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La fondation de Fribourg par le duc Bertold IV de Zaehringen, que les historiens placent en 1157, manifeste la volonté politique des Zaehringen de consolider leur puissance en établissant dans le territoire de l'Aar et de la Sarine une ceinture de villes. Le cas échéant, ils conféraient un caractère urbain à un établissement préexistant, à Soleure par exemple. Ailleurs, ils fondaient des cités sur l'emplacement d'anciennes têtes de pont, de châteaux ou de villages. C'est le cas à Berne, Berthoud, Morat et Thoune. À Fribourg, le plateau de l'actuel quartier du Bourg, défendu par ses falaises, et en l'Auge le gué de la Sarine pratiqué sans doute depuis les temps préhistoriques offraient d'intéressants avantages topographiques propices à une telle fondation.
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À l'extinction des Zaehringen, en 1218, Fribourg passe sous la domination des comtes de Kybourg qui la vendent en 1277 aux Habsbourg, ceux-ci la cédant à la Savoie en 1452. Au lendemain des guerres de Bourgogne, elle devient en 1478 ville d'empire et entre en 1481 dans la Confédération helvétique. La Réforme protestante l'isole ensuite comme une forteresse du catholicisme au sein de la république protestante de Berne.
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Grâce à une intelligente politique d'alliances, la cité devint le centre d'une petite république par le biais d'acquisitions et de conquêtes opérées surtout aux XVe et XVIe siècles.
Le Canton de Fribourg : 500 ans d'histoire
Le 22 décembre 1481, grâce à l'action conjuguée d'un médiateur et fin politicien, l'obwaldien Nicolas de Flue (1417-1487), et d'un diplomate de talent, le soleurois Jean de Stall, Fribourg et Soleure sont reçus dans la Confédération aux côtés des huit anciens cantons de Uri, Schwyz, Unterwald, Zürich, Berne, Lucerne, Glaris et Zoug. Stans, où siégeait la Diète helvétique, n'était pas éloigné du Ranft, où Frère Nicolas vivait en ermite: un messager, messire Heimo servit d'intermédiaire, en sorte que "le saint vivant", bien renseigné qu'il était, n'eut pas besoin de se rendre en personne dans la capitale de Nidwald. Ses conseils apaisèrent la vive querelle mettant aux prises les cantons villes, favorables à l'adoption des deux nouveaux candidats, et les cantons campagnes, qui s'y opposaient par crainte d'un déséquilibre des forces au sein de l'alliance.
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Fribourg et Soleure remercièrent l'homme de paix. Centres économiques d'importance, n'étaient-ils pas heureux d'assurer leur sécurité en liant leur destin à l'une des puissances militaires les plus redoutables de l'époque ?
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Pour Fribourg, 1481 marque la fin de l'ère médiévale. Le "bourg libre" des Zaehringen entre dans une Confédération, certes plus jeune mais puissante. Aux trois siècles des franchises, droits et immunités, qui caractérisent les libertés urbaines de la féodalité (1157-1481), succèdent les trois siècles du principe d'autorité (1481-1781). Celui-ci s'affirme d'abord territorialement, par une extension vers l'Ouest et le Sud (Broye, Glâne, Gruyère, Veveyse), puis confessionnellement, par le refus de la Réforme, enfin politiquement, par l'institution du patriciat, système oligarchique qui réserve le pouvoir à quelques familles privilégiées (nobles et grands bourgeois).
S'accompagnant d'une mainmise sur les charges les plus lucratives de L'Etat, ainsi que d'une ingérence progressive dans les affaires communales et paroissiales, le régime patricien suscite une vive opposition des paysans, des bourgeois ordinaires et même des nobles. Cette hostilité est encouragée par les idées modernes de liberté, d'égalité et de démocratie, qui font jour au dix-huitième siècle, et plus particulièrement dès 1781 : c'est la "Révolution de Chenaux". Contesté dès le dix-huitième siècle, l'ancien Régime "Tout pour le peuple, rien par le peuple" - et alors ébranlé, avant de s'écrouler en trois temps : 1798, par l'arrivée des troupes révolutionnaires françaises ; 1830, sous le coup de la "Journée des bâtons" (2 décembre) ; 1847, par l'effondrement du Sonderbund, "alliance séparée" des cantons catholiques, tenant de la "Vieille Suisse" hostile à l'industrialisation et à toute centralisation.
