De Rechthalten (Dirlaret) & Sankt Ursen (St-Ours), Canton de Fribourg (en Nuitonie), Suisse
jeudi 27 décembre 2012
La cigogne Max est morte en Espagne à l’âge respectable de 13 ans et demi
Les causes de la mort ne sont pas établies. Une mort accidentelle n’est pas exclue car tout près du cadavre se trouvait une ligne électrique.
Le cadavre avait déjà été dévoré par quelques charognards et ne permet pas d’établir clairement la cause du décès, a indiqué jeudi le Musée d’histoire naturelle de Fribourg (MHN) dans un communiqué de presse. Le MHN suivait le volatile depuis 1999 grâce à une balise Argos solaire.
Cette dernière a mis la puce à l’oreille du MHN. Les localisations provenaient toutes du même endroit depuis plusieurs jours. La température interne de la balise avait chuté et cette dernière ne bougeait plus du tout.
Grâce aux bons contacts entre le musée et des ornithologues espagnols, des membres de la Société ornithologique espagnole se sont rendus sur les lieux. Ils ont trouvé la dépouille de Max et la balise qui fonctionnait toujours, au sud de Madrid.
Depuis mi-septembre, Max la cigogne profitait du climat plus doux de l’Espagne. Dès la mi-novembre, elle séjournait au bord de la rivière Manzanarès, dans le parc régional de Sureste, à 10 km au sud- est du centre de Madrid. En revanche, elle retournait dans le quartier madrilène de Vallecas pour dormir.
Un suivi exceptionnellement long
Max est née en mai 1999 à Avenches (VD) et a été munie le 5 juillet 1999 d’une balise. Depuis, ses déplacements ont été étudiés. Aucun autre animal dans le monde n’a pu être suivi aussi longtemps par des satellites.
Lors de ses migrations, Max a le plus souvent parcouru entre 100 et 300 kilomètres par jour. Avec des vents favorables, les étapes étaient parfois de 400 kilomètres, exceptionnellement de plus de 500. En tout, Max s’est déplacée sur plus de 60’000 kilomètres.
La cigogne a passé les premiers huit hivers au Maroc. Depuis, elle hivernait en Espagne, soit en Andalousie, soit près de Madrid. En 2002, à l’âge de trois ans, elle a niché pour la première fois au nord du lac de Constance, du côté de Tüfingen (D), et il s’est avéré que Max était une femelle.
Depuis, elle a chaque année élevé des jeunes, 31 au total. Son succès de reproduction était avec 2,8 jeunes par an nettement au- dessus de la moyenne suisse pour les cigognes, soit 1,7 jeune par an.
Une longévité remarquable
Avec ses treize ans et demi, Max a atteint un âge respectable. En Suisse, seule une cigogne sur cinq atteint l’âge de se reproduire. Max détenait le record mondial d’un animal vivant muni d’une balise.
Max et sa balise ont livré d’innombrables résultats intéressants sur la migration des cigognes blanches, note le MHN. Il était ainsi possible, chaque année, de connaître par exemple le début exact de la migration, les itinéraires, la durée et la vitesse de migration, l’arrivée dans le quartier d’hiver, le début de la migration de retour, et si, d’une année à l’autre, l’oiseau changeait de comportement migratoire.
Le suivi satellitaire par le Musée d’histoire naturelle de Fribourg se poursuit avec six milans royaux.