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mercredi 1 janvier 2014

Michael Schumacher, le baron rouge




Il y avait l'art du pilote, mais aussi la manière de l'homme, parfois décrié pour sa rage de vaincre. Mais le "Kaiser" a dominé son sujet durant son époque.

Schumacher et Senna,  l'héritier de la décennie des seigneurs


21 juillet 2002. Au Grand Prix de France, Michael Schumacher dépasse Kimi Räikkönen à mi-course. Enfin, la Ferrari est en tête et ne la quittera plus. Presque cinquante ans après l'Argentin Juan Manuel Fangio, Michael Schumacher devient à Magny-Cours champion du monde pour la quatrième fois d'affilée. Des couronnes, l'Allemand en coiffera trois de plus, devenant le pilote le plus titré de l'histoire de la Formule 1 et s'inscrivant à jamais dans la légende du sport automobile.

Ce sont ces saisons, alors que le monde entre de plain-pied dans les années 2000, qui resteront comme les instants les plus forts d'une carrière hors norme. Alors que l'Europe découvrait l'Euro, Michael Schumacher s'habituait à être couvert d'or en dominant outrageusement sa discipline, comme rarement un sportif a pu se le permettre. Lui, le natif de la banlieue de Cologne, fils d'un maçon et d'une cantinière, va affoler les chronos autant que les records.

Une mainmise totale sur une discipline qui, pendant des années, va vivre au rythme de ses victoires, de sa rage de vaincre, de son caractère qui aura fait couler bien plus d'encre que ses podiums. Au total, il montera au cours de sa carrière à 155 reprises sur les trois premières marches, remportant 91 victoires finales. Une génération entière reste marquée par cette Ferrari qui, quoi qu'il advienne, termine toujours aux avant-postes. Le petit monde de la F1 s'est d'ailleurs habitué à clôturer ses week-ends par l'hymne italien, cher à Ferrari, et l'hymne allemand retentissant pour saluer chacun de ses exploits.

Au fil des saisons, Michael Schumacher est devenu l'argument marketing numéro un de la FOM et du grand argentier de la discipline, Bernie Ecclestone. Car personne ne restait insensible à l'Allemand : tous, du fan de la première heure à la ménagère égarée devant son poste de télévision le dimanche après-midi, avaient un avis sur le "Kaiser" et sa folie des grandeurs. Les accrochages et dépassements litigieux ont largement contribué à bâtir la légende de Michael Schumacher.

C'est d'ailleurs à la suite d'un accrochage que le pilote, alors sous les couleurs de Benetton, obtient son premier titre de champion du monde, lors du Grand Prix d'Australie en 1994. Après avoir endommagé sa suspension et être sorti de piste, Schumacher, alors leader, voit Damon Hill revenir sur lui. L'Allemand resserre la trajectoire et les monoplaces des deux pilotes s'accrochent, provoquant leur mutuel abandon. Schumacher devient champion du monde après ce K-O., premier titre, controversé celui-là, d'une longue série jamais égalée.



L'exigence d'un grand

Mais au-delà de l'image que le pilote renvoyait - celui d'un pilote que l'on adorait détester -, Michael Schumacher était un fin technicien. Un champion qui n'hésitait pas à passer des heures avec les techniciens au paddock pour effectuer les réglages aux millimètres près, s'assurer de la fiabilité de sa monoplace en toutes circonstances. Si son caractère pouvait faire débat, son professionnalisme et sa capacité à galvaniser son équipe font désormais partie des attitudes enseignées à tout pilote rêvant de rejoindre le paddock. Son dauphin allemand, Sebastian Vettel, s'en est largement inspiré. Cette exigence, ce souci du détail sont également l'une des clés de sa relation si particulière avec Jean Todt et Ross Brown, qui n'ont d'ailleurs pas tardé à annoncer qu'ils se rendaient à son chevet après avoir appris la nouvelle de son accident.

Vice-champion du monde en 2006, il décide de se retirer des paddocks durant deux saisons, tout en restant assistant de Jean Todt à la direction de la gestion chez Ferrari. Mais il reviendra en 2007 pour trois saisons dans l'écurie Mercedes, aux côtés de Ross Brown. Certes, il n'obtiendra aucune victoire durant ces trois saisons, non sans s'en être rapproché parfois. L'Allemand ne retrouve les podiums qu'à une seule reprise, lors de sa dernière saison (2012), sur le podium du circuit urbain de Valence. Comme certains autres géants du sport, à l'instar de l'illustre basketteur Michael Jordan, le retour de Michael Schumacher n'est pas aussi glorieux que les années précédentes. Qu'importe : ce final a le goût d'une tournée triomphale, saluant dix-neuf saisons de compétition au volant d'une Formule 1.

La saison dernière, l'hymne allemand a une nouvelle fois retenti à de nombreuses reprises. Sebastian Vettel s'est en effet offert son quatrième titre de champion du monde. Certes, "Baby Schumi" n'a pas le caractère et la gouaille de son aîné. Mais progressivement, il déride la communication si lisse de Red Bull pour affirmer sa vraie personnalité. D'autant que, comme Michael Schumacher, Sebastian Vettel ne recule devant rien pour s'imposer. Son dépassement, désormais célèbre de son coéquipier Mark Webber lors du Grand Prix de Malaisie démontre que Vettel peut aussi s'affranchir du sportivement correct pour asseoir sa domination. En continuant à dominer ses prochaines années, Sebastian Vettel s'inscrirait dans les roues de ce grand champion à qui le sport automobile n'a pas fini de rendre hommage.

Egger Ph.