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S'accompagnant d'une mainmise sur les charges les plus lucratives de L'Etat, ainsi que d'une ingérence progressive dans les affaires communales et paroissiales, le régime patricien suscite une vive opposition des paysans, des bourgeois ordinaires et même des nobles. Cette hostilité est encouragée par les idées modernes de liberté, d'égalité et de démocratie, qui font jour au dix-huitième siècle, et plus particulièrement dès 1781 : c'est la "Révolution de Chenaux". Contesté dès le dix-huitième siècle, l'ancien Régime "Tout pour le peuple, rien par le peuple" - et alors ébranlé, avant de s'écrouler en trois temps : 1798, par l'arrivée des troupes révolutionnaires françaises ; 1830, sous le coup de la "Journée des bâtons" (2 décembre) ; 1847, par l'effondrement du Sonderbund, "alliance séparée" des cantons catholiques, tenant de la "Vieille Suisse" hostile à l'industrialisation et à toute centralisation.
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Les deux siècles de l'époque contemporaine (1781 à nos jours) débutent ainsi par une période fort agitée, expression du difficile passage à la démocratie libérale et aux libertés individuelles, garanties finalement par les constitutions fédérales de 1848 et 1874, ainsi que par les constitutions cantonales de 1831, 1848 et 1857. La stabilité et la paix retrouvées, Fribourg et la Suisse s'appliquent désormais à gérer au mieux leurs affaires à travers "le changement dans la continuité" : l'évolution supplante la révolution. C'est dans un tel climat que la démocratie, d'abord essentiellement représentative et volontiers autoritaire, devient peu à peu semi-directe, pluraliste et participative par l'introduction et l'extension des droits populaires (initiative législative en 1921, référendum financier en 1945), la représentation proportionnelle au Grand Conseil (1921) venant parfaire le fameux consensus d'aujourd'hui, compromis visant à satisfaire autant que possible tous les besoins légitimes et aspirations profondes des citoyens.
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Du bourg fortifié à la solidarité confédérale
En devenant membre du Corps helvétique, Fribourg adhère au Convenant de Stans, pacte fédéral de nonagression et d'assistance mutuelle, signé en 1481 précisément. Ce faisant, le nouveau canton renforce certes sa propre sécurité, mais contribue aussi à consolider militairement l'alliance des dix Etats. La forteresse des ducs de Zaehringen, merveilleusement située dans un bras de la Sarine, dont les falaises protègent la cité de trois côtés, représente un ensemble architectural impressionnant. Considérée comme inexpugnable, elle restera inviolée jusqu'en 1798. En outre, l'organisation militaire de la cité fait de chaque bourgeois un soldat dont le poste au rempart est fixé. Territorialement, la ville et ses environs se composent de quatre quartiers, dits bannières, commandés chacun par un banneret. Artillerie et cavalerie complètent cet ensemble dont certaines unités participent, aux côtés des confédérés, à la bataille de Morat
(1476). Charles le Téméraire vaincu puis tué (1477), les Fribourgeois sollicitent des vainqueurs la conversion de leur alliance occasionnelle en alliance perpétuelle.
(1476). Charles le Téméraire vaincu puis tué (1477), les Fribourgeois sollicitent des vainqueurs la conversion de leur alliance occasionnelle en alliance perpétuelle.
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Pour Fribourg comme pour la Confédération, les Temps modernes (1481-1781) sont l'époque par excellence du mercenariat et du service étranger, déversoir du trop-plein démographique. Le service de la France est le plus coté par ceux qu'un ambassadeur royal appelle "Les Gascons de la Suisse". Leur valeur amène le roi à les tenir près de lui. Par le truchement de certaines familles, la noblesse fribourgeoise devient donc propriétaire de plusieurs régiments de la Garde royale. La bravoure et la fidélité des gardes ne sont pas une légende. Elles se vérifient lors de la journée tragique du 10 août 1792 : intrépides, ils luttent pied à pied et versent leur sang au palais des Tuileries.
