Impuissant devant les torrents de contenus stupides postés par ses amis, l’utilisateur Facebook peut parfois sombrer dans le désespoir. © Grégoire Tardin
Facebook est un monde merveilleux où tout le monde est ami et où les «J’aime» pleuvent par milliers. Ou pas.
Sur Facebook, les gens ont beaucoup d’amis. Des centaines, voire des milliers pour certains. Cela permet de se valoriser socialement. On flatte son ego en publiant des informations sur sa propre vie qui seront lues par beaucoup de monde. Le revers de la médaille, c’est qu’il faut se coltiner les publications au mieux inintéressantes, au pire stupides, de ses nombreux «amis». Des gens qu’on ne connaît que très mal pour une bonne partie d’entre eux, et même parfois pas du tout. Le système fonctionne grâce au fait que chacun reste assez sage pour ne pas dire ce qu’il pense réellement. La franchise n’est donc pas la bienvenue sur le plus grand réseau social du monde, bien au contraire. Facebook, c’est le royaume de l’hypocrisie.
Un site internet à vocation humoristique, Le Courrier des Echos, a imaginé ce que pourraient être 24heures d’honnêteté totale sur Facebook. Le résultat est hilarant, et probablement très proche de ce qui pourrait se passer en réalité: le protagoniste perd une grande partie de ses amis et est couvert d’insultes. Personne n’ose le faire, mais qu’est-ce que ça ferait du bien de pouvoir se lâcher sur Facebook.
Par exemple en disant ses quatre vérités à une personne qui poste «Incroyable!!!» avec un lien vers un site démontrant, preuves à l’appui, que Michael Jackson n’est pas mort mais en fait devenu barman en Argentine. Que ce serait plaisant d’envoyer balader les militants de salon qui prennent fait et cause pour quelque chose dont ils ignoraient jusqu’alors l’existence: «Please signez cette pétition, il faut absolument sauver les loutres du Bengale!!!» Quel soulagement ce serait de mettre «Bravo Photoshop!» sous l’image de profil d’une amie poudrée comme un gâteau…
Pour faire jaillir au grand jour l’hypocrisie des gens sur Facebook, l’humoriste américain Louis C.K. propose de prendre une vidéo d’un spectacle scolaire de ses enfants et de remplacer la majeure partie du contenu par un plan fixe de son postérieur, puis de la publier. Les commentaires, assure-t-il, continueraient à être du type «C’est tellement mignon!», ou encore «C’est une future star!» Moralité: tout le monde se fout des vidéos d’enfants, mais tout le monde se sent obligé de les «liker». Nombreux sont les ringards qui postent des choses inutiles voire irritantes sur Facebook, mais personne n’ose le leur dire. Et vous, oserez-vous?
Grégoire Tardin