Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

jeudi 14 octobre 2010

Fribourg : ville de ponts

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Il fût un temps ... où Fribourg était ...





Le pont suspendu du Gottéron ...




Ô magnifique pont suspendu !


Au XIX ème siècle, les visiteurs de Fribourg avaient déjà des avis très tranchés sur les ponts de la cité. Quelques exemples illustres.
L'implantation d'un pont en milieu urbain a déjà suscité quelques commentaires disparates au XIX ème siècle. Du moins de la part de prestigieux visiteurs, dont la récente anthologie Fribourg vu par les écrivains rappelle quelques exemples. Ainsi Alexandre Dumas débarque à Fribourg en 1832. Passant par la route de Berne, il se fait désigner par un sacristain l'emplacement «que les ingénieurs viennent de choisir pour y jeter un pont suspendu qui joindra la ville à la montagne située en face d'elle». Et l'ancêtre du pont de Zaehringen ne séduit pas du tout l'écrivain français: «Cette espèce de balançoire en fil de fer qu'on appelle un pont suspendu jurera d'une manière bien étrange, ce me semble, avec la ville gothique et sévère qui vous reporte, à travers les siècles, à des temps de croyance et de féodalité». L'antagonisme exprimé par Dumas ne manque pas de piquant!
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Quelques années plus tard, changement de perception. C'est Victor Hugo qui regarde le pont Chaley achevé en 1834: n'y trouvant rien à redire, il le considère «suspendu, curieux et utile», sans contradiction avec la ville gothique. Après lui vient Michelet, plus expressif. Romantique en diable, l'écrivain évoque les gouffres et voit donc dans le pont l'audace du passage. Mais c'est Andersen, en 1846, qui marque véritablement l'acceptation de cette passerelle vers la «ville du vertige», en admirant «le magnifique pont suspendu de Fribourg» qui le frappe «par son audace. La technique a vraiment transposé notre époque dans un monde surnaturel.»





... et en 1924, le pont de Zaeringen est construit en dur ...





A Fribourg, on fait des ponts à répétition !



Fribourg a gagné son titre de ville de ponts en inaugurant celui de Pérolles et en posant la première pierre du pont de Zaehringen le même jour.

La ville de Fribourg avait, samedi après midi, son aspect des jours de fête. Les édifices publics étaient pavoisés. Le ciel était à l'unisson de la joie générale: un soleil radieux tempérait de ses rayons la fraîcheur de la température et faisait miroiter le paysage éblouissant de neige. Dès 1 h, les rues regorgeaient d'une foule animée qui se rendait vers l'endroit où devait avoir lieu la cérémonie de la pose de la première pierre du pont de Zaehringen. A 1h précise, les membres du gouvernement, encadrant M. le conseiller fédéral Musy, invité à la cérémonie en reconnaissance de la généreuse participation de la Confédération aux frais de l'oeuvre à édifier, se trouvaient réunis (...) autour de S.G. Mgr Besson, évêque de Lausanne et Genève, qui allait bénir la pierre symbolique destinée à être encastrée dans la première pile du pont de Zaehringen, sur la rive droite de la Sarine, au pied de la promenade des Zigzags. Il y avait là aussi le comité des intérêts du Bourg, avec son dévoué président, M. Pierre Zurkinden, qui voyait le couronnement de ses persévérants efforts.La voix dû canon annonça au loin le commencement de la cérémonie. Mgr Besson gravit la tribune tapissée de verdure et de drapeaux et prononça l'allocution suivante. (...) Mgr Besson appela ensuite la bénédiction du Très-Haut sur la nouvelle oeuvre d'art qu'on allait ériger et l'on procéda au scellement de la pierre. M. Chatton, vice-président du Conseil d'Etat, prit ensuite la parole, au nom du gouvernement. (...) Aussitôt après, le cortège se forma pour le second acte de la fête, qui devait se passer au nouveau pont de Pérolles. Au son des musiques, on vit défiler les écoles primaires de la ville de Fribourg, le Technicum, les écoles d'agriculture, le Collège Saint-Michel, l'Université, les divers groupes des autorités de l'Etat, de la ville de Fribourg et des communes de Marly-le-Grand et de Marly-le-Petit, les experts, les fonctionnaires des Travaux publics, les ingénieurs, les chefs de l'entreprise Züblin et ses ouvriers, enfin les bannières des anciennes corporations de Fribourg et de tontes les sociétés de la ville, suivies de leurs membres et du public.


AU PONT DE PÉROLLES
A l'entrée du pont de Pérolles, une estrade décorée avait été dressée pour les autorités, des oriflammes flottaient aux pylônes du viaduc. (...) Le canon tonna. Mgr l'évêque, en chape et en mitre d'or, s'avança et adressa à la foule massée aux abords du pont les paroles que voici. (...)
11 décembre 1922.


