Comme beaucoup d’autres communes, Ménières organise depuis quelques années son feu du 1er août le 31 juillet !!! (et oui, il existe un pays qui fête sa fête nationale avec 1 jour d'avance).
Dans la commune broyarde, un ou plusieurs patriotes ont décidé de montrer leur mécontentement en sabotant le foyer de 5 mètres de haut en lui boutant le feu dans la nuit de mardi à mercredi.
Alertés vers 2 h 30 du matin, la police et les pompiers ont découvert à côté du brasier un drapeau suisse sur lequel on pouvait lire en guise de revendication «Où sont les patriotes? Non aux fêtes du 31 juillet!».
Pour beaucoup, cela reste un acte idiot, par contre presque personne se remet en question sur le pourquoi d'un tel acte. Pour une majorité de Suisses, l'Histoire est une branche scolaire oubliée depuis longtemps.
Avec ce que l'on lit, voit et entend dans les médias de masse sur le respect des valeurs (souvent assimilé à l'extrême droite). Des gens ne se sentent plus vraiment pris au sérieux et montrent leur mécontentement.
Des autorités incapables
Que ce soit au niveau communal, cantonal ou fédéral, nos autorités sont incapables de définir une ligne claire sur la fête nationale du 1er août. Pourquoi aucune réglementation sur le jour des festivités et le pourquoi ? Des élus qui pensent à leur réélection, avec avant tout, un enjeu économique à leurs préoccupations, voilà le cocktail idéal pour que des citoyens ne se sentant plus écoutés prennent en mains les valeurs qui sont les leurs. Un peu plus de valeurs (humaines) et un peu moins de valeurs (pécuniaires) feraient grands bien à nos élus. Aussi un rafraîchissement au niveau historique ne seraient pas de trop.
Pour les enfants et parents qui s'intéressent à l'Histoire Suisse
Le Pacte fédéral suisse ou Pacte de 1291 fut choisi en 1891 comme pacte fondateur de la Suisse.
Comme ce document date du début août 1291 (la date exacte est inconnue), la fête nationale suisse a été placée symboliquement le 1er août. Mais en aucun cas au mois de juillet, d'où le problème pour les patriotes des fêtes commémorant la fête nationale Suisse le 31 juillet.
Le pacte fédéral d'alliance perpétuelle de 1291 entre les communautés d'Uri, de Schwytz et de Nidwald a bien été signé en 1291 mais il ne fut redécouvert que des siècles plus tard, dans la tour des archives de Schwyz lors d'un inventaire effectué en 1724, mais aucune valeur fondatrice ne lui à été donnée avant la fin du XIXe siècle.
Avant que ce pacte fédéral ne soit choisi comme pacte fondateur, le Serment du Grütli, situé en 1307, a longtemps joué ce rôle. Il est aujourd'hui considéré comme une légende mais, hors des ouvrages d'histoire, les deux pactes sont souvent confondus.
Le pacte de 1291 est un renouvellement d'une alliance à caractère juridique et défensive, conclu par les représentants des cantons d' Uri, Schwytz et Nidwald contre tout agresseur.
Ce pacte ne consacre donc nullement l'indépendance de la Confédération suisse qui continue de faire partie intégrante du Saint-Empire romain germanique, de fait jusqu'au Traité de Bâle en 1499 et de droit jusqu'au Traité de Westphalie en 1648.
Ce pacte enregistre un accord qui n'est pas le premier, puisque le paragraphe 3 indique clairement qu'il s'agit du renouvellement d'un accord antérieur. Le pacte originel est aujourd'hui perdu dont on ne sait pas grand chose, conclu quelque temps auparavant entre les mêmes trois cantons.
Le Serment du Grütli, censé se dérouler en 1307, il est un mythe fondateur de la Suisse, de caractère légendaire dont la première trace écrite se trouve dans le livre blanc de Sarnen datant d'environ 1470.
Tel que le raconte la légende, il se déroula sur la prairie du Grütli dominant le lac des Quatre-Cantons, et rassembla les hommes libres des vallées d'Uri, de Schwytz et d'Unterwald, notamment représentés par les trois Confédérés Arnold de Melchtal, Walter Fürst et Werner Stauffacher.
Cet accord entre trois communautés situées dans ce qui forme de nos jours la Suisse primitive, a été considéré depuis le XIXe siècle comme l'acte fondateur de la Confédération suisse et reste de nos jours un élément important de l'imaginaire populaire.
Conclusion
Cet article n'est pas là pour approuver ce qui a été fait à Ménières, il est juste un constat d'une Suisse qui se divise de plus en plus. Certains profitent de l'ignorance pour essayer de nous diviser. Maintenant, à chacun de réfléchir par soi-même et d'agir en conséquence.
Egger Ph.