Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

vendredi 31 janvier 2014

L’armailli à la voix d’or


Le légendaire Bernard Romanens en 1977 lors du cortège du Comptoir de Fribourg. ASL



Avec la disparition de Bernard Romanens il y a 30 ans jour pour jour (le 30 janvier 1984), le milieu choral fribourgeois a perdu l’une de ses voix les plus emblématiques. Deux chœurs gruériens lui rendent hommage ce week-end.

Comme un écho renvoyé par la montagne, le souvenir qu’il a laissé résonne aujourd’hui encore. Samedi et dimanche soir, les deux chœurs de son cœur, celui des Armaillis de la Gruyère et la Chanson du Pays de Gruyère, lui rendent hommage en l’église paroissiale de Vuippens.

A la direction, Michel Corpataux aborde ces concerts avec le bonheur de retrouver «des pièces que Bernard aimait, lui qui a tant chanté avec nous». Le programme comprend quelques chants profanes ou liturgiques de la Renaissance et du Romantisme, mais l’accent est bien sûr mis sur la musique populaire, avec des compositions de Pierre Kaelin, Joseph Bovet, Carlo Boller et Michel Corpataux lui-même.

«Simple, souriant, généreux»

Daniel Romanens est l’un des initiateurs de ce moment de partage entre les nouvelles générations et celles qui ont côtoyé l’armailli à la voix d’or. Benjamin de la fratrie dont Bernard Romanens était l’aîné, il se souvient de bien des circonstances qui avaient conduit son frère à la célébrité. «Quand Jean Balissat auditionnait des chanteurs pour sa distribution de la Fête des Vignerons de 1977, Bernard est descendu exprès de son alpage au col de Jaman. Derrière sa grosse barbe, il y avait un homme simple, souriant et généreux. C’était un armailli, un vrai. Tout le monde avait immédiatement été convaincu par sa voix et par son authenticité».




Michel Corpataux abonde: «C’était une magnifique voix de ténor, naturelle et pas travaillée. Il avait le sens de la musique en lui.» Chanteur d’exception, Bernard Romanens avait découvert le chant en famille avant de rejoindre les rangs de la maîtrise d’André Corboz à Bulle. Après sa scolarité, c’est comme fromager et armailli qu’il a vécu au rythme des saisons.

Après son interprétation légendaire du «Ranz des vaches» en 1977, il s’est produit jusqu’en Amérique et en Chine, avec la Landwehr de Fribourg notamment. «Il a toujours aimé chanter à gauche à droite, jusqu’à sa mort, à l’âge de 37 ans», se rappelle Daniel Romanens, devenu à son tour choriste des Armaillis de la Gruyère pour perpétuer la tradition du chant si chère à son frère. I

Samedi à 20h et dimanche à 17h Vuippens. Eglise paroissiale

Benjamin Ilschner