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vendredi 5 juin 2009

Victor Egger

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Victor Egger (14 février 1848 à Paris - 19 février 1909) était un psychologue et épistémologue français.
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Il est le fils du professeur de littérature grecque Émile Egger. Il entre à l'École normale supérieure en 1867 obtient l'agrégation de philosophie en 1872 et un doctorat de lettre en 1881. Il enseigna la philosophie et de psychologie à la Faculté des lettres de Paris à partir de 1904, après avoir été professeur au lycée d’Angers de 1872 à 1877, maître de conférence à la faculté de Bordeaux, puis professeur à la faculté de Nancy entre 1882 et 1904.
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Le philosophe Victor Egger était très connu du milieu psychiatrique pour ses études sur le langage intérieur. Egger a perçu tout l’intérêt de l’étude psychologique des EMI au cours d’une réflexion sur la durée apparente des rêves (1895). Il discute le fameux « rêve de la guillotine » de Maury (1853) qui pose le problème de la rapidité de la pensée dans le rêve. Maury, indisposé, se trouvait couché, quand il reçut sur la nuque la flèche du lit qui le tira de son sommeil, avec en mémoire un long rêve romantique dans lequel il montait sur l’échafaud, « l’esprit léger, débarrassé de la crainte d’une sensation imminente et terrible » (LeMaléfan, 2001, p.128).

Egger eut une interprétation plutôt cognitive de ce rêve, le rapprochant des impressions des noyés, et plus précisément de la mémoire panoramique lors de la noyade. Quelques exemples existent alors dans la littérature (Bergeron G., Montano, 1877), auxquels s’ajoutent ceux provenant d’accidentés rescapés et de mourants – et bientôt d’autres viendront, collectés en particulier par Egger.

Egger a donc fourni la première description scientifique de ce phénomène. Il cherche à « comprendre pourquoi, et selon quels mécanismes, l’idée d’une mort imminente peut ainsi provoquer ce qu’il appelle un sentiment vif du moi (Egger, 1896), qui ne comprend pas seulement la mémoire panoramique d’ailleurs mais aussi un sentiment de béatitude, contrant l’angoisse, et des expériences spéculaires » (LeMaléfan, 2001, p.129). Mais il donne au phénomène un caractère déjà bien particulier. Il est bien réel, rare, nullement affabulatoire ou délirant, mais également nullement « merveilleux ». Il a des points communs avec le rêve en ce qu’il est essentiellement constitué d’images, mais son vécu comme son souvenir sont marqués d’hyperlucidité et de véracité, ce que cherche à signifier le concept de moi vif. Egger a donc ouvert le débat scientifique sur un phénomène qui aurait pu virer à la légende. Ses travaux seront souvent cités jusque dans les années 1930, puis oubliés.

Son interprétation cognitive n’est pas sans rejoindre un intérêt psychanalytique, puisque cela l’amenait à s’opposer aux idées de Ribot. Egger voulait montrer qu’il y avait dans le psychisme une part inconsciente d’origine psychologique, et non physiologique comme pouvait le prétendre Ribot et d’autres. « Quelque chose existait en dehors du Moi », comme cherchait à le démontrer Egger à travers cette question sur la mémoire. Pour LeMaléfan (1995a), ces expériences peuvent tout à fait être éclairées grâce aux outils de la clinique psychanalytique, où c’est la rencontre du réel de la mort qui confronte le sujet avec un symbolique faisant office de frontière. Ces expériences seraient une opportunité pour en savoir quelque chose de la structure du sujet (LeMaléfan, 1995a, p.11) dans une tentative pour subjectiver la mort. Toutefois, les processus psychologiques présents dans ces expériences, en particulier cette forme d’onirisme lucide différent d’un délire dissocié, ne reçoivent pas encore pleinement d’explications au sein de la psychanalyse. A la suite de Jean-Pierre Valla (1992), LeMaléfan (1995a, p.15) propose d’en faire des processus quaternaires où coexistent conscience et fantasme, dans un mode spécifique de sublimation, un nouage particulier du symbolique et de l’imaginaire.

Un élément très important nous pousse encore plus à nous souvenir du travail d’Egger : son approche, et les cas qu’il décrit, ne sont pas pris dans un cadre transpersonnel ou néo-spiritualiste. C’est véritablement un autre point de départ, une prémisse moins connotée, par rapport à la trajectoire des NDE de Moody. Or, Egger avait prévenu que ces expériences courraient le risque d’être récupérées, comme c’était le cas de son temps par les spirites qui y voyaient une preuve du passage vers l’au-delà : « Il faut que les psychologues s’intéressent ce type de choses, parce qu’autrement elles vont sombrer dans le merveilleux ». LeMaléfan (1995a, p.18) parle du drame actuel où un prêt-à-penser culturel existe autour de ces expériences, faisant baigner les « experienceurs » dans un mythe sauvage. Dans les expériences récupérées par Egger à la fin du XIXe siècle, aucune ne dérive vers la mystique, toutes restent au niveau de la conviction. S’il y a aujourd’hui un « en plus » d’un discours mystique, souvent réinjecté par les chercheurs comme un des critères propres à l’EMI, on peut légitimement se demander s’il ne s’agit pas d’une couche culturelle artificielle. L’alternative qui se présente est-elle donc la progression d’une psychologie qui accepte d’apprendre de ces expériences, ou la dérive vers le merveilleux ?
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Son oeuvre
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1877 La physiologie cérébrale et la psychologie
1877 Le principe psychologique de la certitude scientifique
1880 La naissance des habitudes
1881 La parole intérieure : essai de psychologie descriptive: thèse présentée à la Faculté des lettres de Paris
1890 Science ancienne et science moderne
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Egger Ph.