Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 15 septembre 2010

LE FRIBOURGEOIS JOSEPH DEISS A PRIS LES COMMANDES DE L'ONU

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«Je déclare ouverte la 65e session ordinaire de l'Assemblée générale.» Depuis hier, à 15 h 10 à New York, un Fribourgeois est au «perchoir du monde». Joseph Deiss est devenu le président de l'Assemblée générale des Nations Unies. Un moment historique pour l'homme, mais aussi pour son canton et pour la Suisse. Dans son discours d'intronisation, prononcé en présence du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, de son épouse Babette et d'une délégation fribourgeoise, l'ancien conseiller fédéral a promis de s'engager pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.

L'air calme, solennel, Joseph Deiss s'assied dans le fauteuil de président de l'Assemblée générale de l'ONU. Il est 15 h 10 à New York, 21 h 10 à Barberêche. Le Fribourgeois vient de prendre officiellement les commandes la 65e session de l'Assemblée, pour 365 jours. Comme tous ceux qui l'y ont précédé, comme son voisin le secrétaire Ban Ki-moon, l'homme a l'air tout petit, planté sous l'immense sigle doré de l'organisation. La scène résume à elle seule le poids des dossiers qui l'attendent, et le peu de marge de manoeuvre qu'il aura pour s'en occuper.«Je déclare ouverte la 65e session ordinaire de l'Assemblée générale», entame l'ancien conseiller fédéral, en français. Sa voix calme résonne dans les micros (lire ci-contre), face à un parterre clairsemé de délégués. A quelques mètres de son promontoir, sa femme Babette, son frère Nicolas, ses belles-soeurs et quelques amis, sont venus le soutenir dans ce moment historique pour l'homme. Babette a d'ailleurs manqué d'être en retard, coincée, au fond d'un taxi, dans les bouchons new-yorkais. A leurs côtés, une délégation d'officiels fribourgeois est également venue le soutenir dans ce moment historique pour le canton également.

Motif de fierté

Beat Vonlanthen, président du Conseil d'Etat et camarade de parti, a fait le déplacement. Tout comme Georges Godel, l'un des autres PDC du Gouvernement fribourgeois. Vice-président, le socialiste Erwin Jutzet est aussi du voyage. Ainsi que sa collègue de parti Solange Berset, présidente du Grand Conseil. Le quartette est accompagné du vice-chancelier Olivier Curty, organisateur du déplacement qui aura duré de samedi à mercredi.Calés dans leurs fauteuils, ils ont les yeux et les oreilles grands ouverts, pour voir l'enfant du pays accéder au poste le plus important, au niveau des organisations internationales, qu'un Suisse ait jamais occupé. Pour un politicien fribourgeois, c'est sûr, ça fait rêver. «C'est un motif de fierté», s'enthousiasmait Beat Vonlanthen, rencontré la veille dans le lobby du Hilton. «Le fait qu'il ait battu Big Loulou (ndlr: Louis Michel, le Belge qui briguait également le poste) est très important. Cela montre que son réseautage a vraiment été très efficace.»

Dans 7000 ans

«Pour Fribourg, c'est extraordinaire», complète simplement Georges Godel. Les différentes régions du monde se succèdent à la présidence, et aucun pays n'a, pour l'heure, occupé deux fois cette fonction. Sachant que 192 Etats sont membres de l'ONU, et en imaginant que les cantons soient, eux aussi, représentés tour à tour à cette fonction, il faudra attendre 7000 ans avant qu'un Fribourgeois ne succède à Joseph Deiss, plaisantent les deux conseillers d'Etat. Impensable, dit comme ça, que les autorités fribourgeoises boudent l'événement. Et tant pis si Georges Godel, qui met les pieds pour la première fois dans la Grande Pomme, a dû, dans le cadre du voyage officiel, passer par la case McDonald's, pour la deuxième fois de sa vie.Les politiciens ne sont pas venus les mains vides. Dans leurs valises, ils ont amené une toile du Fribourgeois Pierre-Alain Morel. Une oeuvre faite de lignes noires, roses et blanches. Selon le peintre, la ligne «est d'une exigence totale, jamais terminée, toujours en évolution», relate Beat Vonlanthen. Un peu, pour lui, comme le travail du président Joseph Deiss. Un président qu'Erwin Jutzet juge taillé pour la fonction. «Je l'ai vécu comme président du Grand Conseil puis à Berne, comme président de commission», se souvient l'ancien conseiller national. «Il a toujours su se montrer très diplomate. C'est un homme qui sait aider les différentes parties à se rapprocher.»Un bon coup pour l'ONU, donc, selon le conseiller d'Etat. Mais aussi pour Fribourg. «Les Fribourgeois et les Suisses peuvent être honorés de voir que les valeurs qu'ils incarnent, comme l'écoute ou l'art de la négociation, sont à ce point appréciées et importantes», affirme Solange Berset. «Sans compter que cela permettra aussi de renforcer notre rayonnement.»

Shopping le dimanche

Entre deux phrases, les élus se retournent vers l'écran plat qui diffuse le match Nadal-Djokovic. Le père de Roger Federer leur avait promis des billets pour la finale de l'US Open. Mais avec l'élimination du fiston, le projet est tombé à l'eau. Le match de dimanche aussi d'ailleurs, puisque la pluie a conduit à le repousser. Pas grave, les élus ont tout de même profité de leur journée. Shopping dans les rues de Manhattan pour commencer, puis footing en équipe dans les allées de Central Park. Histoire de s'occuper entre une messe de Gospel, des rendez-vous officiels, une visite de Wall Street et, bien sûr, quelques brèves rencontres avec un Joseph Deiss à l'agenda incroyablement chargé.

Linda BOURGET