Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

vendredi 16 mai 2014

La pile écologique qui fonctionne à l’eau


Active uniquement après avoir été plongée dans de l’eau, la pile Aquacell est disponible à la vente en Suisse. Rencontre avec les initiateurs de ce projet, Patrice Horowitz et Olivier Chauffat. 





Pour utiliser la pile Aquacell, distribuée en Europe par la société genevoise Green Power System, il suffit d’en dévisser l’embout avec une pièce de monnaie, puis de la plonger dans un verre d’eau pendant cinq minutes. Ensuite, une fois séchée, la pile est prête à utilisation. L’eau sert d’électrolyte, mettant en contact les ions positifs et négatifs pour produire une réaction chimique. Et cela ne doit pas forcément être de l’eau: n’importe quel liquide fera l’affaire, même du Coca-Cola ou de l’urine au milieu du désert…

En quoi votre pile est-elle plus écologique qu’un modèle classique?

PATRICE HOROWITZ Pour deux raisons. Nous n’utilisons presque pas de métaux lourds, hormis une faible quantité de zinc. On évite ainsi les problèmes écologiques liés à l’extraction des métaux. Nous avons réussi à remplacer l’acier du corps d’une pile traditionnelle par du polypropylène recyclé, le plastique qui présente le moins d’impact environnemental. Comme elle ne contient presque pas de métaux lourds, la pile est très légère (12 à 13 g contre 24 g pour une pile alcaline classique) et ne demande que 2 ml d’eau pour être activée. En outre, elle présente un taux d’efficacité de recyclage des piles de 85%, contre 50% pour des piles classiques. Par ailleurs, nous avons souscrit à des crédits carbone pour neutraliser la production de CO2 liée à notre usine.

Et l’autre raison?

PATRICE HOROWITZ Il n’y a pas de date de péremption. Quand la pile sort de l’usine, elle n’est pas activée et peut se conserver indéfiniment, contrairement aux piles alcalines qui ont une durée de vie qui ne dépasse pas huit ans, entamée dès la sortie de l’usine. Du coup, chez nous, c’est le client qui décide de la date de début d’utilisation. Et il peut décider de ne les activer qu’après 50 ans.

Comment a démarré le projet?

OLIVIER CHAUFFAT Je me rends régulièrement au grand salon technologique CES de Las Vegas. C’est à cette occasion, lors de l’édition 2009, que j’ai rencontré Niels Bakker, le créateur des piles Aquacell. C’est un inventeur «touche à tout» d’origine néerlandaise mais aujourd’hui installé à Hong Kong. Au salon de Las Vegas, il occupait un stand pour présenter sa pile à eau. A cette époque, l’invention présentait bien des défauts — tant économiques qu’écologiques —, mais elle suscitait l’intérêt du public. Nous lui avons proposé de repartir d’une feuille blanche pour développer le concept. Et nous avons fourni le capital de démarrage, via la création de la société Green Power System Distribution à Genève, qui s’occupe de la distribution de la pile sur le marché européen.

Votre chaîne de production se trouve vers Hong Kong. N’est-ce pas compliqué de travailler en Chine?

PATRICE HOROWITZ Effectivement, ce n’est pas un environnement facile. Heureusement, Niels Bakker, qui reste aujourd’hui le CEO d’Aquacell Battery et s’occupe de notre usine chinoise, connaît bien ce pays et parle couramment le cantonais et le mandarin… Aujourd’hui, nous produisons 1,5 million de piles par mois, mais nous voulons arriver dans le courant de l’année à un volume de 5 à 6 millions de piles. Pour l’heure, nous ne distribuons les piles qu’en Suisse, mais nous allons nous étendre dans d’autres pays européens. La Suisse est un bon marché-test pour commencer la commercialisation, car ses habitants ont une conscience écologique poussée.

Quels sont les premiers résultats de vente?

OLIVIER CHAUFFAT Nous avons démarré en novembre dernier sur le site de ventes groupées Qoqa.ch. Le premier jour, nous avons vendu 8’000 piles en neuf heures! Aujourd’hui, nos produits sont disponibles sur le site www.ceto.ch et chez Manor.

Pensez-vous avoir le potentiel de remplacer à terme les piles traditionnelles?

OLIVIER CHAUFFAT Nous nous posons plutôt en alternative écologique aux piles alcalines. Il faut noter que nos produits sont moins puissants et destinés aux appareils de basse et moyenne consommation, par exemple des télécommandes, radios, consoles et tous les produits LED. Ils ne sont pas adaptés aux lecteurs MP3, souris sans fil ou caméras. Mais nous continuons à investir dans le R&D pour en augmenter la capacité, tout en cherchant à rester écologique.


BIO EXPRESS

Patrice Horowitz, 52 ans
Après une carrière dans la finance, Patrice Horowitz a cofondé en 2010 de la société Eco Group Asia, une compagnie de production et R&D dans le domaine cleantech basée à Hong Kong, qui se concentre sur le développement de la pile Aquacell. Il est également cofondateur de Green Power System.

Olivier Chauffat, 57 ans
Après avoir travaillé dans le trading et le secteur des jeux vidéo, Olivier Chauffat a lancé en 2003 la société de distribution multimédia C&O Distribution, qui s’occupe de la revente des piles Aquacell pour la Suisse, tandis que Green Power System, qu’il a cofondée avec Patrice Horowitz, gère la vente des piles en Europe.