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La période de troubles qui ouvre l'époque contemporaine (1781 à nos jours) annonce bel et bien la fin de la grande aventure du service étranger. Le 10 août a valeur de symbole : démocratie et absolutisme sont incompatibles. Au gré des révolutions et contre-révolutions, les régiments au service de France, supprimés au lendemain du massacre des Tuileries, sont rétablis (1803, 1816) puis définitivement abolis (1830, 1848).
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Nombre de fribourgeois s'engagent alors dans la Légion étrangère, créée en 1831 et d'abord commandée par un suisse, le colonel Stoffel, d'Arbon. D'autres continueront de servir à Naples, ou dans la Garde Suisse du pape, à ce jour dernier témoin d'une longue tradition.
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Une autre tradition, celle de la souveraineté militaire des cantons, s'efface peu à peu. Dès 1848, la Fédération d'Etats devenant Etat fédératif, la centralisation s'accélère, malgré oppositions et refus. Une mesure judicieuse, la création de régiments cantonaux - à Fribourg, le régiment 5 en 1875, puis le régiment 7 en 1907 - évite un blocage. Les examens pédagogiques des recrues créent entre cantons une émulation qui stimule l'école primaire fribourgeoise : en 1902, l'analphabétisme a pratiquement disparu. Les deux guerres mondiales mettent une nouvelle fois en évidence la sûreté des troupes fribourgeoises. Aujourd'hui, le canton participe pleinement à l'effort de défense totale.
Fribourg en Europe et dans le monde
Fribourg en Europe et dans le monde
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Fribourg-en-Nuithonie et ses soeurs aînées Fribourg-en-Brisgau, Offenburg, Villingen, Rheinfelden, Neuchâtel, Berthoud, Morat, Berne, Thoune, Breisach am Rhein, Kirchheim unter Teck et Lenzingen, autant de villes nées, au onzième et douzième siècles, de la pioche des ducs bâtisseurs, les Zaehringen. La dynastie éteinte, les Kybourg sont leurs héritiers et continuateurs sur la rive gauche du Rhin. L'Autriche puis la Savoie leur succèdent comme suzerains de Fribourg. Mais dès 1403, un traité de combourgeoisie lie Fribourg et Berne, ce dernier attirant son voisin occidental dans l'orbite helvétique.
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La Réforme, au seizième siècle, menace d'anéantir la Confédération. Fribourg reste dans la vieille foi et se trouve isolée en terre protestante. Il compense son enclavement par des alliances avec les cours catholiques : L'Escurial, Versailles, Vienne et Rome évidemment. Le pape Jules II n'a-t-il pas déclaré les Fribourgeois "défenseurs de la liberté de l'Eglise"? Sans doute, mais Fribourg demeure un partenaire loyal des Confédérés. C'est un protestant, le vaudois Abraham Ruchet, qui le dit au début du dix-huitième siècle, avant même la fin des hostilités confessionnelles des deux guerres de Villmergen au cours desquelles Fribourg reste neutre.
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Loyauté et prudence expliquent le rôle très ancien de Fribourg comme capitale diplomatique.
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Les fribourgeois passent pour les "Salomons de la Suisse". Dès 1476, au lendemain de la bataille de Morat, vainqueurs et vaincus se retrouvent sur les bords de la Sarine pour négocier une paix honorable. Fribourg en profite pour exprimer le voeu d'entrer dans la Confédération. En 1516, c'est à Fribourg encore qu'après Marignan (1515) Suisses et Français signent la Paix perpétuelle, marquant le début de la neutralité helvétique. En 1564, l'alliance franco-suisse y est renouvelée et en 1803, la Diète s'y réunit pour recevoir l'Acte de médiation signé à Paris avec Bonaparte et mettant fin à la guerre civile entre les Confédérés.
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Hommes de paix et bons soldats tout à la fois, les Fribourgeois contribuent à peupler le monde.
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L'émigration est certes militaire, mais aussi civile. Celle-ci est quasi universelle, même si les Etats voisins, la France surtout, sont les principaux pays d'accueil : Suisses d'église et de porte assurément, mais aussi paysans et artisans, fabricants et négociants en fromage, missionnaires vers les lointains continents, étudiants. Pendant longtemps, Fribourg-en-Brisgau sera l'université des catholiques suisses.