Cortège de la célébration des 450 ans de Fribourg (ici, la rue de Lausanne) en 1931


Fribourg fête les 50 ans et les bâtiments de son Université

Sans doute est-ce l'événement qui a le plus inspiré «La Liberté» durant tout le siècle: en deux éditions, le journal a consacré environ cinquante pages à l'inauguration des bâtiments de Miséricorde, malgré les restrictions de papier de la Seconde Guerre mondiale. C'était le 19 juillet 1941. L'Université de Fribourg fête aujourd'hui son cinquantenaire. On souhaite que le peuple s'associe tout entier à la célébration de ce grand anniversaire, un des plus mémorables de ses annales. (...) II ne faut pas dire que c'est présomptueux à Lui petit peuple comme le nôtre d'assumer pareil rôle. C'est la Providence qui nous l'a assigné et cela suffit à nous rassurer. Elle ne regarde pas à la faiblesse des instruments dont elle se sert. L'Esprit de Dieu souffle où il veut. Il lui a plu de marquer le peuple fribourgeois pour l'accomplissement de ce dessein. Il l'y avait préparé par un aménagement de ses destinées religieuses et politiques dans lesquelles il est impossible de ne pas voir la main de la Providence. Fonder l'Université, ce n'était pas un acte de présomption; c'était répondre à l'appel de Dieu. Elle manquait aux catholiques suisses; le peuple fribourgeois la leur a donnée. (...) C'est à la catholicité tout entière que Fribourg a rendu service cri l'instituant.
Ce service ne va pas sans grands sacrifices. Pour les supporter, le peuple fribourgeois doit se dire qu'il accomplit Lille oeuvre d'un mérite surnaturel. Il lui est permis Lie compter que ce mérite sera pesé par Dieu et que la bénédiction du ciel, dans l'ordre spirituel et dans l'ordre temporel, lie lui fera pas défaut. (...) L'Université est venue à l'heure opportune, quand nos forces spirituelles risquaient de se détendre et que Fribourg allait perdre son individualité catholique pour se fondre dans la grisaille de l'indifférentisme ambiant: l'Université, disionsnous, est venue sauver la personnalité fribourgeoise et nous rendre la conscience de notre vocation. Foyer de science, ferment de vie intellectuelle, elle a été encore lui stimulant de renouveau religieux. On ne Saurait dire tout ce que Fribourg lui doit à cet égard et quels bienfaits, dans l'ordre de la grâce, ont coulé de cette source dans les âmes, depuis bientôt deux générations.
(...) Dans tout nouvel Etat qui se constitue au gré des vicissitudes humaines, le premier acte du jeune peuple qui vient de naître à l'indépendance est de fonder une Université, miroire de l'âme nationale, centre de formation des cadres sociaux. Et partout aussi où le joug d'un conquérant s'étend sur des peuples hier libres, le premier acte du nouveau maître est de fermer ces universités, pour ravir au vaincu son ressort moral et lui faire perdre sa personnalité.
19 juillet 1941

Fribourg a fait bénir solennellement le nouveau lac de la Gruyère
«La Liberté» fait du lac de la Gruyère le plus grand bénitier du monde dans un compte-rendu fleurant bon la carte postale. Aux antipodes du mercredi des cendres, le vendredi des sandres. 1er jeudi, par une journée claire qui ajoutait encore à la joie qui gonflait le coeur de tous les Fribourgeois, les nombreux invités du gouvernement et de la direction des EEF se rassemblaient sur la place de la Gare. Une colonne de neuf autocars de plusieurs entrepreneurs de transport du canton n'était pas trop longue pour amener les participants à la fête jusque sur les nouveaux rivages du lac de la Gruyère. (...) La caravane officielle parcourut la campagne fribourgeoise si reposante et si douce en ce début d'automne. Par La Roche, la colonne des autocars gagna la nouvelle route qui relie Pont-la-Ville à la route cantonale Fribourg-Bulle. C'est avant l'arrivée à Pont-la-Ville que le lac de la Gruyère se découvrit dans toute sa tranquille majesté. Il s'offrait comme un hommage au Moléson lointain et solitaire. Chacun put apprécier le fait que ce nouveau paysage ne le cédait en rien à l'ancien. Après avoir traversé le village, la route s'incline doucement et suit les contours des falaises de la Sarine. A l'entrée du tunnel, les invités quittent les cars confortables au son de la fanfare Les Armaillis, de La Roche. Le cortège se forme derrière nos vaillants musiciens en bredzon. Son Exc. Monseigneur Charrière, qui a revêtu ses habits sacerdotaux, précède MM. Baeriswyl, président du gouvernement, et Joye, directeur des EEF. A l'entrée du barrage, Lui ruban noir et blanc en défend encore le passage. Les oriflammes se balancent mollement au sommet des mâts qui sont dressés le long des parapets. (...) Le ruban tombe des deux côtés de la belle route de 320 m qui court sur toute la longueur du barrage. Une foule de curieux sur les rochers et partout applaudissent au geste symbolique qui ouvre une nouvelle carrière à notre activité industrielle. C'est au sommet de la courbe du barrage, devant les microphones, que le cortège s'arrête et que la cérémonie religieuse va se dérouler. C'est alors une minute profondément émouvante. Devant l'immense ouvrage, face au vide impressionnant d'une part et au flot tranquille de l'autre, l'évêque adresse, dans le recueillement général, une allocution lourde de sens. (...)

