Le Grison Nevin Galmarini et la Valaisanne Patrizia Kummer ont porté haut les couleurs de la Suisse mercredi à Sotchi. Keystone
Le snowboard continue de faire le bonheur du sport suisse. Patrizia Kummer (or) et Nevin Galmarini (argent) sont ainsi montés sur le podium des JO de Sotchi en géant parallèle.
Grande favorite de cette compétition de slaom géant parallèle, Patrizia Kummer était attendue au sommet, et elle n'a pas flanché. La Valaisanne a remporté le géant parallèle des JO de Sotchi, confirmant le jour J son écrasante domination dans la discipline.
Triple tenante du titre en Coupe du monde, victorieuse de quatre des six courses disputées cet hiver, la rideuse de 26 ans a parfaitement tenu son rang dans l'Extrême Parc de Rosa Khutor. «Gagner quand on est la grande favorite, ce n'est jamais simple, et encore moins aux Jeux olympiques. C'est très fort ce qu'elle a accompli», a commenté Christian Rufer, l'entraîneur de l'équipe de Suisse.
Les observateurs impressionnés
Tous les autres observateurs ont aussi été impressionnés par la manière dont elle a assumé son statut. Enfin tout le monde sauf la principale intéressée, elle qui a assuré qu'elle n'avait pas ressenti de pression particulière. «Les gens avaient beau me répéter que j'étais la grande favorite, ce n'est pas comme ça que je voyais les choses», a relevé la fille de la vallée de Conches. «Je suis très 'carpe diem' dans ma façon d'envisager les compétitions. Je me concentre sur le moment présent, sans penser à ce que j'ai accompli auparavant, ni à ce que j'aurai à faire ensuite», a-t-elle expliqué.
Cette faculté à faire fi de la pression lui a permis de franchir tous les obstacles jusqu'au titre suprême. Et même si elle s'est retrouvée plusieurs fois en difficulté, elle ne s'est jamais démontée. Cela a été particulièrement flagrant en quart de finale, quand elle avait perdu assez nettement la première manche face à la Tchèque Ester Ledecka. «Je n'ai pas douté pour autant. Pour mon deuxième run, j'avais droit au parcours rouge et je savais qu'il me convenait mieux», a-t-elle raconté.
Comme une petite revanche pour la Valaisanne
Ressortie victorieuse également de ses duels face aux Russes Ekaterina Tudegesheva et Alena Zavarzina, deux anciennes championnes du monde, Patrizia Kummer n'a pas davantage tremblé en finale contre la Japonaise Tomoka Takeuchi, une de ses anciennes partenaires d'entraînement. Battue lors de la manche initiale, elle a refait une nouvelle fois son retard sur le parcours rouge, avant de voir sa dernière rivale craquer et tomber à quelques portes de l'arrivée.
Cette victoire sonne aussi comme une petite revanche pour la Valaisanne, qui n'avait pas été sélectionnée pour les JO de Vancouver en 2010. «Il est vrai que j'étais beaucoup moins constante à l'époque. Mais sur le moment, j'avais quand même été très affectée», a-t-elle rappelé. «J'avais alors décidé de déménager à Davos et de me consacrer exclusivement à mon sport. Ma préparation s'est professionnalisée et j'en récolte aujourd'hui les fruits», a-t-elle continué.
Nevin Galmarini, l'outsider grison
Si Patrizia Kummer était attendue mercredi sur le podium chez les femmes, cela n'était pas le cas de Nevin Galmarini dans la compétition masculine. En retrait lors des qualifications (12e), l'outsider grison n'a ensuite cessé de monter en puissance jusqu'en demi-finale, où il a évincé sans trembler l'un des ténors du circuit, le Slovène Zan Kosir. Il ne pouvait toutefois pas créer l'exploit jusqu'au bout. Et en finale, il s'inclinait logiquement face au Russe d'origine américaine Vic Wild, époux de la médaillée de bronze de l'épreuve féminine Alena Zavarzina.
Régulièrement dans le top 10 en Coupe du monde mais rarement parmi les premiers (3 podiums), Nevin Galmarini a réussi la compétition de sa vie dans l'Extrême Parc de Rosa Khutor. De quoi, à 27 ans, donner une tout autre dimension à sa carrière. Professionnel depuis cet été, le Grison avait d'ailleurs regretté en conférence de presse lors de son arrivée à Sotchi qu'il n'arrivait pas à trouver des sponsors. Une situation qui devrait rapidement changer...
Ces deux médailles confirment encore une fois que le snowboard reste une valeur sûre des Suisses aux Jeux. Déjà à l'honneur à Sotchi en half-pipe avec le titre de Iouri Podladtchikov, les riders helvétiques en sont désormais à douze podiums depuis l'introduction de leur sport au programme olympique, en 1998 à Nagano. Pour le seul snowboard alpin, Patrizia Kummer et Nevin Galmarini ont rejoint dans les annales Daniela Meuli (or en 2006), Philipp Schoch (or en 2002 et 2006), Simon Schoch (argent en 2006) et Ueli Kestenholz (bronze en 1998) parmi les médaillés olympiques.