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Quant à l'émigration dite de peuplement, deux faits suffisent à en souligner l'importance ou l'intérêt. C'est en 1665 qu'est fondé au Canada "Le Canton des Suisses", dénomination actuelle d'une région du Québec, alors baptisée "Canton des Suisses fribourgeois". Pour sa part, Nova Friburgo, cité brésilienne, voit le jour en 1819 par le départ, à Estavayer-le-Lac et à Bâle, de plus de deux mille émigrants. Le Canada et le Brésil ont gardé quelque chose de fribourgeois à travers les siècles.
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Aujourd'hui, les Fribourgeois de l'extérieur, qui sont au nombre de 80'000, constituent ce qu'on appelle le 8ème district du canton. Ils se regroupent au sein de l'Association Joseph Bovet, du nom du prêtre barde gruérien dont les mélodies populaires sont encore des plus vivantes dans le coeur de tous les fribourgeois.
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Cette association, fondée en 1957, compte plus de 4'000 membres et a son siège au Chalet des Colombettes, à Vuadens. Elle est le trait d'union entre les 37 cercles fribourgeois de Suisse et de l'étranger.
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Le but de l'association est de réunir les Fribourgeois disséminés hors du canton, de cultiver l'amitié entre eux et de maintenir les coutumes et traditions du pays de Fribourg. L'association organise tous les 3 ans, en terre fribourgeoise, un grand rassemblement des Fribourgeois du dehors.
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Mais son rayonnement actuel en Europe et dans le monde, Fribourg le doit essentiellement à son université. Nombreux en effet sont les intellectuels des cinq continents qui ont emporté dans leur pays, après quelques semestres passés sur les bords de la Sarine, un peu de "l'esprit" de Fribourg.
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Les travaux et les jours : une économie en expansion
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Geste symbolique de gratitude : reçu dans la Confédération, Fribourg fait don à Nicolas de Flue d'une belle pièce de drap. La ville des Zaehringen, forte alors de cinq à six mille habitants, chiffre élevé pour l'époque, est l'un des principaux centres de la production textile de Suisse et d'Europe. Mais le passage de l'élevage ovin (pour la laine, matière première) à l'élevage bovin (pour fabriquer du fromage), le déplacement des grands axes commerciaux (foires), les luttes confessionnelles et le succès du Service étranger provoquent ou accélèrent le déclin économique de la grande cité drapière. En 1800, la capitale fribourgeoise ne compte guère plus d'habitants qu'en 1481. Aux dix-neuvième et vingtième siècle, la méfiance de la classe dirigeante envers l'industriel et plus encore les succès indéniables de l'agriculture retardent l'avènement et l'essor de l'économie moderne à Fribourg, malgré une tentative, dans les années 1870, d'une première industrialisation, sous l'impulsion de Weck-Reynold.
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À la fin du siècle passé et au début de celui-ci, un double fait mérite une attention particulière : la création par Georges Python, futur fondateur de l'université, des deux grandes régies d'Etat : les
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Entreprises
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Electriques Fribourgeoises et la Banque de l'Etat. Dès lors, des liens fort étroits existent entre ces trois institutions publiques, les deux premières contribuant régulièrement à financer la Haute Ecole, formule heureuse qui a permis d'agrandir à plusieurs reprises les bâtiments universitaires, récemment encore avec l'aide de la Confédération et de l'industrie privée.
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Pour dresser un tableau de l'état et de l'évolution de l'économie durant le dernier quart de siècle, le plus simple est de passer en revue certaines données statistiques qui sont révélatrices. 65'403 emplois à pleintemps dans le canton en 1965 dont 16'454 dans le secteur primaire. En 1995 88087 emplois dont 7'516 dans le secteur primaire. Ces chiffres pour montrer le passage d'un canton essentiellement rural à un canton où les activités économiques sont mieux diversifiées.
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L'évolution économique du canton de Fribourg apparaît également dans le volume des constructions et dans le nombre des voitures de tourisme. 1955 : 51 mio de francs pour la construction; 1965 : 283 mio; 1975 : 541 mio; 1979 : 586 mio; 1994 : 1,515 milliard. Fribourg a su rattraper son retard dans le domaine des équipements collectifs. La motorisation a suivi une courbe semblable : 8'325 voitures de tourisme en 1958, 34'213 en 1970, 62'370 environ en 1980 et 118'283 en 1996.
