Les photographes Mi- cheline et Léo Hilber ont capté dans leur objectif le Fribourg industriel, économique, religieux et sportif du XXe siècle. Aujourd’hui disparu, leur collection, riche de 50000 images, a été donnée à l’Etat par leur ami Robert Chappuis. La BCU la mettra en valeur.
Plus que jamais, la Bibliothèque cantonale et universitaire (BCU) aura la lourde tâche de sauvegarder la mémoire et la culture fribourgeoises. Prochainement, ses étagères vont en effet s'alourdir d'une pile de cartons: le fonds photographique de Micheline et Léo Hilber. Un couple de photographes dont l'objectif a immortalisé tous les événements marquants de l'histoire du canton de Fribourg durant la seconde moitié du XXe siècle. Contenant quelque 50 000 négatifs, photos, dias, planches contact, tirages et documents divers, cette collection a été donnée à l'Etat de Fribourg par Robert Chappuis, un ami des photographes aujourd'hui disparus, a indiqué hier la Direction de l'instruction publique, de la culture et du sport (DICS) dans un communiqué.
De Cremo à Gottéron
Venu de Lucerne, Léo Hilber a débarqué à Fribourg pour y faire son apprentissage de photographe auprès de Benedikt Rast. Sa formation achevée, il a créé son propre atelier et y a travaillé pendant vingt ans avec son épouse Micheline. A la mort de Léo Hilber en 1986, cette dernière a repris le flambeau et poursuivi l'uvre de son mari jusqu'à disparaître, elle aussi, en 2007.Après les fonds Benedikt Rast, Jacques Thévoz et Jean Mülhauser, père et fils, la BCU ajoute ainsi un nouveau joyau à sa couronne. Et pas des moindres: la collection de Léo et Micheline Hilber documente aussi bien le Fribourg industriel et économique que religieux ou sportif. S'y trouvent ainsi des reportages sur des fleurons économiques comme Cremo, Cafag ou Cardinal que des documents sur l'abbaye de Hauterive ou le couvent des Capucins. Des clubs sportifs comme le HC Fribourg-Gottéron ou Fribourg Olympic y sont aussi à l'honneur.
Mettre en valeur le fonds
Le fonds livre également toute une iconographie du canton et de la ville de Fribourg par le biais de nombreuses publications auxquelles les Hilber ont participé, comme l'«Encyclopédie du canton de Fribourg» ou «Terre de Fribourg».Des photographies de nature privée, comme des photos de mariage ou des portraits, complètent la collection. Léo Hilber a également réalisé l'iconographie des publications de l'Office du Livre (comme «Le tapis de Chine» en 1981) qui ont permis à certains artistes fribourgeois - Yoki, Teddy Aeby, Armand Niquille et Charles Cottet notamment - de côtoyer un patrimoine artistique international.La BCU s'est d'ores et déjà engagée à mettre en valeur le fonds photographique en procédant à son inventaire ainsi qu'en produisant, à terme, des manifestations ou des publications qui lui sont liées.
Nicolas MARADAN