Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

lundi 19 octobre 2009

Les riches ont volé l’économie

.
Bloomberg rapporte que les plus proches assistants du Secrétaire au Trésor, Tim Geithner, ont gagné des millions de dollars par an en travaillant pour Goldman Sachs, Citigroup et d’autres firmes de Wall Street. Bloomberg ajoute que pas un seul de ces assistants n’a été confronté à une confirmation par le Sénat. Pourtant, ils supervisent les versements de centaines de millions de dollars, puisés dans les fonds des contribuables, à leurs anciens employeurs.

Ces cadeaux qui représentent des [centaines de] milliards de dollars de l’argent des contribuables ont fourni aux banques une abondance de capitaux à bas coût qui ont stimulé leurs profits, tandis que les contribuables qui ont fourni ce capital sont de plus en plus nombreux au chômage et sans abri.

JPMorgan Chase a annoncé avoir gagné 3,6 milliards de dollars au cours du troisième trimestre de cette année.

Goldman Sachs a gagné tant d’argent au cours de cette année de crise économique que des bonis énormes sont dans les tuyaux. L’Evening Standard de Londres rapporte que les « 5.500 employés londoniens » de Goldman Sachs « peuvent s’attendre à des enveloppes d’environ 500.000 (575.000 €) livres chacun. Les cadres supérieurs obtiendront des bonis de plusieurs millions de livres chacun, avec le plus gros bonus qui atteindra 10 millions de livres (11,5 millions €). »

Dans l’éventualité où les banksters n’arrivent pas à trouver le moyen de profiter de ces richesses, le Financial Times propose un nouveau magazine : « Comment Les Dépenser ».

Les détaillants new-yorkais prient pour en avoir un peu, alors qu’ils subissent un taux de vacance de 15,3% sur la Cinquième Avenue [L’une des principales artères de Manhattan]. Le statisticien John Williams (shadowstats.com) rapporte que les ventes au détail ajustées de l’inflation ont baissé au niveau d’il y a dix ans : « Virtuellement 10 années de croissance réelle des ventes au détail ont été détruites dans cette dépression qui se poursuit toujours ».

Pendant ce temps, le nombre d’occupants des foyers pour sans abri de New York a atteint le record de 39.000, dont 16.000 enfants.

Le gouvernement de New York City est tellement submergé qu’il débourse 90 dollars [60€] la nuit par appartement pour louer des nouveaux appartements invendus en faveur des sans abri. Prêt à tout, le gouvernement de la ville propose aux sans abri des billets d’avion en aller simple s’ils quittent la ville. Il fait payer un loyer aux résidents qui ont un emploi. Un mère isolée qui gagne 800 dollars [540 €] par mois paye 336 € [225 €] de loyer dans un foyer.

Le chômage de longue durée est devenu un problème grave dans tout le pays, doublant le taux de chômage officiel de 10% à 20%. Aujourd’hui, des centaines de milliers d’Américains supplémentaires commencent à sortir des allocations de chômage prolongées. Le chômage élevé a fait de 2009 une année record pour le recrutement militaire.

Un nombre record d’Américains, plus d’un sur dix, dépend de l’aide alimentaire. Les défaut de remboursement de prêts immobiliers augmentent au fur et à mesure que les prix de l’immobilier chutent. Selon Jay Brinkmann de la Mortage Bankers Association, les pertes d’emploi ont étendu le problème des prêts à risque aux prêts à taux fixe. Au champ de foire de Wise, en Virginie, 2.000 personnes faisaient la queue pour des soins dentaires et médicaux gratuits.

Tandis que les Etats-Unis hâtent les plans de la bombe dernier cri anti-bunker et que le Président Obama s’apprête à envoyer 45.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, 44.789 Américains meurent chaque année par manque de traitement médical. Les Gardes Nationaux disent qu’ils préfèreraient affronter les Taliban que l’économie américaine.

Il ne faut pas s’en étonner. En plein milieu du pire chômage depuis la Grande Dépression, les entreprises étasuniennes continuent de délocaliser les emplois et de remplacer les employés américains restants par des étrangers moins bien payés munis de visas de travail.

La délocalisation des emplois, les subventions aux riches banquiers et les déficits causés par les guerres détruisent la valeur du dollar américain. Depuis le printemps dernier, le dollar américain a perdu rapidement de sa valeur. La devise de la superpuissance hégémonique a décliné de 14% par rapport au Pula du Botswana, de 22% par rapport au réal brésilien et de 11% par rapport au rouble. Une fois que le dollar aura perdu son statut de devise de réserve, les Etats-Unis seront incapables de payer leurs importations ou de financer les déficits budgétaires du gouvernement.

La délocalisation des emplois a rendu les Américains extrêmement dépendants des importations, et la perte de pouvoir d’achat du dollar érodera un peu plus les revenus des Américains. Au fur et à mesure que la Réserve Fédérale est obligée de monétiser les émissions de dette du Trésor, l’inflation aux Etats-Unis s’affermit. A part pour les banksters et PDG qui délocalisent, il n’y a aucune source de demande de la part des consommateurs pour emmener l’économie des Etats-Unis.

Le système politique est peu réceptif envers le peuple américain. Il est monopolisé par une poignée de groupes d’intérêts puissants qui contrôlent les contributions des campagnes électorales. Les groupes d’intérêts ont exercé leur pouvoir afin de monopoliser l’économie pour leur propre bénéfice ; que le peuple américain aille se faire voir !
.
Paul Craig Roberts
Secrétaire adjoint au Trésor des Etats-Unis sous Ronald Reagan