LA BÉNÉDICTION SOLENNELLE

Véritablement, tout portait à sentir la grandeur de l'oeuvre accomplie à ce jour. Les rites de la bénédiction solennelle débutèrent alors par le chant du Veni Creator. Cette fois-ci c'est la Cécilienne de Rossens qui a la parole sous la baguette de son directeur, M. Moullet, instituteur. (...) Enfin Mgr notre évêque donne les trois bénédictions du rituel: bénédiction de cette nouvelle machine à produire la lumière, bénédiction de ce pont et de tous ceux qui l'emprunteront, bénédiction des eaux. La vibrante fanfare de la rive droite se joint alors aux chanteurs de Rossens pour faire retentir dans cette profonde vallée les accents du chant national: O monts indépendants. Un écho prolongé vient les mêler aux flots d'eau qui s'échappent incontinent des deux vannes de vidange et des deux troppleins. Ce sont les grandes eaux fribourgeoises. (...)
15 octobre 1948.

Le pont pour l'avenir

Le pont de la Madeleine, sur le lac de Schiffenen, a été construit pour forcer par Fribourg le tracé de l'autoroute Lausanne - Berne.
Ce pont a ceci de particulier, de hors série et d'irrésistiblement sympathique qu'il est bâti «pour l'avenir». Je veux dire qu'à la différence du pont d'Avignon, personne n'y passe, personne n'y fait comme ceci, personne non plus n'y fait comme cela. Pour l'instant, c'est un pont comme ça, pour le plaisir, pour le panache.(...) Qui donc ignore que c'est un enfant né avant terme de la rencontre de la rivière avec un tout-puissant barrage. Drame de l'inconduite, diront ceux qui aiment à dramatiser les choses. Permettez-moi d'avoir une autre opinion: c'est la main forcée de ceux qui veulent à tout prix attirer une route sur leur territoire et qui, se souvenant de La Fontaine, déclarent, maintenant que c'est fait: «car que faire d'un pont à moins que l'on n'y passe?...»
Eh bien là, franchement, je nous admire et je m'écrie: chapeau bas! Oui, bien bas! (...) car (...) ce n'est pas tout à fait dans nos habitudes de prévoir, ni surtout de voir grand. (...)
Alors ne pensez-vous pas que ce «pont pour l'avenir», ce n'est rien de moins qu'une révolution dans nos moeurs, l'annonce d'une ère nouvelle?
17 février 1966


Ville de ponts, de tout temps Fribourg a été "une ville de ponts", ponts pour enjamber la Sarine et ponts pour franchir la barrière des langues.

Beaucoup de personnes empruntent maintenant les ponts culturels de cette cité.






De tout temps Fribourg a été "la ville des ponts", ponts pour enjamber la Sarine et ponts pour franchir la barrière des langues. Beaucoup de personnes maintenant empruntent les ponts culturels de cette cité. Ces ponts relient la ville aux communes avoisinantes de Hauterive, Villars-sur-Glâne, Marly, Guin et Granges-Paccot.




Le pont de Sainte Appoline


La passerelle du Grabensaal

Le pont de la Motta
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Le pont de Saint-Jean
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Le pont de Berne



La passerelle des Neigles
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Le viaduc de Grandfey
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La passerelle de la Maugrauge



Le pont de Pérolles



Le pont du Gottéron



Le pont de la Glâne



Le pont du Milieu


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Le pont de Zaehrigen
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Le pont des Neigles


Le pont de la Madeleine

Inauguré en 1971, le pont de la Madeleine enjambe la Sarine pour laisser passer le trafic autoroutier. Tout comme le pont de Granfey, il se trouve sur la commune de Granges-Paccot et de Guin.

C'est Jean-Pierre Uldry qui en 1966 livre une bataille sur la modernité en forçant la construction du pont afin que Berne réalise l'autoroute.

Le pont de la Poya

Ce pont se rattache à la grande tradition des ponts suspendus qui faisaient la renommée et la fierté de Fribourg. Grâce à la technique, il allie légèreté et efficacité en tirant avantage d'un mariage métal et béton. Cet ouvrage remarquable apportera un plus dans le paysage de la cité en enrichissant le coup d'oeil des habitants et des touristes.

Le pont offre une symétrie presque parfaite dans la vallée. Avec une portée principale imposante de 196m l'effet sera des plus aérien. Le haubanage en semi-harpe contribue à l'élégance de l'ensemble. Les piles et pylônes sont en béton armé. Le tablier sera léger grâce à la technique mixte acier-béton.

Pour les Fribourgeois, ce pont tient du rêve. Depuis le début du siècle passé, on en parle. Avec les années, son besoin s'affirme de plus en plus. Si un réseau des transports a été mis en place sur le plan de l'agglomération (CUTAF), dans la pratique, les effets bénéfiques de ce concept ne pourront être atteints qu'avec la construction de ce pont.

Il sera inauguré en 2012.

Egger Ph.