Une soirée disco à base d’aliments récupérés. C’est tout le concept du mouvement Disco Soupe…
A l’origine du mouvement Disco Soupe crée en mars 2012, un constat simple : tout au long de la chaîne alimentaire, c’est entre 30% et 50% des aliments comestibles qui sont jetés. Selon nous, sensibiliser à cette problématique est une priorité, et c’est également un levier puissant pour parler des sujets qui font débat dans notre société : mode de consommation, rythme de vie, relations “nord-sud”, rapport à l’environnement.
Nous avons choisi de mener cette action de sensibilisation en nous inspirant des évènements « Schnippel Disko » du mouvement Slow Food en Allemagne : nous organisons ainsi des Disco Soupes, happenings collectifs et ouverts à tous d’épluchage de fruits et légumes disqualifiés, invendus ou de troisième main dans une ambiance musicale et festive. Nous confectionnons ensuite soupes, salades et jus de fruits que nous redistribuons à tous et à prix libre. Pendant l’évènement, nous sensibilisons bien sûr nos participants à cette cause en leur montrant la qualité des fruits et légumes destinés à la poubelle, et en leur donnant des moyens d’agir concrètement, tous les jours, de chez eux ou en militant auprès du gouvernement ! Notre slogan : La convivialité contre le gâchis, la gratuité du recyclage et le plaisir du disco !
Aujourd’hui, nous sommes une communauté active de plus d’une centaine de personnes organisant des Disco Soupe dans plusieurs villes de France, et nous accueillons tous les jours de nouvelles personnes motivées par le projet. Nous souhaitons en effet que notre mouvement soit ouvert à tous et que chacun puisse organiser ses propres Disco Soupes, dans une logique de mouvement open source.
En Suisse, un ménage jette jusqu’à 100 kg de denrées par an et par habitant
Dépenser un tiers du prix de son caddie pour rien, stupide? C'est pourtant ce que nous faisons quotidiennement... Dans le monde, ce ne sont pas moins de 1,3 milliard de tonnes de nourriture qui sont jetés par les consommateurs, les distributeurs et les agriculteurs.
Les particuliers ne sont pas seuls responsables. L’agriculture, les transports, l’industrie et le commerce contribuent au gaspillage à raison de 300 kilos par habitant. Tous ces déchets ont un impact écologique et économique: jeter 250 g de pain, par exemple, équivaut à dilapider l’eau d’une baignoire et à rejeter 300 g de CO2 dans l’environnement.
Il y a perte et perte
Le gaspillage alimentaire est plus ou moins grave selon les cas. Jeter une salade de son jardin ou des haricots du Kenya importés par avion au prix d’une grande quantité d’énergie n’a pas le même impact écologique. C’est le gaspillage de viande qui nuit le plus à l’environnement car sa production nécessite un volume particulièrement important de ressources: 1 kilo de viande contient 7 à 15 kilos de fourrage. Avec l’implication de tous les niveaux de la chaîne des denrées alimentaires, nous pourrions réduire d’au moins un tiers les pertes actuelles et économiser en Suisse une quantité de CO2 équivalente aux émissions de 500 000 véhicules.
Les Suisses jettent chaque jour un repas à la poubelle
Les chiffres sont effarants: à l'échelle de la planète, un tiers de la nourriture mondiale disponible est gaspillée! Et la Suisse ne fait pas mieux puisqu'un tiers des aliments produits finit également à la poubelle chaque année. Soit deux millions de tonnes de nourriture ou un repas entier par personne et par jour.
C'est ce que révèle une étude menée par Claudio Beretta et Joao Almeida, des chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich et de l'Université de Bâle, dont les travaux ont été repris conjointement par le WWF et la fondation Foodwaste.ch. Ceci dans le cadre de la Journée mondiale de l'alimentation qui aura lieu le 16 octobre prochain.
Consommateurs les plus gaspilleurs
Au vu des résultats basés notamment sur des chiffres émanant des Offices fédéraux de la statistique, de l'agriculture ou de la santé publique, Coop ou Migros s'en sortent bien. Contrairement aux idées reçues, ce n'est en effet pas le commerce de détail qui a le plus de progrès à faire en la matière, avec un taux de seulement 5%. Car les principaux gaspilleurs sont les consommateurs eux-mêmes, avec un taux de 45%!
Derrière eux, l'industrie alimentaire gaspille elle aussi énormément avec 30% d'aliments qui passent à la poubelle. Un gaspillage dû surtout au tri visant à éliminer les marchandises de moindre valeur. L'agriculture est également mauvaise élève avec un taux de 13%. En cause: les fruits et légumes non récoltés en raison de leur mauvaise mine ou leur mauvaise taille, selon le communiqué du WWF.
Mais que faire pour lutter contre cet énorme gaspillage alors qu'un être humain sur huit ne mange pas à sa faim, selon un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentaire et l'agriculture (FAO) publié mardi. Et que la planète dispose de suffisamment d'aliments pour nourrir tout le monde, selon son président.
