Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 18 août 2010

Les syndicats s’attaquent à Brady Dougan

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Les syndicats dénoncent les moyens mis par l’économie pour convaincre les citoyens. Leur tête de Turc: le patron du Credit Suisse.

«Une campagne onéreuse à hauteur de plusieurs millions de francs, et financée pour l’essentiel par les profiteurs, ceux que la révision ménage!» C’est par un communiqué tonitruant que les syndicats ont salué hier la conférence de presse du comité en faveur de la révision de la Loi sur l’assurance-chômage. Fini la respectueuse présentation des arguments, chacun son tour: c’est une guerre sans merci que se livreront les deux camps dans une campagne qui s’annonce aussi brève que meurtrière.

Pour convaincre les citoyens de voter non à la révision de la loi, le 26 septembre, les syndicats ont choisi l’émotionnel. Leur nouvel ennemi s’appelle Brady Dougan. «Avec un salaire qui s’élève à plusieurs millions, le patron du Credit Suisse paie en effet 2520 francs par an de cotisations à l’assurance-chômage.

C’est exactement la même chose qu’un salarié dont le salaire se monte à 126 000 francs», dénonce l’Union syndicale suisse (USS). La centrale syndicale a raison: dans l’assurance-chômage, les cotisations salariales sont prélevées sur le salaire jusqu’à concurrence de 126 000 francs. Au-delà, le salaire n’est plus imposé. Si le peuple rejette l’actuelle révision de la loi, les syndicats se font forts de modifier ce mécanisme dans un prochain projet. Hautement spéculatif? Daniel Lampart, économiste en chef de l’USS, s’étrangle. Pour lui, l’argument est tout ce qu’il y a de plus rationnel.

Partisane de la révision de loi, la conseillère nationale Martine Brunschwig Graf (PLR/GE) ne se laisse pas démonter. «Je ne me souviens pas que les syndicats ont fait beaucoup de propositions pour déplafonner les cotisations de l’assurance-chômage. Mais ce serait un impôt déguisé et ce n’est pas l’objectif d’une assurance sociale.» Et de persifler sur la démarche. «Ce n’est pas la première fois qu’on doit se battre dans une campagne émotionnelle. Evidemment, c’est plus facile de polémiquer autour de Brady Dougan que d’argumenter sur les problèmes que nous avons à résoudre pour assainir à long terme l’assurance-chômage.»

La raison, et rien que la raison, ce sera donc la ligne directrice des partisans de la révision de loi, qui défendaient leur projet devant la presse hier. Malgré la réduction des prestations, la révision «équilibrée et socialement acceptable», a martelé son comité.

Judith Mayencourt