Le Front national arbore un drapeau suisse sur son site internet
Le site du Front national arbore un drapeau suisse sur la page d'accueil de son site internet. [DR]
Sur la page d'accueil de son site internet officiel, le Front national exige un référendum sur l'immigration, orné d'un très visible drapeau suisse.
Le Front national (FN) français arbore un drapeau suisse sur la page d'accueil de son site internet officiel. Il s'agit d'un appel à un référendum sur l'immigration sous forme de pétition électronique.
Le texte parle du oui du peuple suisse à l'initiative contre l'immigration de masse du 9 février en termes très élogieux: "Avec beaucoup de courage et de lucidité, le peuple suisse a profité d’un référendum d’initiative populaire pour voter l’arrêt de l’immigration de masse, la priorité nationale et la maîtrise souveraine des frontières du pays."
La pétition tire ensuite à boulets rouges sur la "caste" européenne (la Commission, mais aussi le PS et l'UMP en France), accusée de stigmatiser le peuple suisse.
Pour le parti de Marine Le Pen, "les Français doivent profiter de cette votation suisse pour exiger un référendum équivalent en France!"
Lire: Pour la presse européenne, le plébiscite du Front national est un "séisme"
Le texte parle du oui du peuple suisse à l'initiative contre l'immigration de masse du 9 février en termes très élogieux: "Avec beaucoup de courage et de lucidité, le peuple suisse a profité d’un référendum d’initiative populaire pour voter l’arrêt de l’immigration de masse, la priorité nationale et la maîtrise souveraine des frontières du pays."
La "caste européenne"
Pour le parti de Marine Le Pen, "les Français doivent profiter de cette votation suisse pour exiger un référendum équivalent en France!"
Lire: Pour la presse européenne, le plébiscite du Front national est un "séisme"
Avant 20h, Marine Le Pen revendiquait déjà la victoire pour son parti…
Marine Le Pen a gagné son pari: pour la première fois dans son histoire, le FN est arrivé en tête d’un scrutin national. Le parti frontiste a en effet recueilli 25% des intentions de votes aux élections européennes, selon des premières estimations de CSA. L’UMP, comme il le redoutait, est en deuxième position, avec 20,6% des intentions de vote. Grosse claque encore pour le PS, qui paie une nouvelle fois la désaffection de l’électorat de gauche: avec 14,1%, le parti de gouvernement se paie le luxe de faire pire que le catastrophique score de la liste emmenée par Michel Rocard en 1994 (14,48%).
Le PS comme en 1994... La participation pas si mauvaise
En revanche, la liste UDI-MoDem a fait un score correct, à 9,8% et Europe Ecologie-Les Verts, qui visait les 10%, n'a pas réussi son pari avec 9%. Le Front de gauche réédite son score de 2009 avec 6,4% des voix.
Visiblement, la participation légèrement plus forte que prévue a avantagé le FN. En effet, 42% des Français se sont rendus aux urnes quand certains instituts parlaient de 60% d'abstention.
Pour le PS, c'est une nouvelle déroute, mais celle-ci était attendue. Pour l'UMP aussi, c'est une désillusion: en effet, il n'apparait plus ce dimanche soir comme le principal parti d'opposition et les divisions internes, mises en sourdine ces dernières semaines à la faveur de la victoire aux municipales vont devenir de plus en plus fortes avec le nouveau scandale Bygmalion. Le bureau national de mardi s'annonce d'ores et déjà sanglant et Jean-François Copé pourrait payer le prix du résultat de ce dimanche.
Copé fragilisé
Sans surprise, tous les commentaires politiques dimanche soir ont tourné autour de la victoire très nette du FN, comme «premier parti de France, ainsi que l'a claironné Florian Philippot dès que les résultats ont été donnés. Pour Olivier Faure, porte-parole du PS, ce résultat est «extrêmement préopccupant». «Même si ces résultats peuvent être relativisés par une abstention massive, ils expriment un désarroi civique», a-t-il ajouté, relevant que «toute la gauche est en baisse».
