'il fonde une ville nouvelle : Fribourg.
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Les archives n'ont conservé aucun document direct de cette décision et de ses motivations que les historiens cherchent du côté d'avantages stratégiques et commerciaux. Pour l'installation de sa ville à la fois nouvelle et libre, d'où son nom, il choisit une terrasse surplombant la Sarine, protégée par des falaises et des ravins. Le site relève des seigneurs de Villars et de l'abbaye de Payerne et son intérêt est complété peut-être par quelques chemins et un gué.
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En quelques années, les bâtisseurs édifient une petite ville dont le plan est simple et réserve chaque parcelle, ou chesal, à un bourgeois, probablement un petit seigneur de la région, qui y construit une maison. A l'angle nord-ouest de la ville, le donjon seigneurial est renforcé par des remparts et un fossé qui le sépare du bourg lui-même.
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L'attrait de Fribourg est assez fort pour amener rapidement une première extension vers le méandre de la Sarine. A la fin du XII e siècle, le quartier de l'Auge est intégré à la ville et fortifié à son tour.
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Dès sa fondation, en 1157, Fribourg exerce un attrait assez grand pour attirer de nombreux habitants et déborder du quartier du Bourg le long des principales voies d'accès. Pris de fait aux paroisses de Villars, de Tavel et de Guin, ces terrains en seront progressivement détachés juridiquement pour être placés sous la responsabilité de celle de la ville.
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Le premier quartier qui s'ajoute à la ville primitive est celui de l'Auge, probablement dès la fin du XII e siècle. Construites en suivant la route qui arrive de la rive droite de la Sarine, les maisons occupent peu à peu tout le méandre et un rempart protège l'ensemble, un peu en retrait du de la rivière mais en suivant sa courbe naturelle.
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Vers l'ouest et le nord, le développement se fait plus ou moins en même temps avec le quartier dit «de l'Hôpital», intégré en 1224. Une nouvelle extension suit bientôt, la dernière vers l'est, lorsque la ville prend pied sur la rive droite, en 1253-1255, avec le quartier des Forgerons. Défendu par un impressionnant réseau de fortifications, il constitue une sorte d'avant-poste en direction de la ville de Berne récemment fondée et appelée, elle aussi, à un développement important. Ce quartier témoigne surtout de la vigueur de la ville qui, à peine après un siècle d'existence, ne cesse de s'étendre et de se protéger dans une époque relativement troublée, protection qu'elle complète par un réseau de plus en plus dense et régulièrement renouvelé d'alliances avec les villes de la région (Avenches, Payerne, Morat et avant tout Berne). Une nouvelle étape est franchie quelques années plus tard, entre 1280 et 1290, avec l'annexion de toute la colline du Belseix qui dominait la ville depuis ses débuts.
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Il faut cependant attendre, après ce premier élan, la fin du XIV e et le début du XV e siècle pour que la ville achève la constitution de son territoire. C'est dans le contexte de croissance économique qui la caractérise entre 1350 et 1450 qu'elle intègre de nouveaux quartiers, portant sa population à son maximum, soit environ 5 800 habitants. Avec le quartier de la Neuveville et des Planches, Fribourg occupe dès 1392 tout le cours de la Sarine sur ses deux rives habitables. Peu après, ce sont les Places qui sont rattachées au territoire municipal et paroissial. Celui-ci a désormais atteint son extension maximale. Fortifiée sur tout son pourtour, la ville ne débordera plus de son enceinte avant le XIX e siècle. Plusieurs vues, dont celles de Grégoire Sickinger (1582) et celle de Martin Martini (1606) nous donnent une image, souvent imitée par d'autres graveurs, de ce qu'a été durant quatre siècles la ville de Fribourg.
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Dès la mort de son fondateur, en 1186, la destinée de Fribourg s'écarte de ce qui avait probablement été les intentions de celui-ci. Elle ne sera plus un point d'appui dans la politique d'extension des Zaehringen vers Lausanne et Genève, mais marquera la limite ouest de leurs possessions face à celles de l'évêque de Lausanne et de celles du comte de Savoie qui prend pied au nord du Léman au début du XIII e siècle. Berthold V ne parvient pas à renverser le cours des événements et, à sa mort en 1218, il lègue à sa sœur Anne, épouse d'Ulrich de Kybourg, une ville prospère mais convoitée. Des Kybourg aux Habsbourg Les Kybourg s'efforcent surtout de résister à la pression savoyarde et entraînent Fribourg dans une politique aventureuse marquée par plusieurs guerres. L'extension de la Savoie sous Pierre II confirme les appréhensions des Kybourg et Fribourg se retrouve isolée au milieu de fiefs relevant de la suzeraineté du «Petit Charlemagne». L'état de guerre est pratiquement permanent, d'où les fortifications dont la ville entoure ses nouveaux quartiers au fur et à mesure de leur intégration. Finalement, déjouant les calculs de la Savoie, ce sont les Habsbourg qui profitent du déclin des Kybourg. Appuyé par un clan au sein de la ville, Rodolphe de Habsbourg assure Fribourg de sa protection et négocie en parallèle le mariage de son cousin, Eberhard, avec l'héritière des Kybourg, Anne, fille de Hartmann le Jeune (1273). Endetté, le jeune couple ne tarde pas à devoir céder la ville à son protecteur et en 1277 Fribourg devient vassale des Habsbourg à un moment où la ville de Berne commence aussi à jouer un rôle et à la veille de la formation d'une ligue entre trois vallées dans les Alpes centrales.
