Alors qu'en 1970 l'espérance de vie était meilleure en ville, la tendance s'est aujourd'hui inversée, selon une étude de l'Office fédéral de la statistique. En outre, les disparités régionales se sont accrues.
Les Suisses deviennent toujours plus vieux. Dans le canton de Zurich par exemple, 60% des personnes décédées en 2011 avaient plus de 80 ans. Il y a 30 ans, ce taux n'était que de 30%, relève aujourd'hui le Tages-Anzeiger. Depuis les années 70, l'espérance de vie est passée de 70,1 à 80,3 ans pour les hommes et de 76,1 à 84,7 ans pour les femmes.
Mais les Suisses ne sont pas égaux sur ce plan-là. En effet, selon une étude sur la géographie de la mortalité en Suisse entre 1970 et 2000 de l'Office fédéral de la statistique, les personnes vivant dans les centres urbains meurent plus jeunes que celles résidant dans les communes périurbaines ou dans les campagnes. Une différence qui se chiffre à 1,3 an pour les hommes et 1,7 an pour les femmes.
Ces différences entre zones urbaines et rurales semblent faibles. Pourtant elles sont significatives car elles montrent un renversement de la tendance à long terme. En effet, en 1970, tant les hommes que les femmes décédaient plus rapidement, en moyenne un an et demi plus tôt, dans les campagnes que dans les villes.
Meilleurs soins médicaux en campagne
Si les décès précoces ont diminué en zone rurales, c'est grâce aux soins médicaux qui se sont énormément améliorés en 40 ans et à la diminution de la mortalité infantile, souligne l'étude. Ses auteurs précisent ainsi que l'accès aux soins intensifs pour les nouveaux-nés et les prématurés est désormais garanti en Suisse, même dans les coins les plus reculés du pays.
En outre, le niveau de scolarité a également augmenté dans les campagnes, favorisant ainsi l'espérance de vie des gens. Rappelons que de nombreuses études internationales ont montré que l'espérance de vie augmentait en même temps que le niveau des études.
Pollution et exode en périphérie
Quant à la diminution de l’espérance de vie dans les centres urbains, plusieurs explications sont avancées. Elles ont trait principalement aux comportements sociaux des résidents et à des facteurs environnementaux, note l'étude. Ainsi, la pollution de l'air aurait un effet négatif sur la mortalité des citoyens. Le bruit des villes aurait lui aussi un effet indirect puisqu'il favoriserait le déplacement de la population aisée, donc qui meurt plus tard, en périphérie ou en campagne.
Par contre, on en sait encore très peu sur l'évolution de la mortalité depuis l'an 2000. Mais les tendances montrent que l'espérance de vie entre personnes habitant les centres urbains et celles vivant en périphérie pourraient s'équilibrer. L'étude souligne que les décès sont restés stables à l'échelle suisse depuis 1990. Par contre, ils ont diminué dans les grandes villes, à savoir de 30% à Zurich, de 25% à Berne, de 17% à Genève et de 20% à Lausanne.
Zoug pour les hommes, Lugano pour les femmes
Pour les hommes, l'espérance de vie la plus longue en l'an 2000 se situait à Zoug (78,4 ans). Elle précédait les agglomérations de Genève, Wil, Lucerne et Lausanne, qui dépassent tous 78 ans d’espérance de vie. Les espérances de vie les plus faibles en 2000 ont été enregistrées à Bienne, devant Vevey-Montreux, Fribourg, et Arbon-Rorschach. Pour les femmes, c'est à Lugano qu'il fallait aller pour vivre le plus longtemps en 2000, tandis que la ville la moins bien classée était Soleure.
Quant aux régions les plus propices pour vivre le plus longtemps possible en 2000, c'est le Pfannenstiel, une région au sud-est de Zurich, qui se détachait pour les hommes (79,8 ans), devant la région au sud de Bâle et Nyon (78,9 ans). Pour les femmes, c'est la région des Tre Valli au Tessin qui remportait la palme (84,5 ans), devant Lugano, Bellinzone et Locarno. Genève arrive en 5e position.