Enjeu écologique
«Le problème est très complexe et il n'y pas de solution simple», soupire Pierrette Rey, porte-parole du WWF. Or l'enjeu est de taille sur le plan écologique. «D'autant que jeter des haricots produits dans son jardin n'a pas le même impact sur l'environnement que jeter ceux qui viennent par avion du Kenya», explique-t-elle.
Mais si tous les niveaux de la chaîne alimentaire jouaient le jeu, un tiers des déchets actuels pourrait être évité et nous n'aurions pas besoin d'importer autant d'aliments de l'étranger. Il serait alors possible d'économiser chaque année autant de CO2 qu'en émettent 500'000 voitures, selon elle.
La conseillère nationale vert'libérale vaudoise Isabelle Chevalley s'inquiète elle aussi du gaspillage en Suisse. «C'est insultant pour les paysans à qui l'on fait produire des aliments qui finissent à la poubelle!» s'exclame-t-elle. La politicienne a déposé un postulat sur ce sujet en mars dernier. Il demande au Conseil fédéral quelle est sa politique pour lutter contre le gaspillage.
Dans sa réponse, le gouvernement a indiqué qu'un groupe de travail planchait sur le sujet. «C'est donc qu'il prend cette thématique au sérieux», note Isabelle Chevalley. Il se dit en effet conscient du potentiel écologique et économique de la réduction des déchets.
Interdire de brûler les déchets?
Mais Isabelle Chevalley a beau retourner dans sa tête toutes les pistes à envisager pour lutter contre le gaspillage sur le plan politique, il n'existe pas de solution miracle. Néanmoins, la Vaudoise s'est penchée sur ce que faisaient les pays voisins pour lutter contre le gaspillage. «Par exemple, la France interdit depuis cette année aux supermarchés et aux grands restaurants d'incinérer leurs déchets. Ils sont donc obligés de les donner aux œuvres d'entraide, aux animaux, ou de les recycler en compost ou en biogaz. On pourrait faire pareil en Suisse», propose-t-elle.
Mais la classe politique ne peut pas faire grand chose, se désole-t-elle. «Prenez l'exemple des dates de péremption des aliments, fixées dans des ordonnances fédérales. On pourrait les prolonger, ce serait une piste, car la plupart des produits sont consommables bien au-delà de la date de vente fixée. Mais la loi n'oblige pas les commerçants à inscrire des dates maximales. Et ils préfèrent, pour des raisons de marketing, noter des dates minimales», explique-t-elle.
Consommateurs trop riches
Pour Isabelle Chevalley, le gros problème, c'est les consommateurs. Aujourd'hui, la nourriture représente à peine 10% du budget des ménages, alors qu'il y a 50 ans, elle représentait 50 à 80% de l'argent dépensé. «Aujourd'hui, manger ne coûte rien! Comment inciter dans ces conditions les gens à faire des économies?»
Elle rejoint ainsi le WWF et toutes les associations et organisations concernées par cette thématique, dans leur volonté d'informer et de mieux sensibiliser les consommateurs sur leur comportement. Gageons que 2013, qui sera l'année de la lutte contre le gaspillage en Europe, verra éclore nombre d'actions sur ce thème en Suisse aussi.
Plus de 41 200 kilos de nourriture sont jetés chaque seconde dans le monde. Cela représente un gaspillage alimentaire de 1,3 milliard de tonnes d'aliments par an, soit 1/3 de la production globale de denrées alimentaires dédiée à la consommation. Le gaspillage alimentaire concerne les pays riches comme pauvres et représenterait une valeur gaspillée de 990 milliards de dollars.
Combien d'aliments gaspillés dans le monde ?
1 300 000 000 000 kilos
Selon une analyse menée en 2011 par la FAO, on estime que la quantité de gaspillage alimentaire dans le monde s’élève à 1,3 milliard de tonnes par an, 1 300 000 000 000 kilos par an soit environ un tiers de la production totale de denrées alimentaires destinée à la consommation humaine
Au niveau mondial, 1/4 de la nourriture produite est jetée sans avoir été consommée. Des chiffres choquants lorsque l'on sait que 13% de la population mondiale souffre de sous-alimentation.
750 000 000 000
Ce gaspillage représente 750 milliards d'euros.
Une autre étude (Smil, 2010) indique que 43% seulement des produits cultivés mondialement dans un but alimentaire sont directement consommés par les humains.
Que représente le gaspillage alimentaire dans le monde ?
Pour l'ensemble des pays développés, le gaspillage alimentaire est évalué entre 30 et 40% de la production de nourriture.Dans les pays riches, le gaspillage serait essentiellement dû au circuit de distribution : les distributeurs prennent peu de risque avec les dates de préremption et jetent les produits qui ne sont visuellement pas parfaits. D’énormes quantités de nourriture sont également perdues au cours des processus de transformation des aliments,lors de leur transport, mais aussi dans nos cuisines :Pour l'ensemble des pays développés, le gaspillage alimentaire est évalué entre 30 et 40% de la production de nourriture.
