Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du Front National, s'est réjoui mercredi de «voir un voyou avec des menottes», parlant de l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn, accusé d'agression sexuelle.
M. Le Pen répondait à des journalistes qui l'interrogeaient sur la situation de M. Strauss-Kahn, à son arrivée dans un restaurant parisien pour un dîner avec des militants.
«Je ne suis pas étonné, pour ne rien vous cacher. Tout ça était de notoriété publique», a déclaré le président d'honneur du FN, se référant aux informations de presse sur la vie sexuelle animée de M. Strauss-Kahn et sur sa tendance au harcèlement.
«Il n'y a que la classe politico-médiatique qui faisait semblant de ne pas le savoir, de la même manière qu'elle avait fait semblant de ne pas savoir que (le président François) Mitterrand avait une fille qu'il entretenait aux frais de la République», a poursuivi M. Le Pen.
Comme on lui demandait si l'affaire DSK était positive pour le Front national, il a répondu: «C'est toujours une bonne nouvelle de voir un voyou avec des menottes».
Dans le discours qu'il a ensuite prononcé au cours du dîner, M. Le Pen a multiplié les plaisanteries sur l'affaire, faisant rire l'assistance. DSK, a-t-il ainsi déclaré, «est de cette caste qui pense qu'il suffit de montrer son engin pour que les dames tombent à genoux et se précipitent pour bénéficier de l'avantage».
Il a aussi évoqué l'élection présidentielle française de 2012, à laquelle sa fille Marine Le Pen, qui lui a succédé à la présidence du FN, est candidate.
Jusqu'à son arrestation, M. Strauss-Kahn, avant même d'avoir déclaré sa candidature, était donné par les sondages comme vainqueur de la prochaine primaire au sein du Parti socialiste, auquel il appartient, et comme favori de la présidentielle.
Dans ce contexte, M. Le Pen a paru regretter la probable mise hors course de M. Strauss-Kahn pour 2012.
«Quelle cible c'était! (...) je me suis dit: au deuxième tour, Marine va le défoncer (...) et démontrer quand même que le représentant emblématique du socialisme français, c'est un milliardaire libidineux qui croit tout pouvoir se permettre», a déclaré M. Le Pen.
AFP