Pour Jean-François Copé, il s'agit de «l'expression d'une gigantesque colère», a estimé le président de l'UMP Jean-François Copé et l'expression d'une colère «contre la politique conduite dans notre pays par le président (François) Hollande». Mais le patron de l'UMP est d'ores et déjà ciblé par certains de ses camarades: Laurent Wauquiez a déjà estimé que l'UMP nécessite «une profonde reconstruction». «Nous devons enfin comprendre que la transparence et l'exemplarité sont juste les conditions indispensables de la crédibilite du politique», a-t-il affirmé à l'AFP. Et le sénateur UMP Roger Karoutchi a déjà laissé échapper sur BFM TV qu'au vu des résultats, Nicolas Sarkozy devrait peut-être revenir plus vite que prévu...
Et ailleurs en Europe:
Les extrêmes droite 25% France 23% Danemark 22% Royaume-Uni 20% Autriche 15% Hongrie 13% Finlande 12% Grèce.
EN ALLEMAGNE, LA CDU EN TÊTE
Les conservateurs (CDU/CSU) de la chancelière Angela Merkel sont en tête, avec 36% des voix (contre 37,9% en 2009), devant le SPD à 27,5%, contre 20,8% en 2009. Le nouveau parti anti-euro AFD, créé au printemps 2013, réalise un score de 6,5% qui lui permettrait de faire son entrée au parlement européen, d’après de premiers chiffres diffusés par les télévisions publiques allemandes.
Les Verts, en baisse d’environ un point, arrivent en troisième position, à 10,5 ou 11% des voix, juste devant la gauche radicale Die Linke, qui enregistre une poussée notable à 7,5% ou 8%, contre 6,1% en 2009.
EN GRÈCE, LÉGÈRE AVANCE DE SYRIZA
Syriza et Aube dorée gagnent tous deux des points. C’est le parti de la gauche radicale Syriza qui arrive en tête, devançant Nouvelle-Démocratie (droite, au pouvoir), tandis que le parti d’inspiration néonazie Aube dorée enregistrait une percée, selon un sondage sortie des urnes.
Dirigé par Alexis Tsipras, Syriza, qui a bâti sa campagne électorale sur la dénonciation des mesures de rigueur liées à la crise, obtiendrait entre 26% et 28% des voix et Nouvelle-Démocratie entre 23% et 25%, selon ce sondage réalisé par six instituts et diffusé sur les télés une heure et demie après la fermeture des bureaux de vote.
En troisième position arrive le parti néonazi Aube dorée avec un score compris entre 9% et 10%, ce qui pourrait lui donner au moins deux députés européen sur 21 élus grecs, une première pour ce parti qui a prospéré sur la crise et avait atteint 0,46% en 2009. En juin 2012 lors des dernières législatives, ce parti avait obtenu 18 députés au Parlement grec, avec un score de 6,9%.
EN AUTRICHE, POUSSÉE DE L’EXTRÊME DROITE
Le parti de centre-droit ÖVP mène mais le FPÖ, qui espère constituer un groupe commun avec notamment le Front national français dans le prochain Parlement européen, est troisième du scrutin avec 20,5% des suffrages, contre 12,7% en 2009.
Les chrétiens-démocrates ÖVP sont en tête avec 27,3% des suffrages (2,7% de moins qu’en 2009), devant les sociaux-démocrates du SPÖ, qui atteignent 24,2% (+0,5%), selon les résultats définitifs compilés par l’agence de presse APA. Le SPÖ et l’ÖVP gouvernent ensemble l’Autriche dans une coalition dominée par le SPÖ.
L’ÖVP devrait pourvoir 5 ou 6 des 18 sièges de députés européens attribués à l’Autriche. Le SPÖ aurait 5 sièges, le FPÖ 4. Les Verts progressent de plus de 4 points par rapport à 2009 pour obtenir 14% des voix et 2 ou 3 sièges. Le parti libéral NEOS (8,5%) obtient un siège.
