Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

vendredi 14 janvier 2011

NOVA FRIBURGO COMPTE SES MORTS APRÈS UN DÉLUGE SANS PRÉCÉDENT

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Sous les torrents de boue qui ont dévasté la région montagneuse située près de Rio, les secouristes ont repris leur travail hier matin et ont découvert toutes les heures de nouvelles victimes ensevelies. Le bilan provisoire s'établissait hier à des centaines de morts. La ville de Nova Friburgo, fondée par des émigrés fribourgeois au XIXe siècle, est sévèrement touchée. Elle comptait à elle seule quelque 170 morts. Grossi par d'abondantes pluies, le Rio Bengala qui traverse la ville est sorti de son lit. Des torrents de boue ont alors dévalé la colline surplombant Nova Friburgo semant la mort et la désolation.

Tournées par les caméras embarquées dans les hélicoptères des chaînes de télévision brésiliennes, les images de Nova Friburgo dévasté par les eaux sont terribles. A cause des pluies diluviennes tombées sans discontinuer de mardi, en fin d'après-midi, à mercredi soir, cette ville de l'Etat de Rio qui compte 180 000 habitants a subi de meurtières inondations qui ont fait près de 170 morts. Les routes, l'électricité, les télécommunications, et l'eau sont coupées, ce qui complique la tâche des secours. Alors qu'ils effectuaient leur travail, trois pompiers ont été ensevelis par un torrent de boue. Selon le site internet de TV Globo, les villes voisines de Teresopolis et Petropolis pleurent 152 et 36 morts. Des chiffres qui risquent de s'alourdir d'heure en heure à mesure que les secouristes progressent dans leur travail difficile. Il y a parfois de bonnes nouvelles, mais elles sont rares, comme ce bébé retrouvé vivant après 15 heures sous les décombres... Grossi par 420 mm de précipitations tombées en une trentaine d'heures, le Rio Bengala qui traverse la ville de Nova Friburgo est sorti de son lit. Des torrents ont dévalé la colline surplombant la place de la Colonisation et l'église de Saint-Antoine-de-Padoue. Sur les images diffusées, l'on distingue les restes disloqués d'un télésiège - une attraction locale - emportés par les eaux en furie. Le théâtre a aussi subi de sévères dégâts. La région est montagneuse, ce qui n'arrange rien. Les sommets, comme celui du Pic Majeur de Friburgo, culminent à plus de 2000 mètres. Déboisées sans retenue, les pentes de terre rouge très friable favorisent les glissements de terrain. «Quasiment toute la ville a été balayée par des hauteurs d'eau qui atteignaient jusqu'à 2 mètres», relate Marcio Folly, membre de l'Association Fribourg - Nova Friburgo (AFNF) joint hier par «La Liberté». «Je n'habite pas Nova mais mon père y réside. Je lui ai parlé au téléphone fixe mardi mais, depuis, plus rien! On me dit qu'une route sera dégagée demain (aujourd'hui, ndlr), il y aura sans doute des centaines de gens qui voudront faire comme moi. On ne passera qu'au compte-gouttes.» Faute de pouvoir entrer en contact avec des proches à Nova, Marcel Auguste Schuwey, membre de l'AFNF, vit aussi dans l'angoisse. Etonnamment, le village où le Fribourgeois réside, Cachoeiras de Macacu, situé à 40 km à peine de Nova Friburgo, n'a pas été touché. «La météo avait annoncé des précipitations, mais nous ne nous attendions pas à une telle quantité», explique-t-il au téléphone. «La perturbation est venue de l'Amazonie, a passé sur Brasilia puis est remontée sur Rio de Janeiro pour se déverser sur un rayon d'une soixantaine de kilomètres.»

Déjà 44 morts à Nova en 2007

L'émigré fribourgeois se rappelle qu'en 2007, des inondations avaient déjà fait 44 morts à Nova Friburgo. «Mais elles n'ont rien à voir avec ce qui se passe depuis mardi», poursuit-il. «Même la rue centrale de Nova Friburgo, la rue Alberto-Braune, ressemblait à un fleuve.» Egalement membre de la direction du site de la fameuse fromagerie de Nova Friburgo, qui fait vivre des dizaines de producteurs de la région, le Fribourgeois redoute de sévères dégâts. Pressé par son frère qui habite Belfaux de lui donner des nouvelles, Marcel Schuwey ne pourra monter que samedi à Nova. Des proches de sa belle-soeur y résident et, comme tant d'autres, n'ont donné aucun signe de vie depuis deux jours.

Pierre-André SIEBER