Les titulaires de diplômes de l'enseignement supérieur sont moins touchés par le chômage en période de crise, selon un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dévoilé mardi. Ils fument également moins et sont moins susceptibles de devenir obèses.
L'organisation a passé au crible une trentaine d'indicateurs (salaires des professeurs, taille des classes...) dans les pays membres de l'organisation ainsi qu'en Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, au Brésil, en Chine, Inde, Indonésie et Russie.
«Aujourd'hui, il est plus important que jamais de quitter l'école avec un bon niveau de qualification», déclare le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria. Il enjoint les pouvoirs publics à «axer leurs efforts sur les mesures en faveur des jeunes», notamment «moins qualifiés, les plus exposés au risque de bas salaire».
«Donner une seconde chance aux jeunes»
Le taux de chômage de ceux qui n'ont pas terminé le lycée est presque trois fois plus élevé (13%) que celui des diplômés de l'enseignement supérieur (5%). Et les diplômés du supérieur perçoivent en moyenne un salaire de 50% plus élevé que les diplômés du secondaire.
S'inquiétant en pleine crise de la proportion de jeunes qui ne suivent pas de cours, sans travailler, l'OCDE avait demandé fin mai à ses pays membres de «prendre des mesures pour réduire le taux d'abandon scolaire, éviter les redoublements et donner une seconde chance aux jeunes», et d'améliorer les programmes de formation professionnelle.
La crise a «mis un terme à la hausse tendancielle des investissements dans l'éducation»: entre 2009 et 2010, les dépenses publiques pour les établissements d'enseignement, exprimées en pourcentage du PIB, ont baissé de 1% en moyenne. En 2011 et 2012, des réductions du budget éducation ont eu lieu dans 15 des 34 pays de l'organisation.
Les Etats-Unis aimés
Le rapport souligne aussi une mobilité internationale croissante des étudiants: ils étaient 4,3 millions à étudier hors de leur pays en 2011, contre 0,8 million en 1975. Cinq pays attirent la moitié d'entre eux: les Etats-Unis (17%), le Royaume-Uni (13%), l'Australie, l'Allemagne et la France (6% chacun).
Pour la première fois, le rapport s'est penché sur la corrélation entre le degré d'instruction, le tabagisme et l'obésité. En moyenne, les diplômés de l'enseignement supérieur ont une probabilité moitié moindre de devenir obèses, par rapport à ceux qui se sont arrêtés au secondaire.
De même, dans des pays de l'OCDE où 30% des adultes fument tous les jours, ce taux grimpe à 37% chez ceux qui se sont arrêtés au secondaire, mais descend à 21% chez les diplômés du supérieur.