AU ROYAUME-UNI, L’UKIP BIEN PARTIE
L’Ukip europhobe britannique semble en passe de réaliser un score historique, si l’on en juge par ses résultats aux élections locales qui se déroulaient également jeudi.
AUX PAYS-BAS, REVERS DES POPULISTES
Dès jeudi, jour de vote aux Pays-Bas, un sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote a fait état d’un score décevant pour le parti du populiste de Geert Wilders. Le PVV n’est crédité que de 12,2% des voix, contre 17% cinq ans plus tôt, qui se traduisent par trois sièges au Parlement, contre cinq en 2009. Les centristes (15,6%) et les chrétiens-démocrates (15,2%), crédités de quatre sièges chacun, termineraient en tête du scrutin.
EN SLOVÉNIE, COUP DUR POUR LES SOCIAUX-DÉMOCRATES
En Slovénie, le Parti démocrate slovène, de centre droit, est arrivé en tête des élections avec 24,6% des votes. Il devance les conservateurs du Nsi/SLS (15,2%) et le parti d’Igor Soltes, «J’y crois» (10,6%). La gauche des sociaux-démocrates termine en queue de ces élections avec seulement 7,9% des suffrages exprimés.
LA ROUMANIE RESTE AU CENTRE GAUCHE
L’alliance de centre gauche dirigée par les sociaux-démocrates au pouvoir arrive très largement en tête avec environ 41% des voix, selon deux sondages sortie des urnes. La Roumanie, pays où l’Union européenne jouit d’un fort taux de confiance, envoie 32 élus au Parlement européen.
Les libéraux (PNL, opposition de centre droit) arrivent en deuxième position, avec environ 14% des voix, selon ces sondages réalisés par les instituts CURS et IRES. Ils sont suivis par les démocrates-libéraux (PDL, opposition), formation dont est issu le président de centre droit Traian Basescu mais récemment désavouée par ce dernier (environ 12% des voix), et par le Mouvement populaire (PMP, opposition de centre droit), nouveau parti bénéficiant du soutien de Traian Basescu (6%).
Le parti d’extrême droite Romania Mare (PRM), en chute libre depuis plusieurs années, a obtenu environ 2,5% des voix, privant son chef historique Corneliu Vadim Tudor du siège qu’il détient actuellement à Bruxelles.
AU PORTUGAL, LES ÉLECTEURS SANCTIONNENT LE GOUVERNEMENT
Au Portugal, d’après un sondage à la sortie des bureaux de vote, l’opposition socialiste (PS) arriverait en tête avec de 30% à 36% des voix devant la coalition de centre-droit (25 à 29%). Ce résultat envoie un mauvais signal au Premier ministre Pedro Passos Coelho à un an des législatives et sanctionne la politique d’austérité en place dans le pays. L’abstention pourrait dépasser le taux record de 1994 à 64,4%.
LES EUROPHOBES PERCENT EN POLOGNE
Le petit parti europhobe polonais Congrès de la nouvelle droite (KNP) est sur le point d’entrer au Parlement européen avec quatre députés, en obtenant 7,2% des voix, selon un sondage à la sortie des urnes. Dirigé par Janusz Korwin-Mikke, 72 ans, mathématicien excentrique et ancien dissident anticommuniste ultra-libéral, ce mouvement clame vouloir entrer au PE pour «démanteler l’Union européenne de l’intérieur».
Le parti de centre droit au pouvoir, la Plateforme civique (PO) du Premier ministre Donald Tusk, est arrivé en tête avec 32,8% et 19 députés, devant Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski qui a obtenu 31,8% des voix (19 députés), selon ce sondage réalisé par l’institut Ipsos.
Le parti social-démocrate SLD est en 3e position (9,6% des voix, 5 députés), devant KNP et l’allié de la PO, le Parti paysan PLS (7,0% et 4 députés).
La participation s’est chiffrée à 22,7%, selon l’institut Ipsos, soit moins que les 25% aux précédentes européennes il y a cinq ans. La Pologne envoie 51 élus au Parlement européen.