Ils pourraient demander une baisse en s'appuyant sur le nouveau taux d'intérêt de référence des baux à loyer.
La majorité des locataires paient leur loyer trop cher en Suisse. C'est ce qui ressort d'un sondage représentatif de comparis.ch publié mercredi, alors que le nouveau taux d'intérêt de référence des baux à loyer sera divulgué vendredi prochain. Les Alémaniques font mieux valoir leurs droits que les Romands.
L'institut d'étude de marché Link a interrogé en mai 2012 par téléphone 1.025 locataires à travers la Suisse.
Alors que le taux de référence baisse depuis des années, seule une minorité de locataires a pu bénéficier d'une adaptation de loyer. Deux tiers des locataires affirment que leur loyer n'a jamais baissé ces dernières années en raison de la réduction du taux de référence; 27% profitent de loyers réduits grâce à la réduction du taux de référence, tandis que 7% ne savent pas si leur loyer a diminué ou n'ont pas donné d'informations à ce sujet.
Suisse allemande plus réactive
On peut noter que les Suisses allemands profitent plus des réductions de loyer que les locataires en Suisse romande et au Tessin: 32% des locataires habitant en Suisse alémanique ont vu leur loyer se réduire; dans le reste de la Suisse, seuls 13% ont connu une telle diminution.
Pour la majorité des locataires dont le loyer a baissé, la diminution a été possible grâce au bailleur: 68% des locataires bénéficiant d'une baisse de loyer ont indiqué que le bailleur l'avait baissé de lui-même; pour 27%, le loyer a baissé après qu'ils l'aient exigé. «A première vue, on est étonné de constater que ce sont avant tout les bailleurs qui sont à l'origine des réductions de loyer. Cela tient en partie au fait, que les locataires ne prennent que rarement l'initiative et laissent ainsi passer une occasion de faire des économies», explique Jonas Grossniklaus de comparis.ch.
10% d'économies
S'ils n'ont pas exigé, de leur propre initiative, une baisse du loyer, c'est, pour 18% des sondés, parce qu'ils n'étaient pas au courant de leurs droits. Par ailleurs, 17% des locataires trouvent que le loyer qu'ils paient est peu onéreux et qu'il leur convient. Pour 12%, les économies potentielles seraient «probablement insignifiantes» si leur loyer était adapté au taux de référence. Enfin 10% des locataires trouvent que se sont trop d'efforts supplémentaires ou ont peur de se fâcher avec le bailleur. Les économies potentielles sont toutefois souvent mal évaluées. Si le loyer est basé sur un taux de référence de 3,5%, taux d'il y a trois ans, le loyer devrait aujourd'hui être baissé d'environ 10%, sans tenir compte de la compensation du renchérissement notamment.
Le fait qu'une réduction de loyer ait été exigée et qu'elle n'ait pas été obtenue est rare. Seulement 3% des locataires affirment que c'est la raison pour laquelle le loyer n'a pas été adapté.
AP