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Enfin, le tourisme et l'hôtellerie jouent un rôle très important pour le développement de la Gruyère, de la Veveyse, du Lac, de la Singine et de la Région de Fribourg, notamment. 133'000 nuitées d'hôtel en 1955 contre 252'791 20 ans plus tard et 300'338 en 1997. Quant à la para-hôtellerie, elle a passé de 345'000 nuitées en 1966 à 709'000 en 1975 et 1'434'330 en 1996.
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Trois conclusions s'imposent à la vue de ces chiffres : tout d'abord, le vigoureux développement du canton durant les trente dernières années ; ensuite, une continuité de l'expansion en raison de besoins de rattrapage qui ont été satisfaits; enfin l'amorce d'une prospérité que l'avenir confirmera, la volonté aidant.
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Fribourg, qui a réussi son "décollage" économique, a néanmoins su sauvegarder ses traditions culturelles et ses valeurs spirituelles, de telle sorte que le canton est bien placé, dans la mosaïque suisse, pour occuper la place de médiateur que la géographie lui a désignée au carrefour des activités de toutes sortes, en vue d'allier la qualité de la vie au développement quantitatif.
Au carrefour des langues et des cultures
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Exact point de rencontre où interfèrent les influences germanique et latine, alémanique et romande, allemande et française, Fribourg est un pont culturel jeté sur la Sarine entre le nord et le sud de l'Europe.
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Bertold IV de Zaehringen n'était-il pas Souabe par son père et bourguignon par sa mère? La Suisse ne s'estelle pas formée et maintenue entre le Rhône et le Rhin, indépendamment des langues, des confessions, des mentalités et des intérêts économiques divergents ? Fribourg, Suisse en miniature, reflète ici encore le passé et le présent de la Confédération. Bien plus, Fribourg est à cet égard, historiquement, un novateur : 1481 marque l'entrée du premier canton romand dans l'alliance helvétique.
Fribourg adopte donc l'allemand comme langue officielle, mais sans l'imposer à ses administrés de la campagne. En ville, certaines familles germanisent leur nom : citons les Bourquinet devenues Burgknecht, les Cugniet-Weck, les Dupasquier-von der Weid, les Monney-Müller, les Théraulaz-Thurler et les Tornare- Dreyer. Ce qui ne signifie pas nécessairement, pour elles, un changement effectif d'idiome. D'ailleurs, à l'apogée de la Civilisation française, au dix-huitième siècle, un mouvement inverse se dessine; les Burgknecht se transforment en Bourgknecht, et les von Lenzburg en de Lenzbourg. Enfin, le français est consacré langue officielle en 1798 et 1830, époque où s'imposent la démocratie moderne et, avec elle, le principe majoritaire. Aujourd'hui, la paix linguistique règne. La Charte des langues, promulguée en 1968 par l'institut fribourgeois fondé en 1957, met le français et l'allemand sur un véritable pied d'égalité. Le Grand Conseil en a ratifié le principe en automne 1990.
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Ville d'études et canton universitaire, Fribourg n'a pourtant guère donné à la Suisse des écrivains d'une stature exceptionnelle, mis à part trois exemples frappants par leur dimension européenne : Pierre Canisius, jésuite du XVIe siècle, fut l'auteur d'un nouveau catéchisme et le fondateur du Collège St-Michel. Célèbre dans toute l'Europe et homme d'église écouté, il consacra une bonne partie de sa vie à former la jeunesse.
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Le Père Girard (1765-1850), cordelier et préfet des écoles de Fribourg, fut l'un des précurseurs de la pédagogie moderne. Il développa l'enseignement simultané, la méthode active, le travail en groupes, l'enseignement des langues étrangères et la formation des instituteurs dans des écoles normales.
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Gonzague de Reynold (1880-1970) fut un poète doublé d'un historien et d'un penseur. Chantant d'abord "les cités et pays suisses", notamment "le génie de Berne et l'âme de Fribourg", il s'attacha ensuite à la "formation de l'Europe", oeuvre monumentale de synthèse historique, puis livra dans ses "mémoires" une sagesse qui puise sa source à Cressier, terre fribourgeoise au confluent des langues et des cultures.
