Durant le premier semestre 2011, leurs exportations ont reculé de 2,3%, à 28'530 tonnes.
Les fromages suisses souffrent doublement. Le franc fort pénalise les ventes à l'étranger et dans le même temps, les consommateurs helvétiques ont davantage mangé de fromages étrangers dont les importations ont augmenté de 6,2%, à 24'727 tonnes.
Cette tendance vaut pour quasi toutes les sortes de fromage. Le résultat global est fortement influencé par le recul de l'Emmentaler AOC, qui demeure cependant le plus exporté, avec près de 1570 tonnes en moins (- 17,2%). Les Italiens étant particulièrement friands de ce fromage à trous, il n'est pas surprenant que l'Italie soit le pays où le recul est le plus prononcé (- 17,5%).
Pour freiner cette tendance, Switzerland Cheese Marketing (SCM) va lancer dès septembre une grande campagne publicitaire destinée à intensifier la présence sur le marché transalpin. Les autres principaux marchés européens ont enregistré des reculs allant par exemple de 9,2% en France à 21,7% au Benelux.
Mieux en Allemagne et au Canada, pire aux États-Unis
L'unique bonne nouvelle en ces temps difficiles pour les exportations vient d'Allemagne. Les exportations dans ce pays ont même pu être augmentées de 1'760 tonnes (18%). Les chiffres prouvent que l'intensification des activités sur le marché par SCM Allemagne avec les exportateurs suisses a porté ses fruits.
La chute du dollar américain a également eu des effets sur les exportations outre-Atlantique. Alors que SCM constate une augmentation de 93,4 tonnes (22,8%) vers le Canada, il fait face à une baisse de 28,1 tonnes (-1,7%) en direction des Etats-Unis.
Gruyère et vacherins out, Tête de Moine in
Si l'Emmentaler AOC est la première victime de la crise monétaire mondiale, le Gruyère AOC n'y échappe pas avec une baisse de 2,2% ou 117,4 tonnes. Avec une production plus restreinte, les vacherins Mont d'Or et fribourgeois connaissent également des reculs de 18,8% respectivement 7,3%.
A l'opposé, certaines sortes parviennent à tirer leur épingle du jeu, notamment parce qu'ils conviennent bien au marché allemand. Il en est ainsi de l'Appenzeller (1,8%), de la Tête de Moine AOC (3,2%) et du Tilsiter (43,7%). Malgré ces quelques éclaircies, la branche fromagère suisse aborde avec préoccupation le second semestre, précise la SCM dans son communiqué.
Les fromages que nous importons
Du côté des importations, ce sont les fromages allemands (10,3%) et italiens (4,8%) qui ont connu les plus fortes hausses durant le premier semestre. L'Italie, la France et l'Allemagne demeurent, dans l'ordre, les trois pays d'origine favoris des fromages importés en Suisse.
ATS
