Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

dimanche 2 mars 2014

Dany Boon et la tribu des tristes clowns : même le rire devient sérieux !


Certains comiques d’aujourd’hui donnent à rire, avec un peu de chance, 
mais c’est quelques fois à leur dépens…


Dany Boon vient de me faire rire. J’ai frôlé la poilade en tombant, dans les pages d’un magazine, sur une interview de lui. En gros caractères, ce titre : «  le rire sauve de tout ». Pour Dany Boon le rire sauve de tout.

La rigolade sauverait vraiment de tout ? De la dèche ? De la noyade ? Du cancer ? Des accidents de la route ? Et aussi des tsunamis, peut-être ? Probablement les mots du comique ont-ils dépassé sa pensée, ce qui n’a pas dû être difficile.

Si le rire sauvait de tout, ça se saurait. L’hilarité, en dépit de ses côtés bienfaisants, ne met à l’abri de rien. Pas même des films ratés, des gags pas drôles, des images moches et des intrigues débiles. « La vérité si je mens 3 », « Le Marsupilami », le dernier « Astérix », « Turf » ou les trucs tournés par Dany Boon depuis ses Ch’tis : le cinéma français, depuis deux ans, s’est spécialisé dans le désastre comique de grande ampleur.

Il y a quelques jours, c’était les « trois frères le retour ». J’aime beaucoup les inconnus. C’est donc dit avec affection : leur film n’est pas antipathique, il est simplement vide, réchauffé et laid. C’est n’importe quoi, en gros, mais du n’importe-quoi qui a bien entendu déjà franchi le million et demi d’entrées au box-office.
Vous souvenez-vous des « Bronzés 3 », sorti en 2006 ? Oui, c’est cela : une merde. Eh bien c’est l’équipe du Splendid, à cette occasion, qui avait poussé la combine à son maximum.

Or, depuis, la combine marche toujours. Un comique sort une nouvelle gaudriole, pour laquelle il ne s’est pas foulé. C’est l’avantage avec les comédies à gros budget et à petit pois dans la tête, il n’y a pas besoin de se fatiguer. Il suffit juste, le moment venu, de faire la tournée des plateaux télé et des radios. Puis, c’est la promo d’enfer, il ne reste plus qu’à distribuer le film dans des milliers de salles. Les spectateurs y courent et le temps qu’ils s’aperçoivent qu’on leur a servi une daube, bingo ! On n’est déjà lundi et le film a profité du week-end pour engranger son million de spectateurs…

On n’appelle cela de l’escroquerie autorisée. Et par qui est-elle autorisée ? Par vous !

C’est le public qui permet cette filouterie. On lui passe en boucle une bande annonce mieux fichue que le film, on balise votre route, on agite sous votre nez de grands panneaux sur lesquels est écrit « gags », et le naïf saute dedans à pieds joints. En attendant le jour où, refroidi par trop de douches glacées, il préférera rester chez lui.

Le mot « rire » est devenu magique. A force de baigner dans une société qui nous prie chaque jour de nous esclaffer, dès le matin à la radio jusqu’au soir à la télévision, nombre de gens ont fini par prendre l’humour très au sérieux. Sinon, par croire qu’il passait avant la bonté, l’imagination, l’intelligence, le courage, la culture, la finesse, la gentillesse, la curiosité, l’esprit critique…

Les Français réussissent parfois des petites merveilles de drôlerie. Par exemple « les gamins », « Radio-stars », « Vingt ans d’écart » ou « Alceste à bicyclette », avec Luchini, qui est un peu plus qu’une comédie, mais ces titres ne vous disent probablement rien. Normal, ils n’ont pas été annoncés à coups de klaxon.

Ces films-là, pourtant, vous réconcilient avec la comédie, tout le contraire de « Supercondriaque ». Le public veut que les comiques soient drôles, même dans les films français. Du coup, vu cette folle exigence, il revient souvent déçu…


Egger Ph.