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À la fin du Moyen Age ainsi qu'au 16e et 17e siècle, Fribourg connut une éclosion artistique de premier ordre dans la sculpture, la peinture et l'architecture. Maisons, fontaines, statues, retables et peintures font qu'aujourd'hui Fribourg reste l'un des ensembles médiévaux les mieux conservés d'Europe. Noms et dates sont fastidieux. Que le promeneur découvre donc lui-même rues, ponts, chapelles, églises et enseignes de la Vieille Ville dont le charme alterne au rythme des saisons ! Aujourd'hui encore, les peintres fribourgeois exposent chaque année au Musée d'Art et d'Histoire.
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Fribourg et chant sont peut-être synonymes depuis que l'Abbé Bovet, chantre du "Pays de Fribourg", a su exprimer le goût profond des Fribourgeois pour la musique en général et l'art vocal en particulier. Le canton possède plus de 200 choeurs et sociétés de chant. Le Conservatoire est un pôle d'attraction dans l'engouement de la jeunesse pour les études musicales.
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Autour des années 80, Fribourg a vu se développer toute une série de manifestations culturelles importantes, dont l'ambiance dépasse longuement les frontières cantonales voire nationales.
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C'est ainsi que les amateurs de cinéma, de musique sacrée, chorale et instrumentale, de folklore, de guitare classique, de jazz, d'expression artistique contemporaine sont comblés par de nombreux festivals qui se déroulent à Fribourg tout au long de l'année.
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Ce panorama culturel serait vain sans la gastronomie, art mineur mais art tout de même.
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Fribourg y excelle et mieux que longues phrases, l'énumération du traditionnel menu de bénichon sera le point d'orgue invitant les Confédérés à mieux goûter un pays qui a la cuisine qu'il mérite: cuchaule, beurre, moutarde de bénichon, bouillon - bouilli, raves et carottes - ragoût d'agneau aux gros raisins et poires à botzi - jambon, saucisson, choux et haricots - gigot d'agneau, pommes-purée et salade de carottes rouges - corbeille de fruits de la ferme - crèmes de Gruyère et petits fruits - beignets, cuquettes, croquets, pains d'anis et bricelets....
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Hors ce menu pantagruélique, il convient plus raisonnablement de relever que Fribourg est le berceau du célèbre fromage de Gruyère et des plats cuisinés dont il constitue la base (la fondue, par exemple). Enfin, outre les savoureuses spécialités de son terroir, le Pays de Fribourg offre une palette alléchante de restaurants variés, pour tous les goûts et toutes les bourses. Vraiment, un pays où manger est un réel plaisir !
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Fribourg, ville touristique : un rayonnement mondial
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Ville moyenne d'environ 33'000 habitants (80'000 dans l'agglomération), capitale du canton suisse du même nom, Fribourg est située dans la moitié ouest de la Suisse, sur les principales liaisons du réseau autoroutier et ferroviaire de notre pays.
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Fribourg se trouve sur la limite des langues française et allemande, elle est donc bilingue à raison de 75 % de francophones pour 25 % d'alémaniques.
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Bien que petite de taille, la ville de Fribourg est importante en raison de sa fonction de centre administratif de toute une région, et surtout de la présence en ses murs de nombreux sièges de sociétés internationales.
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Elle dispose en outre de tous les services d'une grande ville. Son rayonnement international lui vient de sa vocation de centre d'étude, dû à ses nombreux instituts d'éducation et à son université catholique comptant, en 1997, pas moins de 8'700 étudiants venus des cinq continents.
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La ville est également dotée d'un secteur industriel très diversifié, où la production alimentaire prédomine, lui assurant une vie économique active.
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Fribourg est une des plus importantes villes d'art de Suisse. Le périmètre de la ville ancienne, classé monument historique dans sa totalité, constitue le plus vaste ensemble médiéval du pays. Il comprend des églises, des monuments publics, des fontaines et pas moins de 1'000 maisons bourgeoises, dont 200 maisons façades gothiques, formant un tout cohérent et très bien conservé.
