De Rechthalten (Dirlaret) & Sankt Ursen (St-Ours), Canton de Fribourg (en Nuitonie), Suisse
mardi 10 décembre 2013
«Les parents ne devraient pas jouer aux espions»
Pro Juventute a lancé lundi une campagne sur les risques de la mise en ligne d'informations à caractère très privé des ados. Le problème, selon l'association, est que l'information à ce sujet fait souvent défaut à la maison. Beaucoup de parents ignorent en effet les règles du monde en ligne.
Cette étude de l'Université de Zurich, mandatée par la Confédération, met en lumière un autre problème. Pas moins de 43% des parents en Suisse contrôlent en cachette les e-mails et les messages Facebook de leurs petits âgés entre 9 et 10 ans. Chez les adolescents entre 15 et 16 ans, ils sont un cinquième à le faire. Un peu plus de 40% des adultes vérifient les profils Facebook de leurs bambins sans les informer.
Parents inquiets et dépassés
«Avec cette étude, nous voulons actualiser les cours dédiés aux parents», explique Thomas Vollmer du programme national de promotion des compétences médiatiques. Selon lui, les résultats de l'enquête sont inquiétants: «Contrôler ses enfants sans les prévenir est faux.»
«Peu importe ce que nous faisons, nous le faisons mal», se plaint un mère de cinq enfants sur son blog. «Hier on nous reprochait de ne pas assez surveiller les activités de nos enfants (campagne Pro Juventute), aujourd'hui on nous dit qu'on s'implique trop», écrit-elle. Interrogée, la directrice du Club suisse des parents de Pro Juventute, Danila Melone, comprend les inquiétudes des géniteurs qui se sentent souvent dépassés. Reste que selon elle, espionner ses enfants ne sert pas à grand chose: «Au lieu de le faire en cachette, les parents devraient en parler ouvertement avec leurs enfants et leur poser des questions concrètes sur ce qu'ils font et vivent sur internet. Les parents ne devraient en aucun cas jouer aux espions.»