Dans les pays riches, le gaspillage serait essentiellement dû au circuit de distribution : les distributeurs prennent peu de risque avec les dates de préremption et jetent les produits qui ne sont visuellement pas parfaits. D’énormes quantités de nourriture sont également perdues au cours des processus de transformation des aliments,lors de leur transport, mais aussi dans nos cuisines :
A Bruxelles le gaspillage alimentaire s'élève à 15,2 kilos/habitant/an soit près de 12% des ordures ménagères brutes et 175 euros de nourriture jetée par an directement à la poubelle.
En Grande-Bretagne, un rapport remis au Premier ministre en juillet 2008 estime qu’un tiers de l’alimentation achetée serait jeté, l’essentiel étant encore consommable. Le gaspillage final est évalué à plus de 500 euros par an et par foyer, soit 4,1 millions de tonnes de nourriture jetée. Ce qui représente 13 milliards d'euros par an et 2,4 % des émissions de gaz à effet de serre du pays.
870 000 000
Un quart des pertes de produits alimentaires du monde actuel serait suffisant pour nourrir les 870 millions de personnes qui meurent de faim dans le monde. Environ un huitième de la population mondiale souffrent encore de la faim.
Numériquement parlant , seulement 25 pour cent de la nourriture qui est jetée ou annulés en raison du stockage défectueux ou endommagé pendant le transport pourrait donc couvrir facilement les pires pénuries alimentaires.
Année après année, environ 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont jetés parce du fait d'un stockage défectueux ou des moyens de transport inadéquats, soit parce qu'ils ne répondent pas aux exigences esthétiques des détaillants ou des consommateurs. Cela représente environ un tiers de la production alimentaire totale. Une étude publiée lors de la Semaine mondiale de l'eau à Stockholm en 2008 rappelle aussi que le gaspillage alimentaire au cours de la chaîne de production et dans les foyers revient à perdre des volumes d'eau importants qui ont été nécessaires à sa fabrication. Ce gaspillage alimentaire mobilise 28 % de toutes les terres arables disponibles et consomme 250 kilomètres cubes d'eau par année.
En Allemagne, 11 millions de tonnes de nourriture sont jetés ou perdus chaque année. Par ménage , ce gaspillage représente 82 kilos de nourriture par an.
Selon l'étude de l'organisme britannique WRAP*(Waste and resources action programme), si les Anglais arrêtaient de gaspiller de la nourriture, cela aurait le même effet sur les émissions de CO2 que de retirer de la circulation 1 voiture sur 5 : 60% de la nourriture jetée suffirait à générer l'énergie pour alimenter en électricité les villes écossaises de Glasgow et Edimbourg où vivent 1 million de personnes.
40% de la nourriture jetée, qui aurait pu être consommée, sont des fruits et légumes frais. La viande, le poisson, le pain. Les autres produits boulangers, les produits laitiers, le riz et les pâtes font également partie des denrées alimentaires les plus souvent gaspillées.
Dans les pays les plus pauvres, une très grandes quantité de nourriture est perdue avant même d’avoir pu être consommée. En fonction du type de culture, de 15 à 35% des produits alimentaires sont perdus directement dans le champ. 10 à 15% supplémentaires sont perdus au cours de leur transformation, du transport et du stockage.
Le coût énergétique du gaspillage alimentaire
990 000 000 000
dollars de valeur alimentaire gaspillée / an
L’alimentation est une des premières sources d’émission de gaz à effet de serre. Depuis la production jusqu’au traitement des déchets, le cycle de vie de la nourriture d’un Français moyen représente environ 20% du total de ses émissions quotidiennes.
Selon le UN Food and Agriculture Organisation (FAO) éviter le gaspillage alimentaire et les pertes de nourriture représentent $990 milliards par an.
Le gaspillage représente donc approximativement 7 fois le montant consacré à l'aide au développement dans le monde en 2011/2012 – soit environ $134 milliards. Par comparaison le budget annuel de la Belgique n'est "que" de $266 milliards en 2012.
La classification du gaspillage alimentaire
Le BCFN propose une différentiation entre :
- « Food losses » (pertes alimentaires), c’est-à-dire les pertes qui se produisent en amont de la chaîne alimentaire, principalement pendant les phases de semis, culture, récolte, traitement, stockage et première transformation agricole ;
- « Food waste » (gaspillage alimentaire), c’est-à-dire les déchets survenant au cours de la transformation industrielle, la distribution et la consommation finale.
Dans les pays en développement, le gaspillage alimentaire se traduit principalement par des pertes en amont de la chaîne d’approvisionnement, précisément.
Les millions de tonnes d'aliments gaspillés par les européens se répartissent de la manière suivante :
- 42 % par les ménages
- 39% par l'industrie agroalimentaire
- 5% par les détaillants
- 14% par la restauration