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Chaque année, de nombreux visiteurs viennent à Fribourg y admirer les oeuvres marquantes de l'art médiéval et religieux de Suisse, qu'elle expose dans ses églises et ses musées, ou pour participer aux nombreuses manifestations de sa riche vie culturelle.
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Fribourg sert enfin de lieu de séjour idéal pour la visite des nombreux buts d'excursions du canton (La Gruyère, la région des lacs) et des principaux hauts lieux touristiques de la Suisse occidentale et centrale.
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À visiter à Fribourg
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La ville ancienne
Les vieux quartiers à visiter sont essentiellement ceux du Bourg, de l'Auge et de la Neuveville datant du XIIe et XVIIe siècle. Fribourg a su conserver un ensemble médiéval unique en Europe, et peut-être au monde. Cet ensemble comprend des églises, des monuments publics, des fontaines de Geiler et Gieng et, surtout, un millier de maisons bourgeoises formant un tout cohérent, intégré et bien conservé dans un site pittoresque et tourmenté, surplombant la profonde vallée de la rivière "Sarine".
Les vieux quartiers à visiter sont essentiellement ceux du Bourg, de l'Auge et de la Neuveville datant du XIIe et XVIIe siècle. Fribourg a su conserver un ensemble médiéval unique en Europe, et peut-être au monde. Cet ensemble comprend des églises, des monuments publics, des fontaines de Geiler et Gieng et, surtout, un millier de maisons bourgeoises formant un tout cohérent, intégré et bien conservé dans un site pittoresque et tourmenté, surplombant la profonde vallée de la rivière "Sarine".
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La Cathédrale St-Nicolas
Érigée entre 1182 et 1490, la Cathédrale de St-Nicolas est de style gothique rayonnant, de type basilical à piliers, doté d'une massive tour frontale, possédant un riche décor architectural et de précieux témoins de différentes époques. Les vitraux, créés par le peintre polonais Mehoffer entre 1896 et 1936, constituent l'un des ensembles les plus importants du continent européen dans le domaine du vitrail religieux Art Nouveau. L'ensemble est aujourd'hui complété par des oeuvres du peintre français Alfred Manessier. Les orgues réunissent les caractères classiques et romantiques. L'ensemble est l'oeuvre du facteur d'orgues local Aloys Mooser, 1824-34. Cet instrument acquit très vite une réputation internationale qui attira des musiciens célèbres tels que Franz Liszt et Anton Bruckner. Remarquable mise au tombeau du XVe siècle. La tour, haute de 74m, comportant un escalier en vis de 365 marches, est la création la plus originale du genre pour l’époque gothique tardive en Suisse.
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Érigée entre 1182 et 1490, la Cathédrale de St-Nicolas est de style gothique rayonnant, de type basilical à piliers, doté d'une massive tour frontale, possédant un riche décor architectural et de précieux témoins de différentes époques. Les vitraux, créés par le peintre polonais Mehoffer entre 1896 et 1936, constituent l'un des ensembles les plus importants du continent européen dans le domaine du vitrail religieux Art Nouveau. L'ensemble est aujourd'hui complété par des oeuvres du peintre français Alfred Manessier. Les orgues réunissent les caractères classiques et romantiques. L'ensemble est l'oeuvre du facteur d'orgues local Aloys Mooser, 1824-34. Cet instrument acquit très vite une réputation internationale qui attira des musiciens célèbres tels que Franz Liszt et Anton Bruckner. Remarquable mise au tombeau du XVe siècle. La tour, haute de 74m, comportant un escalier en vis de 365 marches, est la création la plus originale du genre pour l’époque gothique tardive en Suisse.
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Eglises des Cordeliers (Bourg) et des Augustins (Auge)
Contiennent d'importants chefs-d’oeuvre de l'art religieux de Suisse, dont le Retable des Maîtres à l'Oeillet (1480; Cordeliers), l'oeuvre la plus considérable et la plus importante de la peinture suisse de la seconde moitié du XVe siècle. Retable de Furno, Retable de Hans Fries (2 volets)
Contiennent d'importants chefs-d’oeuvre de l'art religieux de Suisse, dont le Retable des Maîtres à l'Oeillet (1480; Cordeliers), l'oeuvre la plus considérable et la plus importante de la peinture suisse de la seconde moitié du XVe siècle. Retable de Furno, Retable de Hans Fries (2 volets)
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Le Musée d'Art et d'Histoire, Rue de Morat
Composé de plusieurs sections, le musée offre un vaste panorama de l'histoire de Fribourg, une riche collection de sculptures médiévales de Suisse, ainsi que de nombreuses expositions temporaires.
