«La sécurité d'abord!»: les partisans de l'achat de 22 avions de combat suédois Gripen pour 3,126 milliards de francs vont faire campagne sur ce thème en vue de la votation du 18 mai. Ils ont présenté leurs arguments devant la presse.
Impossible de savoir combien d'argent sera investi dans la bataille, après que les pro-Gripen ont rendu à Saab les 200'000 francs versés par l'avionneur suédois. Le conseiller national Jakob Büchler (PDC/SG) s'est refusé à donner un montant.
Des discussions sont encore en cours avec les associations économiques et l'industrie d'armement, s'est-il justifié. Et d'assurer que l'argent viendra de Suisse et pas de Suède.
Pour le reste, l'argumentaire reste le même et colle à celui du ministre de la défense Ueli Maurer. Seul un «oui» le 18 mai permettra à la Suisse de garantir la sécurité de son espace aérien les 30 prochaines années. Les nombreux conflits qui sévissent à quelques heures d'avion peuvent fort bien se répercuter sur notre pays, a fait valoir le conseiller aux Etats Alex Kuprecht (UDC/SZ).
Pour le comité, les menaces modernes comme des attaques terroristes mais aussi des conflits classiques viennent aujourd'hui surtout du ciel ou ont lieu dans l'air. La Suisse, parce qu'elle accueille des conférences internationales et de grands rendez-vous comme le Forum de Davos, a besoin de forces aériennes modernes.
Faute de Gripen, elle se retrouverait uniquement avec 32 FA/18. Pas question de faire comme l'Autriche qui ne possède que 15 avions de chasse. Ce pays ne peut pas assurer seul sa défense aérienne, selon Alex Kuprecht.
Et il est inconcevable que la Suisse se contente de confier sa protection à une alliance militaire comme l'OTAN, a poursuivi le Schwyzois qui n'exclut pas une collaboration avec l'étranger pour des missions de police aérienne et pour d'autres opérations transfrontalières.
Comme cela s'est produit récemment lors du détournement d'un avion d'Ethiopian Airlines vers Genève. Pour la conseillère nationale Corina Eichenberger (PLR/AG), cet incident a mis en évidence les graves déficiences de sécurité que génèrent les restrictions financières imposées à l'armée.
Comme les autres orateurs, elle veut que les Forces aériennes puissent surveiller, contrôler et protéger 24 heures sur 24 et 365 jours par an l'espace aérien helvétique. Et le prix à payer n'est pas excessif, selon les pro-Gripen.
Le 18 juin, le peuple ne votera pas sur le Gripen lui-même, mais sur le mécanisme de financement. La loi contestée par référendum institue un fonds qui sera alimenté via une ponction moyenne de 300 millions de francs chaque année et pendant dix ans dans le budget de l'armée.