Dans l'histoire de France, président de la République et liaisons extraconjugales font la paire. Alors que certains les cachent, d'autres s'en vantent...
Dalida et Mitterand très bons amis sont devenus amants avant l'élection de 1981. © D.R
De tout temps, les rois, empereurs, présidents ont su se servir de leur toute-puissance afin de charmer la gent féminine. Une sorte de coutume masculine perpétuée sans relâche par les présidents français, à commencer par le premier président de la République. Narcissique et avide de pouvoir, Napoléon III ne s'est pas privé d'utiliser sa position forte pour séduire. Entre les bonnes samaritaines Madame Gordon et Miss Howard qui lui financèrent ses coups d'État ratés et les nombreuses courtisanes, il n'a pas chômé. Sa relation la plus célèbre reste celle qu'il a entretenue avec "La Castiglione". Considérée comme l'une des plus belles femmes de l'époque, Virginia Oldoïni était de 28 ans sa cadette, mais par pur plaisir du pouvoir et de la manipulation politique (enjeu avec l'unification de l'Italie), elle avait accepté de devenir sa maîtresse.
Sous la Ve République, les relations extraconjugales des présidents sont ancrées dans un véritable mode de vie. Alors que l'affaire Markovic en 1968 salissait le nom Georges Pompidou en l'impliquant dans des soirées échangistes et autres partouzes, son successeur Valéry Giscard d'Estaing se vante encore aujourd'hui de son pouvoir de séduction. Il écrit notamment dans l'un de ses livres "Nathalie, la belle et superbe Nathalie, y mettait la même ardeur et y ajoutait à certains moments, un mystérieux besoin de soumission. Sa peau est tiède, sous la laine, et extraordinairement douce, presque fragile. Nathalie réagit par un frémissement défensif à l'envahissement de mes lèvres." Il assume son statut de Don Juan jusqu'au bout, puisqu'il prétendra même avoir eu une liaison avec Lady Diana qui ne semblait rien lui refuser. En 1974, au cours de son mandat, le Canard enchaîné révèle sa présence sur les lieux d'un accident en présence d'une actrice célèbre à son bras, ou encore de sa relation avec la photographe Marie-Laure de Decker.
"5 minutes douche comprise"
Outre sa relation avec l'historienne et conservatrice Anne Pingeot de qui il eut une fille, Mazarine, François Mitterrand a cumulé les liaisons avec les journalistes et autres personnalités mondaines. Si certaines ont le statut de rumeur invérifiable, d'autres ont été révélées au grand jour comme ses ébats avec la chanteuse Dalida et la journaliste suédoise Christina Forsne.
Mais le véritable Casanova de l'Élysée n'est autre que Jacques Chirac. Lorsqu'il devient président en 1995, sa réputation n'est plus à faire. On peut dire qu'avec lui, "les femmes, ça galopait" pour citer Bernadette. Son ex-chauffeur, qui l'a accompagné voir de nombreuses députées, conseillères et autres politiciennes, disait de lui que l'affaire était pliée en "5 minutes douche comprise". Parmi ses liaisons, on retrouve la journaliste de l'AFP Élisabeth Friederich, ou encore l'ancienne ministre de la Santé Michèle Barzach.
L'Élysée, un bordel présidentiel
Mais côté légende, nul ne dépassera Félix Faure. Président de 1895 à 1899, Faure fait défiler ses maîtresses et autres filles de joie pour soulager ses désirs sexuels. Sa mort est très certainement la plus célèbre de l'histoire de France puisqu'il meurt dans les bras de sa maîtresse Marguerite Steinheil, juste après le coït. La rumeur populaire raconte même que la fellation prodiguée par cette dernière provoqua l'orgasme fatal, ce qui lui valut le surnom de "pompe funèbre". Félix Faure fut naturellement sujet à de nombreuses moqueries comme celle attribuée à Clemenceau : "Il voulait être César, il ne fut que Pompée."
Marc Fayad