Le Musée d'Histoire Naturelle, Ch. du Musée
Exposition permanente de zoologie (faune indigène et du monde entier), de cristaux, d'échantillons de roches, de géographie. Expositions temporaires nombreuses et variées.
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Composé de plusieurs sections, le musée offre un vaste panorama de l'histoire de Fribourg, une riche collection de sculptures médiévales de Suisse, ainsi que de nombreuses expositions temporaires.
Le Musée d'Histoire Naturelle, Ch. du Musée
Exposition permanente de zoologie (faune indigène et du monde entier), de cristaux, d'échantillons de roches, de géographie. Expositions temporaires nombreuses et variées.
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Le Musée suisse de la marionnette, Place Petit-St-Jean
Présentation des marionnettes suisses et étrangères, contemporaines et anciennes (marionnettes à gaine, tiges, fils, ombres, décors)
Présentation des marionnettes suisses et étrangères, contemporaines et anciennes (marionnettes à gaine, tiges, fils, ombres, décors)
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Banque Cantonale de Fribourg, Bd de Pérolles
Bâtiment commercial, témoin de l'architecture contemporaine, réalisation de l'architecte tessinois Mario Botta
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Bâtiment commercial, témoin de l'architecture contemporaine, réalisation de l'architecte tessinois Mario Botta
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Espace Musée Jean Tinguely / Niki de St. Phalle
Oeuvres représentatives de la production des deux artistes
Oeuvres représentatives de la production des deux artistes
Musée de la Machine à coudre et des objets insolites, Grand Rue
Exposition dans un bâtiment magnifique du XIIe siècle
Exposition dans un bâtiment magnifique du XIIe siècle
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Nombreuses galeries d'art et antiquaires dans la vieille ville.
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Fontaine Jo Siffert, Grand-Places
Sculpture mobile de l'artiste fribourgeois Jean Tinguely, en hommage au coureur automobile Jo
Siffert.
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Sculpture mobile de l'artiste fribourgeois Jean Tinguely, en hommage au coureur automobile Jo
Siffert.
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Fribourg - Brève chronologie historique
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1157 Le Duc Bertold IV de Zaehringen fonde la ville de Fribourg-en-Nuithonie
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1403 Combourgeoisie de Fribourg et Berne
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1476 Bataille de Morat (22 juin) et Congrès de Fribourg (25 juillet-12 août); Fribourg demande à entrer dans la Confédération
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1481 Fribourg et Soleure sont reçus dans la Confédération helvétique (22 décembre)
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1516 Paix perpétuelle, dite de Fribourg, entre la France et les cantons suisses (29
septembre)
septembre)
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1564 Renouvellement de l'alliance française à Fribourg
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1781 La "Révolution de Chenaux" ébranle le régime patricien (mai)
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1798 La prise de Fribourg par les troupes françaises provoque la chute, temporaire, du
patriciat
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patriciat
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1803 Siégeant à Fribourg, la Diète reçoit l'Acte de Médiation qui rétablit les cantons et la
paix entre les Confédérés (4 juillet)
paix entre les Confédérés (4 juillet)
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1814-15 Rétablissement du patriciat
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1830 La "Journée des bâtons" entraîne la chute définitive du patriciat (2 décembre)
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1870 Première phase de l'industrialisation de la ville
.1874 Arrivée du Chemin de Fer
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1889 Fondation de l'Université de Fribourg
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1900 Première extension de la ville de l'époque moderne
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1960 Début de la seconde vague de l'expansion économique
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1971 Création de la zone protégée de la ville destinée à la sauvegarde de l'ensemble des
quartiers anciens
quartiers anciens
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1981 500e anniversaire de l'entrée du Canton de Fribourg dans la Confédération Helvétique
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1991 700e anniversaire de la Confédération Helvétique
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1998 150e anniversaire de l'Etat Fédéral (Constitution de 1848), diverses expositions et
animations
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animations
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Egger Ph.