Il est assez aisé de trouver des textes scientifiques ou des documents vulgarisateurs (comme le récent film "Home" de Yann-Arthus Bertrand) relayant les synthèses du groupe de travail du GIEC sur les changements climatiques actuels. Mais ces résultats, présentés comme faisant consensus au sein de la communauté scientifique, sont encore contestés par certains climatologues. Ces critiques ne suivent plus le combat dépassé de personnes niant totalement tout réchauffement climatique, mais concernent désormais l’interprétation des données du GIEC ou bien la mise en avant de facteurs secondaires qu’ils considèrent comme trop souvent négligés.
Parmi ces contestations, la question du lien entre l’activité solaire et le réchauffement climatique reste toujours d’actualité. Bien que la question ait été débattue et a fait l’objet de publications scientifiques, il reste encore de nombreux avis critiques sur l’évolution climatique actuellement proposée (celle d’un réchauffement global). Et c’est précisément sur ce lien "supposé prédominant" entre l’activité solaire et le climat terrestre que s’appuie la contestation de Lev Karline et de son équipe. Il s’agit, une fois de plus, d’un retour de flamme de cet argument climato-sceptique.
Il est difficile, avouons-le, de démêler clairement le débat actuel pour un non-initié. Une bonne maîtrise de différentes notions en sciences de la Terre et de l’Univers se révèle nécessaire afin d’appréhender toutes les subtilités du débat. Aussi ai-je souhaité présenter une de ces contestations, à titre d’information sur les courants d’idées s’affrontant à l’heure actuelle et non comme scénario expliquant l’évolution climatique de notre planète. Je déconseille donc la lecture de ce billet de “Bulletins Electroniques” au premier degré. Il s’agit là d’une invitation à la réflexion scientifique : les personnes qui souhaiteront décrypter ce débat trouveront assez d’informations sur l’excellent blog dédié Realclimate.com.
Le professeur Lev Karline, recteur de l’Université d’hydrométéorologie de Saint-Pétersbourg, qui est également un Centre régional de formation de l’Organisation météorologique mondiale, estime que le réchauffement climatique touche à sa fin.
Le point de vue le plus répandu parmi les chercheurs, explique Lev Karline, est que le climat a eu, au cours des 150 dernières années, une tendance marquée à un réchauffement progressif. Et les modèles mathématiques donnent parfois raison à certains défenseurs du caractère inévitable d’un prochain réchauffement de notre planète. D’aucuns n’excluent pas de leurs prévisions des scénarios apocalyptiques d’élévation de la température du globe de deux ou trois degrés Celsius dans les toutes prochaines années, avec l’ensemble des conséquences sur notre environnement.
« Mais il existe aussi d’autres points de vue, diamétralement opposés, défendus notamment par les chercheurs de notre Université », poursuit Lev Karline. « Les modifications climatiques que nous avons observées ces cents dernières années s’expliquent, selon nous, mis à part l’influence technologique de l’homme, essentiellement par la versatilité naturelle ». Autrement dit, « par les liens Soleil-Terre, par l’activité solaire et d’autres facteurs ».
Il est facile de se convaincre (selon Lev Karline, NDLR), si l’on analyse les facteurs cosmogéophysiques, qu’il y a trois ou quatre ans, ces facteurs étaient au plus bas, et que d’ici quelques années la tendance au réchauffement climatique finira par évoluer vers un refroidissement progressif, poursuit Lev Karline. « Il y a tout lieu de penser que les prévisions augurant un réchauffement climatique ne vont pas se justifier : dans les prochaines décennies, nous retrouverons les normes climatiques que nous avons connues dans les années 70 du XXe siècle, affirme le chercheur pétersbourgeois ».
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Egger Ph.