Des représentants du groupe Carlsberg et des employés de la brasserie Cardinal se sont réunis hier à Berne dans un lieu tenu secret. Le syndicat Unia a demandé l'ouverture de la procédure de consultation. L'ouverture à la discussion est perçue comme un signe positif, mais le groupe danois est formel: l'heure n'est pas à la négociation.
Le dialogue est engagé entre le groupe Carlsberg et les employés de Cardinal. La multinationale danoise, représentée par le chef du personnel de Feldschlösschen, a rencontré hier les représentants du syndicat Unia, à Berne, dans un lieu tenu secret.Le syndicat a demandé l'ouverture de la procédure de consultation, conformément aux lois en vigueur. Le groupe de brasseurs refuse pour le moment de parler de «négociations» et l'a fait savoir par un communiqué de presse. «Nous sommes au stade des pourparlers. C'est déjà un signe positif que Feldschlösschen ne soit pas fermé au dialogue», confie René Fragnière, président de la commission ouvrière de Cardinal.
Priorité à l'emploi
Selon Unia, les discussions ont été constructives et ont permis de «définir les modalités de la procédure de consultation». Une procédure qui devrait permettre au personnel de soumettre d'éventuelles propositions au groupe. Armand Jaquier, secrétaire régional d'Unia reste discret quant à ces propositions.Elles devront être discutées aujourd'hui avec le personnel de cardinal réuni en assemblée. «Nous n'avons pas encore vraiment parlé de contenu avec Feldschlösschen. Nous n'avons fait que fixer les règles du jeu», indique Armand Jaquier.Une éventuelle manifestation est également à l'étude mais le syndicat ne veut pas presser les choses. «Notre objectif prioritaire est de conserver les emplois à Fribourg. Le personnel n'a pas le droit de se planter et les délais pour agir sont très courts. Cela ne fait que deux jours que la fermeture est annoncée et nous travaillons d'arrache-pied», relève le syndicaliste.De son côté, le groupe Feldschlösschen a annoncé que les collaborateurs ont trois semaines pour faire des propositions quant à l'avenir du site de production de Fribourg. Une production limitée de bière ou une utilisation logistique des locaux de Cardinal sont des options envisageables selon Unia.
Le personnel en entretien
Dans la journée d'hier, Feldschlösschen a également effectué des entretiens personnels avec les employés de Cardinal. Le groupe argovien communique que 90% des travailleurs ont accepté ces entretiens. Un chiffre surévalué selon les syndicalistes.«De toute manière, il s'agissait là plus d'un monologue que d'une discussion. Les employés ont écouté, un point c'est tout. Ils se sont dit qu'il fallait peut-être mieux y aller plutôt que de refuser», explique Armand Jaquier. Concrètement, les personnes qui ont participé n'ont rien signé.De son côté, Feldchlösschen indique dans son communiqué que 57 personnes se sont vu proposer un poste au sein de l'entreprise (sur les 75 employés, 18 partiront en retraite anticipée). Il s'agit notamment de postes de travail au centre de logistique de Givisiez, mais aussi à Sion, Bienne, Berne et bien sûr Rheinfelden, le fief du groupe argovien.Les employés de Cardinal se réunissent aujourd'hui à neuf heures pour discuter des pistes à développer afin de maintenir l'emploi à Fribourg.
Olivier WYSER