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lundi 17 juin 2013

Travailler plus pour gagner moins


Alain Berset a rendu sa copie au Conseil fédéral pour assainir les deux piliers de la prévoyance vieillesse. Les Suisses devront travailler plus longtemps et verront leur retraite diminuer.

Alain Berset veut faire baisser le taux de conversion du deuxième pilier à 6%.
Image: Gian Ehrenzeller/Keystone



Alain Berset a transmis à ses collègues du gouvernement ses propositions pour pérenniser le financement de l’AVS et des caisses de pension. Hier, SonntagsBlick révélait les lignes directrices de sa réforme «Prévoyance vieillesse 2020», synonymes de mesures d’économie drastiques. Le chef du Département de l’intérieur socialiste veut ainsi baisser le taux de conversion du deuxième pilier. Aujourd’hui, à 6,8%, il passerait à 6%. 

Conséquence: les rentes diminueraient de 200 francs par mois en moyenne, selon Paul Rechsteiner, président de l’Union syndicale suisse. «Cette annonce est vraiment surprenante. On n’a jamais vu de baisses aussi brutales!» Alain Berset ne va en effet pas se faire que des amis, puisque le peuple avait déjà refusé une diminution à 6,4% en mars 2010. Au contraire, le think tank Avenir Suisse se montre de son côté particulièrement satisfait. «Nous préconisions un taux entre 5,6 et 6,2%. Je pense que mettre un six devant la virgule rend le projet plus acceptable politiquement», réagit Jérôme Cosandey, spécialiste des assurances sociales.

Pas de départ avant 62 ans

Autre proposition: les femmes arrêteront désormais en même temps que les hommes. L’entrée en vigueur de la réforme laissera place à une période transitoire. Six ans seront nécessaires aux femmes pour rattraper progressivement leurs collègues masculins.

Par ailleurs, Alain Berset ne souhaite pas un relèvement général de l’âge du départ à la retraite. Il mise sur une certaine souplesse, en ne faisant qu’encourager le travail jusqu’à 70 ans. «C’est vraiment stupide et irréaliste!» juge Paul Rechsteiner. «La priorité serait déjà de réussir à maintenir dans l’emploi les seniors jusqu’à 65 ans.» L’âge minimum de la retraite anticipée sera également relevé: il faudra désormais attendre 62 ans, contre 58 aujourd’hui.

Le but d’Alain Berset est de rendre moins lourde la part de l’AVS dans le budget de la Confédération: de 20% aujourd’hui, il voudrait la réduire à 10%. Pour y parvenir, le conseiller fédéral est prêt à augmenter la TVA de 1% en 2019 et répéter l’opération en 2027. Cette proposition est encore de nature à contenter Avenir Suisse. «Nous préférons cette option, plutôt qu’une augmentation des cotisations sociales qui menacerait la compétitivité suisse», commente Jérôme Cosandey. La réforme prévoit aussi un œil plus sévère de la FINMA sur les assureurs. C’est là la seule crainte des patrons, qui attendent de savoir exactement ce que le ministre donnera à la gauche pour faire passer sa réforme devant le Parlement. 

Les socialistes disent en tout cas qu’ils n’accepteront aucune baisse des rentes et agitent déjà la menace d’un référendum. «Ces propositions sont très dures. La vision d’Alain Berset est purement comptable. Il faudra trouver des compromis», précise le conseiller national Stéphane Rossini (PS/VS).