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Durant deux siècles, en dehors de phases de paix relative, Fribourg est ainsi la cible des ennemis de ses nouveaux seigneurs. La situation est par moments d'autant plus grave que des clans divisent la ville entre ceux qui soutiennent la Savoie et ceux qui misent sur la fidélité aux Habsbourg. A chaque guerre, malgré elle, Fribourg subit les conséquences de sa vassalité : c'est à elle que les ennemis des Habsbourg s'en prennent alors que ces derniers en font parfois une base d'opérations sans forcément l'appuyer en conséquence face aux coups de main qui dévastent la région.
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Fribourg signe de nombreuses alliances avec les villes et seigneurs de la région pour assurer sa sécurité mais c'est l'alliance bernoise qui pèse le plus malgré des périodes de conflit. La situation évolue en 1353 lorsque Berne adhère à la ligue des Cantons suisses : Fribourg est désormais voisine d'une Confédération régulièrement en guerre contre les Habsbourg. Les zones d'influence et d'acquisitions respectives des deux villes s'équilibrent progressivement pour se fixer sur la Singine, l'achat de la seigneurie de Grasbourg à mi-chemin entre les deux villes (1423) marquant la concrétisation de cette relation. La conquête de l'Argovie par les cantons suisses en 1415 isole à nouveau Fribourg de son suzerain. Malgré des dangers qui éclatent lors de la guerre qu'elle subit de la part de tous ses voisins en 1447-1448, elle reste fidèle aux Habsbourg qui l'abandonnent de fait à son sort. Toute la région est dévastée et la paix de Morat (1448) contient des clauses particulièrement lourdes pour une ville dont les ressources sont épuisées. Une grave crise intérieure éclate, que le duc d'Autriche résout en 1449 en écrasant les partisans de la Savoie. Ceux-ci relèvent pourtant la tête rapidement et, en 1452, après de nouvelles violences, les autorités de la ville décident de se tourner vers la Savoie qui accepte l'hommage d'une ville convoitée depuis deux siècle et demi.
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Mais c'est désormais aux côtés de Berne que Fribourg conduit sa politique extérieure, ce qui la conduit à prendre part aux guerres de Bourgogne dans le camp des cantons suisses, contre le Téméraire et son alliée Yolande, duchesse de Savoie, suzeraine de Fribourg. Par cette décision, la ville semble prendre enfin son destin en main. Elle rompt avec trois siècles de vassalité durant lesquels elle a pu se développer, s'enrichir, s'agrandir, mais aussi se diviser gravement et subir régulièrement les inconvénients de sa fidélité à ses suzerains.
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Au lendemain d'une période troublée de son histoire et marquée par une guerre perdue contre Berne et la Savoie et une grave crise intérieure, Fribourg décide d'orienter sa politique en direction de Berne et des cantons suisses et participe, de ce fait, à la conquête de la Thurgovie en 1460. Ce choix devient décisif lors des guerres de Bourgogne.
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Le climat politique se détériore dès 1469 lorsque le duc de Bourgogne reçoit en gage, par le traité de Saint-Omer signé avec l'Autriche, des terres voisines de l'Argovie bernoise. A l'initiative de Berne qui craint de se retrouver seule face au Téméraire, les cantons passent des accords défensifs et offensifs et lui déclarent la guerre en 1474.
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Conformément à sa combourgeoisie avec Berne et à sa nouvelle politique, et contrairement aux engagements qu'impliquaient sa condition de vassale de la Savoie, Fribourg participe aux opérations contre le Grand Duc d'Occident et contre Yolande de Savoie, alliée du Téméraire et suzeraine de Fribourg. Cette décision répond aussi, s'agissant des intérêts propres à Fribourg, à la menace que pouvait représenter depuis les années 1460 le développement de la seigneurie de Jacques de Romont, parent de la duchesse de Savoie et donc dans le camp bourguignon.
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Une première conquête du Pays de Vaud permet à Fribourg de prendre part à l'occupation d'Illens, de La Roche, de Planfayon et de plusieurs villes vaudoises dont Echallens, Estavayer-le-Lac, Morat, Orbe, Romont, Rue, Surpierre, en 1475.
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Venu au secours de Jacques de Romont, Charles le Téméraire est battu une première fois à Grandson, le 2 mars 1476. Cela ne l'empêche pas de reprendre l'offensive avec le seigneur de Romont. Ils mettent le siège devant Morat soutenue par un contingent aux ordres d'Adrien de Bubenberg. Les quelques défenses installées par les Bourguignons n'arrêrent pas les Suisses qui avancent, renforcés par des détachements alliés. Ils attaquent le 22 juin 1476 et la bataille tourne au désastre pour le Téméraire et ses troupes qui sont décimées en quelques heures.
Réuni à Fribourg en juillet 1476, un congrès fixe les conditions de la paix. C'est à cette occasion que Fribourg est affranchie par sa suzeraine, obtient de ce fait l'immédiateté impériale avant d'entrer dans la ligue des cantons suisses en même temps qu'elle obtient un certain nombre de territoires qui avaient été conquis l'année précédente, seule ou en commun avec Berne.
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Egger Ph.