Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mardi 27 décembre 2011

Ils bossent derrière le rideau des fêtes

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Ils sont des centaines, dans les magasins, les services, les soins et les transports à travailler pendant que le commun des mortels ne pense qu’à la fête. Et ils trouvent cela normal. Rencontre avec une poignée d’entre eux.

Travailler le 24 décembre et le 31 janvier, alors que la plupart des gens n’ont plus l’esprit qu’à la fête, c’est une évidence pour de nombreux professionnels. Que serait le menu de Noël, ou les réjouissances du réveillon sans le travail acharné et de dernière minute de tous les professionnels des métiers de bouche, et comment se faire belle sans un petit tour chez le coiffeur? Rencontre avec le boucher-traiteur Roland Papaux, à Marly, et avec Laetitia Berset et Sabrina Rimaz du salon de coiffure Eclipse à Prez-vers-Noréaz (ci-contre).

Ballet incessant

Il y avait foule ce matin du 24 décembre dans la boucherie-traiteur de Roland Papaux. Une quinzaine de personnes se pressaient au comptoir dans un flot continu depuis l’ouverture, à 7heures du matin. Alors un début de matinée sur les chapeaux de roue? «Plutôt une semaine entière!», réplique Roland Papaux. «Avec Noël qui tombe cette année un week-end, pas de répit. Hier, on a arrêté à cinq heures du matin et le temps de prendre une douche, on a recommencé avant sept heures».

Avec le manque de neige début décembre, les gens ont prévu de réveillonner à la maison, d’où un nombre de commandes à donner le vertige: environ 700 préparations ont été demandées. Elles s’étalent sur des tables, en un agencement parfaitement organisé. Chacune est numérotée, classée par contenu et réservée au nom de la personne. Cette année, ce sont principalement la fondue chinoise en cubes et la volaille qui sont le plus recherchées, mais la fondue bressane, la bourguignonne et la charbonnade figurent aussi au menu.

Une porte entrouverte dévoile du côté traiteur une multitude de pâtés en croûte, terrines, cocktails de crevettes et autres mets alléchants. Quinze employés tracent un ballet incessant entre étals et comptoir. Efficaces, rodés et concentrés, ils n’en perdent pour autant jamais le sourire. Un rythme harassant mais, comme explique le dynamique boucher de 63 ans, «Noël, c’est Noël. C’est une fois dans l’année, une journée spéciale, où on se retrouve en famille».

Et ce n’est pas le travail qui lui fait peur puisqu’il n’entame en rien l’enthousiasme et la passion du boucher qui affirme se lever tous les matins avec plaisir. «Cela fait quinze ans que je travaille ici. Et je ne m’en lasse jamais». Chez les Papaux, la boucherie est une affaire de famille. Son père tenait déjà l’ancien établissement de Marly, fondé il y a environ 65 ans, et son cousin, Jean-Marc Papaux, gère celui de Beaumont Centre. La femme de Roland, Jacqueline, travaille également à ses côtés. Ils possèdent encore une boucherie à la rue François-Guillimann, gérée par un de leurs employés. En tout, ces trois commerces réunissent vingt-cinq employés.

Nouvel-An plus calme

Ouverte une heure plus tôt le matin, la boucherie fermera également une heure plus tard samedi, afin de garder certains plats de traiteur au chaud le plus longtemps possible. Le retour au calme s’effectue seulement vers 16heures. «Nous n’avons même pas eu le temps de manger!» confie Jacqueline dans un sourire. Pour respirer un peu, la boucherie sera fermée du dimanche au lundi. Noël, ils le fêteront donc le 26 décembre en famille, une quinzaine de personnes réunies autour de la table. Pas dégoûté de la cuisine pour autant, Roland Papaux préparera à cette occasion le repas avec sa femme.

«Nouvel-An s’annonce plus calme, c’est une période de sorties, plus que de réunions familiales. Les gens vont fêter au restaurant». En attendant, Roland Papaux et sa femme retournent au travail, nettoient et rangent avant de goûter à leur tour aux festivités. I

Du chocolat et des pourboires

«On a tellement l’habitude de travailler le 24 et le 31 décembre. On sait depuis l’apprentissage que la période est chargée», confie Laetitia Berset avec le sourire. La jeune femme tient avec Sabrina Rimaz le salon de coiffure Eclipse à Prez-vers-Noréaz. Alors, le 24 décembre, on se lève pour aller travailler comme n’importe quel autre jour?«Non, pas tout à fait, c’est Noël, et nos clientes nous amènent des chocolats, ou laissent parfois un pourboire plus important», glissent les deux jeunes femmes. Entre elles et leurs clientes, souvent des habituées, c’est presque une histoire d’amour. «On est toujours bien reçues, avec le sourire. Et Laetitia a des doigts de fée», confie Françoise Python en repartant, toute pimpante.

Si elles ne font pas un plat de devoir travailler pendant que les autres préparent leurs cadeaux, les deux jeunes femmes, associées depuis cinq ans, notent des changements dans les habitudes. Par exemple le fait que leurs clientes anticipent de plus en plus le passage chez le coiffeur avant les fêtes. «Elles disent ne pas vouloir nous déranger juste avant Noël». La troisième semaine de l’Avent est ainsi devenue la plus chargée de décembre. Autre changement perceptible: les fêtes de fin d’année ne sont plus le prétexte à arborer une coiffure sophistiquée. «Quand j’étais en apprentissage, je pas

sais mes 31 décembre à faire des chignons, de 8 heures du matin à 16 heures. Maintenant, on ne nous en demande presque plus», évoque Sabrina.

Cette année, la jeune mère de famille a réussi à enchaîner ses rendez-vous pour des coupes, des couleurs et des brushings sans temps mort, pour terminer à 12h30. Ce qui lui permet d’aller récupérer ses deux bambins chez la babysitter, qui a accepté de les prendre en charge un 24 décembre. Le mari et papa, qui travaille dans la vente, ne terminera sa journée qu’à 17heures. Pour Sabrina, après la sieste et le bain des enfants, il sera temps de se préparer pour aller fêter Noël chez ses parents. De son côté, Laetitia, organisée comme pas deux, a déjà préparé des pains mosaïques qu’elle emmènera pour l’apéro chez ses beaux-parents. De retour à la maison dans l’après-midi, il lui restera le temps de décorer la bûche de Noël et de décompresser un peu avant de se préparer pour la soirée.

Comme chez le boucher-traiteur, la journée du 31 décembre des coiffeuses s’annonce plus calme que celle du 24. Les deux jeunes femmes pourront s’offrir le luxe de souffler un peu et de fêter sans avoir une longue journée de travail derrière elles. Ce qui ne sera pas le cas des nombreux employés du secteur de la vente, fidèles au poste jusqu’à 16 heures.

CDB
La Liberté