«Une meilleure offre dynamise la demande»: la cheffe du trafic régional des CFF Anna Barbara Remund s'est montrée persuadée, lors d'un point de presse à Fribourg. Pour le moment, 18% des Fribourgeois utilisent les transports en commun. Du côté de Zurich, c'est 35%. Selon Mme Remund, le potentiel sur Fribourg est vraiment considérable. Pour mémoire, le RER Fribourg est exploité en partenariat depuis décembre dernier par les TPF et les CFF.
Différent de la plaine
Les conditions sur Fribourg, avec ses régions de quasi-montagne, sont différentes que celles d'un canton de plaine, a tempéré le président du conseil d'administration des Transports publics fribourgeois (TPF) Christian Castella. «Si on parvenait à augmenter ce taux de 2 à 3 points par an, ce serait très bien.»
Le développement de l'offre pour l'horaire 2013 y contribuera. L'offre du RER Fribourg sera complétée par l'introduction de la cadence horaire entre Bulle (FR) et Berne; actuellement ce n'est le cas que les jours ouvrables. Entre Bulle et Fribourg, la cadence aux 30 minutes aura cours également le week-end. L'offre sera développée vers le sud du canton avec un RER Sud.
Prévisions largement dépassées
La fréquentation du RER Fribourg a dépassé les projections les plus optimistes. L'objectif 2012 d'un trafic journalier de 1800 personnes pour les jours ouvrables a été atteint au bout de trois mois. Cette moyenne journalière est actuellement de 3500 personnes. La hausse de fréquentation entre Romont et Bulle a atteint 28%, alors que les prévisions tablaient sur une hausse de 15% pour la première année.
Autre point positif: l'entrée en service du RER a nécessité une hausse de l'effectif du personnel des TPF. Avant le RER, les employés étaient près de 650; à l'horizon 2015, ils seront une centaine de plus.
Pas épargnés par les ennuis
Tout n'est cependant pas rose. Le RER fribourgeois a eu à affronter un certain nombre de déboires, a expliqué le directeur des TPF, Vincent Ducrot. Les rames Flirt ont dû être retirées quelques jours pour reprofiler les roues, dont l'usure était anormalement importante. «A aucun moment la sécurité des passagers n'a été mise en danger», a souligné Mme Remund.
Cette usure est sans doute due à un problème de graissage. Avant, a rappelé M.Ducrot, les locomotives perdaient naturellement de l'huile, ce qui contribuait à graisser les rails. Aujourd'hui, cette perte, peu écologique, a été jugulée mais, du coup, le contact rail/roue est plus rude. D'où la nécessité d'un système plutôt subtil d'huilage des roues.
ATS