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vendredi 17 janvier 2014

Marie n’a pas été piégée sur internet, elle y proposait ses faveurs tarifées


Claude D., à gauche, et Marie


Un tarif détaillé de prestations sexuelles: tel est le premier échange épistolaire virtuel entre Marie et son meurtrier. Cette information, documentée dans le dossier de justice, jette une lumière crue sur leur liaison. Ces révélations auraient même pu être rendues publiques sur le site du Tribunal cantonal vaudois, si celui-ci n’avait pas caviardé toute allusion aux relations équivoques entre Marie, 19 ans, et le tueur.

Dès sa sortie de prison, Claude D. a fréquenté des prostituées. Il a aussi ouvert un blog sur Skyrock. Le Fribougeois de 36 ans a demandé à un tiers rencontré sur cette plateforme l’adresse d’une personne prête à vendre ses charmes. Ce dernier lui a communiqué le profil de Marie, dont le pseudo, sur son blog perso, était «Kirstenhall». L’intermédiaire, dont la déposition figure aussi au dossier, a donné de l’argent à Marie: elle se disait veuve avec un enfant, selon lui. Le premier contact entre Marie et Claude D. l’a été sur cette base, dès mars 2013. Il y a eu plusieurs rencontres sans relation intime. C’est le meurtrier présumé lui-même qui l’a affirmé au cours de son deuxième interrogatoire, après avoir d’abord demandé pardon aux parents via leur avocat.

«Pas question de salir la victime, mais mon client doit être jugé sur les faits tels qu’ils se sont déroulés, pas sur une histoire créée de toutes pièces», soutient Me Loïc Parein. L’avocat de Claude D. le répète depuis qu’il a repris le dossier: «Claude D. n’est pas un prédateur sexuel ayant piégé Marie sur internet.» Et rien ne permet de croire que les messages explicites du blog de Marie – en particulier la mention «Je recherche des clients», contestée par la partie civile –, ont été ajoutés par Claude D. Dès lors, l’avocat lausannois apporte une autre interprétation de cette mortelle idylle: «Ce n’était pas une question d’amour. La jalousie n’est pas la cause de la cassure.» Il n’en dira pas plus.

Une info gênante, mais nécessaire 

- Le Tribunal l’a souligné dans son arrêt publié sur internet: les circonstances de la rencontre entre Marie et son meurtrier sont «pertinentes» pour l’enquête. 

- Ces circonstances seront rendues publiques lors du procès, probablement en 2015. 

- Le meurtrier risque l’internement à vie. Cette sanction ultime doit être prise sur des faits établis pour être objective et incontestable. 

- L’Etat ne saurait se soustraire à sa propre responsabilité en se défaussant sur un Claude D. dépeint avec force comme un monstrueux prédateur sexuel. 

Le blog de la victime va bientôt parler 

Préservées comme un secret d’Etat, les allusions à une vie parallèle de Marie ont été savamment censurées dans l’arrêt de justice publié sur internet. Le contenu du blog de la victime, que Syrock doit livrer sous forme d’un CD-ROM à la demande de l’avocat de Claude D., sera également jalousement gardé. Car la partie privée du blog de Marie pourrait contenir des photos et des informations très embarrassantes. Si ces mesures de protection sont exceptionnelles, «une restriction à la transparence est parfois nécessaire pour protéger la victime et ses proches», souligne un professeur de droit.

Philippe Favre 
rédacteur en chef