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vendredi 20 avril 2012

Une étude zurichoise a montré que les glaciers himalayens fondaient moins vite que prévu

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Les perspectives alarmistes sont à revoir à la baisse

Le Mont Everest




Les glaciers de l'Himalaya fondent moins vite que présumé. Mais la rupture de lacs glaciaires présente un gros potentiel de danger, indique une étude dirigée par des chercheurs zurichois, publiée jeudi dans «Science».

Les 54'000 glaciers de l'Himalaya alimentent en eau les huit plus grands fleuves d'Asie. D'où l'importance d'estimer suffisamment tôt les conséquences d'éventuels effets des changements climatiques, qui pourraient avoir des conséquences pour 1,3 milliard de personnes sur le continent asiatique.

Risques surestimés

En 2007, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) avait créé la polémique en déclarant que les glaciers de l'Himalaya reculaient plus vite que les autres et «pourraient disparaître d'ici 2035, voire avant». Il avait par la suite indiqué qu'il s'agissait d'»une regrettable erreur» provenant de «procédures établies qui n'ont pas été correctement suivies».

Erreurs de cartographie

Tobias Bolch, de l'Université de Zurich, avec des confrères bernois et genevois, a cartographié les glaciers de l'Himalaya et du Karakorum sur la base des données satellitaires les plus récentes. Résultat: ils recouvrent une superficie de 40'800 kilomètres carrés, équivalente à vingt fois ceux des Alpes, mais de 20% inférieure aux précédentes estimations.

Selon M. Bolch, des erreurs de cartographie sont en cause. Les mesures confirment que les scénarios de fonte dans le rapport du GIEC étaient exagérés.

En moyenne, la longueur des glaciers a diminué de dix à vingt mètres au cours des dernières décennies, la superficie de 0,1% à 0,6% par an. Les glaciers ont en outre vu leur surface s'abaisser de 40 centimètres par an. «Cela correspond à la moyenne globale», résume Tobias Bolch, cité jeudi dans un communiqué de l'Université de Zurich. «La plupart de ces glaciers diminuent mais nettement moins vite que pronostiqué».

Sur cette base, les chercheurs partent du principe que leur fonte n'aura pas dans les prochaines décennies une influence déterminante sur le débit des grands fleuves comme l'Indus, le Gange ou le Brahmapoutre.

Conséquences à ne pas négliger néanmoins

Selon M. Bolch toutefois, la diminution des glaciers pourrait avoir comme conséquence de plus fortes variations au cours de l'année, avec par exemple un assèchement saisonnier de certaines vallées. En outre, la formation de lacs glaciaires et leur possible rupture est une menace à prendre au sérieux. Il faut d'urgence mettre en oeuvre des mesures de surveillance, conclut le chercheur.

ATS